Archive for mai, 2005

Ma surprise fut fort bonne de constater que Gotthard avait bel et bien confirmé une date (voire trois en fait) en France, notamment à Paris, pour la tournée de son très bon dernier disque Lipservice alors que le groupe ne s'était pas aventuré dans nos contrées depuis la sortie de Homerun. Il est plaisant de constater que le groupe n'a pas joué la carte de la sécurité absolue alors que ses plates-bandes sont avant tout confinées à la Suisse (Lipservice est toujours classé dans les charts vingt semaines après sa sortie et y a même atteint la première place à sa sortie). Hors de Suisse, Gotthard n'est pas considéré comme un groupe de rock orienté radio incontournable et ses fans font plutôt partie de la gente métallique. Les musiciens étaient bien conscients de la chose et ont manifestement orienté leur show français en direction des fans de hard rock, évitant les ballades (excepté notamment l'un peu incongrue « Heaven » en rappel) et les titres issus de la période la plus commerciale du groupe, celle d'Open et de Homerun.

Au profit d'une assistance peu nombreuse (200 personnes en comptant bien large) mais tout à fait fervente et dynamique, le groupe interpréta un set résolument heavy, qui rappelait plus le combo des fameux « Dial Hard » ou « G » que celui du célèbre acoustique « D-Frost ». Issu du premier opus de Gotthard le lancinant « Fire Dance » fit des ravages tout comme les nombreux extraits de « G » : la reprise « Mighty Queen », le heavy « Fist In Your Face », « Let It Be » ou « Sister Moon » comblèrent le public, tout comme les nombreux morceaux issus du dernier disque. Ainsi le premier single « Lift 'U' Up » fut accueilli en rappel de manière fracassante tout comme le nouveau single issu du disque, le survitaminé « Anytime, Anywhere ». L'enthousiasme fut tel qu'un nouveau rappel fut octroyé sous la forme d'une puissante version d'« Immigrant Song », qui vit un Steve Lee particulièrement à l'aise. 
Une soirée en forme de réhabilitation.

Baptiste

 

Photo : Eric Ouaknin


Setlist : 

1. All We Are
2. Dream on
3. Hush
4. I've Have Seen An Angel Cry
5. Top of the World
6. I wonder
7. Said & Done
9. One life one Soul
10. Let it Be
11. Sister Moon
12. The Other Side of Me
13. Fist in your Face
14. Firedance
15. Cupid's Arrow
16. Mountain Mama
17. Mighty Queen
1er rappel :
18. Heaven
19. Lift 'U' Up
20. Anytime anywhere
2ème rappel :
21. Immigrant song

Si le Serpent Blanc de David Coverdale n'a pas produit grand chose depuis 1989, excepté un album quelque peu bâtard sous le nom de David Coverdale and Whitesnake – le très apaisé Restless Heart qui devait à l'origine être un simple disque solo –, le groupe arpente toujours les scènes du monde pour des concerts d'excellente facture. Il est vrai que David Coverdale a réuni une très belle équipe autour de lui, faisant appel aux complices d'antan (Tommy Aldridge, toujours impeccable) et à de plus jeunes recrues (Doug Aldrich et Reb Beach aux guitares). Au vue de la prestation ici présentée de cette nouvelle mouture de Whitesnake, l'on piaffe quelque peu d'impatience de voir le groupe réaliser un disque tant l'ensemble est colossal. 

Si l'on peut regretter une set list un peu courte tant la carrière de Coverdale est riche de réalisations de qualité, la set list est satisfaisante : elle pioche dans l'époque Deep Purple (le tonitruant « Burn » et le ghost track « Soldier Of Fortune » habilement caché après la gallerie photo) ou dans les différentes mues du serpent blanc, des débuts hard bluesy (« Ready An' Willing » ou le superbe « Ain't Love In The Heart Of The City » issu de Snakebite et repris en cœur par le public) jusqu'au joyaux hard US de la période américaine du groupe (les incontournables « Is This Love » et « Still Of The Night »). 

David Coverdale ne s'est pas précipité pour enregistrer ce DVD et chaque aspect en a été peaufiné, notamment les prises de vue, profitant d'une multitude de caméras et surtout de la réalisation de Hamish Hamilton ; l'image est impeccable, virevoltante, alternant couleurs et noir et blanc. Quant au son, il est proprement stupéfiant : massif, puissant, riche et coloré. Il fait la part belle aux guitares d'un Doug Aldrich se situant tout à fait dans le sillage de John Sykes alors qu'étrangement Reb Beach semble lui un peu moins à l'aise, en tout cas plus réservé. 

Mais l'objet de toutes les attentions reste toutefois David Coverdale. Car si son aisance et son charisme sur scène reste incontestables, les inquiétudes pouvaient se concentrer sur sa voix. En fait, sa prestation vocale se montre ici au départ un peu prudente, mais va crescendo, atteignant des sommets sur un  « Crying In The Rain » époustouflant, ou sur le « Still Of The Night » d'anthologie qui clot un concert en tout point remarquable. Nous voici rassurés donc. 

Baptiste [9/10]

 

AFM – Underclass / 2005

Tracklist : 1. Burn 2. Bad Boys 3. Love Ain't No Stranger 4. Ready N' Willing 5. Is This Love 6. Give Me All Your Love 7. Judgement Day 8. Blues For Mylene (Solo Doug Aldrich) 9. Snake Dance 10. Crying In The Rain 11. Ain't No Love In The Heart Of The City 12. Don't Break My Heart 13. Fool For You Loving 14. Here I Go Again 15. Take Me With You 16. Still Of The Night