Archive for février, 2006

Rage – Speak Of The Dead

C’est un risque qu’on court malheureusement lorsqu’on fait un album partagé en deux parties de provoquer des avis tout aussi partagés. Rage aurait pu éviter ce piège en se lançant dans deux sorties distinctes, mais le groupe a décidé de tenter le coup et d’essayer de combler tous ses fans avec une seule galette bien chaude et superbement emballée (quelle belle pochette !).
Alors bien sûr on ne peut pas qualifier ça de ratage, ni même d’erreur, mais force est de constater que contrairement à son prédécesseur, ce nouvel album de Rage aura du mal à séduire tout le monde.
 
Le disque est donc divisé en deux parties totalement distinctes, la première reprenant le thème du Lingua Mortis Orchestra que les anciens fans se rappelleront avec nostalgie en lui donnant une seconde jeunesse à travers de nouvelles compos ; la deuxième partie nous présente elle un Rage plus typique et moderne, tel qu’on avait l’habitude de le retrouver sur les derniers disques de ce combo international.
 
Le Lingua Mortis Suite n’arrivera pas à la hauteur de son illustre aîné malheureusement. Après une intro assez kitsch sous la forme de "Morituri Te Salutant", on retrouve sept titres partagés entre instrumentaux et titres plus rageurs. Smolski nous montre toute l’étendue de son talent et accompagne l’orchestre avec brio dans des compositions accrocheuses mais dans lesquelles on a malheureusement pas le temps de se plonger, les huit titres ne représentant je vous le rappelle que la moitié du cd. Des titres comme "Innocent" ou "No Regrets" flamboient pourtant et combleront certainement les fans d’une époque qu’on croyait révolue pour le groupe. Dommage que le tout n’ai pas été travaillé plus en profondeur.
 
La deuxième partie du disque, soutenue tout comme la première par une production toujours aussi plaisante à laquelle le groupe nous a habitué depuis longtemps, nous dévoile donc le Rage rageur qu’on avait laissé sur Soundchaser. Le tout peut être encore plus agressif, cette impression étant renforcée par le côté brut et concis de cette seconde moitié d’album. Les compos s’enchaînent rapidement, sur des rythmes toujours aussi rentre dedans mais pourtant extrêmement mélodiques.
Peavy épate avec  sa voix et se laisse porter par le jeu magistral de ses camarades Smolski (guitare) et Terrana (batterie). Terrana développe un jeu toujours aussi intéressant d’ailleurs, puissant mais précis qu’on écoute avec bonheur.
La pression ne se permet de retomber que très légèrement durant "Full Moon", titre que l’on retrouvera d’ailleurs interprété dans plusieurs langues dans les bonus du cd.
 
C’est donc un cd plaisant mais victime de son ambition que nous dévoile Rage quelques temps après le vingtième anniversaire du groupe.
Déroutant ? Non. Juste un disque qui a force de vouloir en mettre plein les oreilles se perd un peu, c’est pourtant avec plaisir qu’on déguste ces quelques titres en attendant un prochain opus un peu mieux pensé.
 
Necrotaupeslinger (07/10)
 
 
Nuclear Blast / 2006
 
Tracklist (53:04)
Suite Lingua Mortis : 01. Morituri Te Salutant 02. Prelude Of Souls 03. Innocent 04. Depression 05. No Regrets 06. Confusion 07. Black 08. Beauty
09. No Fear 10. Soul Survivor 11. Full moon 12. Kill your gods 13. Turn My World Around 14. Be With Me Or Be Gone 15. Speak Of the Dead

 

Arnocorps-The_Greatest_Band_of_All_TimeCe n'est pas bien de se moquer d' Arnold Schwarzenegger. Se focaliser sur son dernier rôle comique de gouverneur, c'est aussi oublier les perles de films d'action dans lesquels il nous montre tous ses talents de tueur, de vengeur et autre bon père de famille. Mais heureusement, Arnocorps sont là pour nous le rappeller ! L'idée de départ est simple : Arnold fait partie des mythes autrichiens, et il est célébré comme tel ! Chaque chanson de ce “The Greatest Band Of All Time”, est un hommage à un film du grand gaillard, comme le récit d'une aventure fantastique.

Vous l'aurez sans doute compris, tout cela n'est pas vraiment à prendre au sérieux, ces joyeux lurons sont de gros farceurs.
Arnocorps joue un punk/metal somme toute classique, avec un chanteur qui crie, et qui a surtout un petit accent allemand parfaitement à propos pour scander les paroles du gouverneur, qui sont souvent hilarantes d'ailleurs. Attention, c'est du gros calibre, du genre “Your Clothes, give Them To Me, Fuck You Asshole”, ou encore “I Am The Terminator, I'll Be Back To Kill You Later” sur “Terminator”. L'autre particularité d'Arnocorps est d'avoir deux bassistes. Et ça s'entend. La basse est mixée en avant et se fend même de quelques solos par-ci par-là.

Certaines mélodies sont très réussies, et il y a un paquet de refrains fédérateurs sur The Greatest Band of All Time.
Comme tous les albums entièrement à prendre au second degré, The Greatest Band Of All Time ne restera probablement pas dans les mémoires (au moins pour des raisons musicales), mais il possède une capacité évidente à fédérer, grâce à des refrains efficaces, et à des paroles très simples et débiles, donc faciles à retenir. La bande son parfaite pour un trip idiot entre amis : “I am Last Action Hero ! I am full of machismo! “ Amen.

Yath (06/10)

www.arnocorps.com

Anticulture records / 2005

Tracklist (39:04 mn) 1. Arno Intro 2. Predator 3. True Lies 4. Total Recall 5. Commando 6. Collateral Damage 7. End Of Days 8. Sikth Day 9. Running Man 10. Raw Deal 11. Eraser 12. Crom (Strong On His Mountain) 13. Wheel Of Pain 14. Terminator 15. Last Action Hero

 

Bestial-Mockerye-gospelMême ma grand mère pourrait le deviner : derrière cette si belle pochette signée Chris Moyen, on ne va pas trouver le nouvel album solo de Jordan Rudess. Bestial Mockery en est à son troisième disque, après une tripotée de maxi et de split sortis pour le bonheur de tous les fans de Black/Thrash des bois.

Bestial Mockery est satanique, punk, malpoli, dégueulasse et il s'en fout ! On pourrait rapprocher la musique des suédois du War Metal australien, à mi-chemin entre le thrash à la slayer et le black primitif. Les tempos sont souvent rapides, et le son est crade à souhait, même si le mix est finalement parfait pour ce genre de musique. Même si ça sonne “underground”, chaque instrument est tout à fait audible.
Evidemment, plusieurs intros et outros délirantes, style “film d'horreur”, viennent appuyer l'ambiance noire de Gospel Of The Insane. Et le piège de la linéarité de ce genre d'album est évité grâce à des intrusions mélodiques et surtout à des passages mid tempos ravageurs (“ Self Destructive Salvation”). Alors même si le groupe pique quelques riffs à ses aînés (Metallica entre autre sur “The Ecstasy Of Holocaust”) et que d'autres riffs ont déjà été utilisés à outrance par des groupes de thrash, on en tiendra pas rigeur à Bestial Mockery, puisque ces fous furieux n'ont pas du tout la prétention d'avoir inventé la poudre.
Le son de tronçonneuse, devenu en quelque sorte la marque de fabrique du groupe, est à nouveau utilisé, sur deux titres. Ils n'ont peur de rien.

Rien de révolutionnaire, et peu de ventes en vue pour ces War Métalleux, mais encore une fois, on a la démonstration de la beauté de l'“underground” qui n'en a que faire des modes. L'essence même du metal underground est de s'amuser et amuser, plutôt que de faire parler de lui, et aujourd'hui, c'est assez rare pour être souligné.

Yath (08/10)

myspace.com/bestialmockery666

Anticulture records /2005

Tracklist (37:15 mn) 1.Tyrant Of Hells Land 2. Hells Vociferation 3. Father In Heaven 4. The Ecstasy Of Holocaust 5. Selfdestructive Salvation 6. Out From The Cold – Straight To Hell 7. Black Metal Slaughter 8. The Punishement Of Pure Hellpain 9. Satans Devilsaw 10. Bonesticator 11. Slut-Fuck-Cult 12. Morbid Chainsaw Extermination