Archive for septembre, 2004

Eclipse – Second To None

Eclipse est une jeune formation suédoise se traçant une voie personnelle entre Hard FM et Rock moderne en empruntant au premier style une maîtrise instrumentale incontestable – c'est un bien beau talent que l'on découvre avec le guitariste Magnus Henriksson – et un soin de la mélodie avec les aspects pop et accrocheurs du second. Et avec ce Second To None, elle met au monde un métis musical à la physionomie très habilement et élégamment proportionnée. 

Les premiers morceaux déboulent avec une fougue rafraîchissante, témoignant parfaitement de cet équilibre : les refrains de « Always Standing » ou « All I Do » sont tout joliment accrocheurs, largement construits autour de la belle voix du guitariste-chanteur et fondateur Erik Martensson dont à chaque fois les lignes vocales sont très soignées. On le retrouve logiquement très à l'aise sur le plus lent « I'll Ask For You » et en posant sa voix dans un registre moins élevé, sur « Road To Forever », il excelle tout autant. « Better World », la ballade de clôture de disque – un exercice convenu et mille fois accompli –, prend, notamment grâce à lui, un intérêt a priori tout sauf évident. 

La guitare est, elle, toujours légère, optant pour une saturation discrète mais sait se faire très volubile : voire les soli de « All I Do » réellement impressionnants, ou de « Nothing Between Us », avec dans ce dernier cas un duo avec le claviériste d'Yngwie Malmsteen, Mats Olausson. Elle est parfois plus agressive comme sur « Nothing Between Us » ou « Light Of Day » , alors que les riffs se font plus métal-liques et que les influences originelles du groupe se perçoivent mieux (« Season of Life »). Sur « Season of Life » se discerne clairement l'apport du Pourpre Profond, les sonorités de claviers lorgnant notamment sur celles de John Lord. 

On retrouvera toute cette foule de qualités tout au long de Second To None, mais on insistera particulièrement sur la capacité du groupe à soigner ses refrains et ses mélodies en les rendant très facilement indentifiables (« All I Do » ou « Body And Soul » viennent en exemple très vite, mais cette caractéristique peut être étendue à l'entièreté du disque en fait). Ce Second To None mariant avec tant de réussite modernité et continuité musicale est une vraie bouffée d'air pure pour l'amateur. Un achat à recommander pour découvrir un groupe très prometteur.

Baptiste (8/10)

 

Site officiel

Frontiers / 2004

Tracklist : 1. Always Standing 2. All I Do 3. Second to None 4. Streets of Gold 5. I'll ask for You 6. Nothing Between Us 7. Road to Forever 8. Body and Soul 9. Light of Day 10. Season of Life 11. Better World

Caliban – The opposite From Within

Caliban-The_Opposite_From_Within18 mois après "Shadow"s Heart", les allemands sont de retour, et ce nouvel opus pourrait bien leur permettre d'accéder enfin à une reconnaissance internationale méritée. Le groupe ne manque pas d'arguments, ce qui n'est guère surprenant de la part de ces pionniers de la vague metalcore qui prend de l'ampleur depuis deux ans. Rappelons tout de même que Caliban à démarré au même moment ou aux Etats Unis Shadows Fall ou Gord Forbid commençaient à répéter dans leurs caves… Après un parcours similaire à leurs collègues ricains (signature sur un label hardcore – Lifeforce-, tournées intensives, dont une première partie avec In Flames), le groupe poursuit une évolution qui n'est pas sans rappeler Killswitch Engage. Et la signature chez Roadrunner devrait enfin les placer sur le devant de la scène.

La tendance est confirmée à l'écoute de "The Opposite From Within" : de moins en moins hardcore binaire, le groupe làche des riffs dans la veine d'At The Gates, Slayer, ou même Machine Head (le dernier riff sur "I've Sold Myself" semble tout droit sorti de Burn My Eyes) sans oublier In Flames ("100 Suns"), l'alternance des parties de chants clairs et hurlées est de mieux en mieux maîtrisée. Mention spéciale au batteur qui doit avoir avalé un métronome quand il était petit… Quant au son de cette galette, c'est tout simplement le plus massif dont Caliban ait bénéficié depuis ses débuts, mais pouvait il en être autrement avec Anders Friden (In Flames) à la production et Andy Sneap au mixage ? Sans doute, quelques fans des débuts feront grise mine (on ne peut que leur conseiller d'aller s'écouter en boucle Hatebreed s'ils sont en manque de hardcore metal), les autres en particulier amateurs de Killswitch Engage, Shadows Fall ne devraient pas être déçus.

Hamster (07/10) 

calibanmetal.com

Roadruner records / 2004

Tracklisting (47:45) 1. The Beloved and the Hatred 2. Goodbye 3. I ve sold myself 4. Standup 5. Senseless Fight 6. Stigmata 7. Certainly… Corpses Bleed Cold 8. My little Secret 9. One of these Days 10. Salvation 11. Diary of an Addict 12. 100 Suns

 

Megadeth – The System Has Failed

Megadeth_-_The_System_Has_Failed[Pour] 

Megadeth est de retour, et Dave Mustaine entend bien le faire savoir ! Passons sur les circonstances de la renaissance pour aller droit au but… Revue de détail : "Blackmail The Universe" et son intro apocalyptique (en gros c'est la guerre, Air Force One abattu au dessus du Moyen Orient… admettons, c'est tout de même plus spectaculaire qu'un président s'étouffant avec un Bretzel…), le ton est donné, les riffs de guitare sont saignants, et semblent tout droits exhumés d'un Countdown To Extinction. On retrouve tout ce qui a fait le succès de Megadeth, les riffs saccadés dont seul monsieur Mustaine a le secret, les solis de guitares de Chris Poland (une des bonnes surprises au menu) sonnent avec une redoutable efficacité.
Passons à la suite, "Shadow Of Death" est un titre plus calme, mid tempo, dans la veine de "Youthtanasia", une fois encore les solis de guitares font mouche. Mais le ton général de l'album ne va pas au ramollissement, "My Kingdom" devrait ravir les fans esseulés qui ne jurent que par l'ultime "Rust In Peace", c'est un Megadeth teigneux qui balance les riffs comme personne.
Notons au passage que la production assumée par Dave Mustaine est énorme (avec l'assistance de Jeff Balding qui avait été l'ingénieur du son des albums "Risk" et "Cryptic Writings").
"The Scorpion" de nouveau une compo mid tempo, mais la rythmique se fait écrasante. "Tears in a Vial"; est un poil moins convaincante, inspirée de Cryptic Wrintings, la dernière minute sauve la mise ainsi que les interventions de Chris Poland.

Au fond l'album ressemble parfois à un best of des heures de gloires du groupe, l'artwork rappelant au passage "Rust In Pieces". Le tempo se ralentit sensiblement, il faut attendre "Truth Be Told" pour avoir une nouvelle dose de Megadeth hargneux, en particulier au chant (sans oublier un solo de guitare digne de Peace Sells…). "Of Mice And Men" enfonce le clou avec une rythmique efficace et puissante, sans doute le morceau ou le chant mélodique au refrain est le plus réussi. Et c'est déjà l'outro "Shadow Of Deth", petite incursion dans la vallée de la mort avant le coup de grâce… "My Kingdom Come", le chant agressif digne de Rust In Piece, après une minute c'est la charge dévastatrice qui achève de convaincre. Chris Poland à la guitare, Nick Menza à la batterie (qui n'a pas enregistré l'album mais sera bien là pour la tournée), Jimmy Sloas à la basse, nouveau line up, et non des moindres pour un retour qui s'avère des plus convaincants. Certes on est en territoire connu, mais dans l'ensemble la mixture sonne bien aux conduits auditifs… Reste à savoir si les fans reviendront au bercail, c'est làune toute autre histoire…

Hamster (08/10)

[Contre]

Annoncé comme la résurrection de Megadeth (et par là même celle de Dave Mustaine et de son bras), " The System Has Failed " nous propulse immédiatement en territoire connu, tentant un retour dans le temps avant le passable " The World Need A Hero " et les encore moins bons " Risk " et " Cryptic Writings ".
Les sonorités et le chant sont certifiés 100% pur Megadeth, mais en tant que chipoteur professionnel, je regrette que la démarche n'ait pas été poussée plus loin.
En effet, quitte à reconnaître des erreurs stratégiques et des mauvais choix artistiques, autant établir un réel bilan et déterminer ainsi les époques les plus appréciées des fans et tenter de s'en rapprocher au maximum.
Là manifestement, le parti a été; pris de choisir comme point de référence "Youthanasia " qui fut LE réel succès commercial du groupe, et en partant de cela, de développer des idées qui s'orientent plus vers la partie la plus contemporaine de la discographie Megadethienne avec un penchant très affirmé pour " The World Need A Hero ".
Alors certes quelques rares passages font bien penser à l'époque " Peace Sells… But Who's Buying ? " et d'autres (rares eux aussi) à celle de " Rust In Peace " mais globalement, le groupe a réussi l'exploit de se plagier lui-même et bien que Dave Mustaine affirme haut et fort que Megadeth c'est lui, il est flagrant que les départs successifs de membres, que l'ont sait désormais avec certitude importants voire incontournables, ont considérablement affaibli l'édifice qui était déjà bien lézardé.Restent les très bons solos de Chris Poland (on jurerait du Marty Friedman en forme) et enfin la pochette vraiment excellente, qui est à classer dans les toutes meilleurs jamais utilisée par les Américains.

Murder One (04/10)

www.megadeth.com 

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Sanctuary / 2004

Tracklisting (48:53) 01. Blackmail the universe 02. Shadows Of Death 03. Kick the Chair 04. The Scorpion 05. Tears in vial 06. Don't know jack 07. Back In The Day 08. Something I'm Not 09. Truth Be Told 10. Of Mice And Men 11. Shadow Of Deth. 12. My Kingdom Come