Slipknot_Vol._3On dit toujours que l'étape du troisième album est déterminante, la horde de Des Moines n'échappe pas à la règle et risque de susciter des réactions violentes à l'image des deux premiers opus du groupe. Car assurément, dès l'intro, on voit bien que Slipknot cherche à sortir d'une formule dans laquelle il s'était enfermé, au point de susciter de la part des membres du groupe une foultitude de projets bien éloignés des gimmicks de la maison mère… Le premier morceau en témoigne, Slipknot cherche sans doute à trouver une nouveau souffle histoire d'éviter la répétition en boucle d'une formule cataclysmique qui ne surprend plus personne.
Et on se retrouve avec un album le cul entre deux chaises, avec pour terrain connu une bonne moitié des compos dans la veine des précédents (ça hurle, blaste et fonce dans le tas, que du bonheur en somme pour les afficionados de l'Iowa metal, "The blister exists", "Three nil", "Duality"), et de l'autre des compos pour le meilleur et pour le pire..
La première ballade se situe dans la première catégorie, oui vous avez bien lu, "Circle", ou vous pourrez fredonner Slipknot avec une guitare acoustique au coin du feu … il vous manquera les violons mais on ne peut pas tout avoir… Alors bien évidemment, la réputation du groupe dangereux qui dévaste tout sur son passage va en patir, des coeurs en guimauve se cachent donc derrière les déguisements et les masques… Le groupe repart ensuite dans les tréfonds de la terreur sonique… ou l'on note que Slayer fait bien partie de leurs influences (les ignobles solis de guitares lachés à toute vitesse)…
Puis arrive le pire, "Vermilion pt 2", autant la première ballade était étrange au beau milieu du champ de bataille mais pas désagréable, mais la deuxième vire à la niaiserie digne des Staind et autres Nickelback… C'est tout de même touchant de les voir confondre ainsi maturité et épanchements larmoyants. Cela dit les mouchoirs n'étant pas fournis avec l'édition limitée, le groupe pousse le bouchon niais en mixant couplet énervé dans "The nameless" et passages dégoulinants (à quand les ours en peluche Slipknot ?), et les choeurs sont à se tordre de rire… (non on ne va pas pleurer, fallait filer le mouchoir slipknot avec !). \r\nLa fin de l'album n'est pas des plus enthousiasmante, avec une compo au rythme de mastodonte et lourde…
Et voilà le coup de grâce, imaginez Slipknot qui découvre No Quarter de Led Zeppelin et qui concocte un titre dans le genre à sa sauce (encore les choeurs niais), "Danger keep away" porte bien mal son nom en l'occurence… Bilan : un premier album qui avait créé la surprise, un deuxième rentre dedans mais sans innovation, et un troisième qui offre en guise d'évolution un bon paquet de guimauve (au chapitre changement on ne retiendra que le titre qui ouvre l'album dont le travail sur l'ambiance glauque mérite l'écoute, et la ballade Circle). Pas convaincant loin s'en faut, en dépit d'une production énorme signée Rick Rubin (Slayer pour les ivoles et Red Hot chili Peppers pour les gentils), et de deux trois tueries tout de même (le premier tiers de l'album).

Hamster (04/10)

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Roadrunner / 2004

Tracklisting (60:00)
1. Prelude 3.0 2. Blister Exists 3. Three Nil 4. Duality 5. Opium of the People 6. Circle 7. Welcome 8. Vermilion 9. Pulse of the Maggots 10. Before I Forget 11. Vermilion, Pt. 2 12. Nameless 13. Virus of Life 14. Danger – Keep Away