Archive for février, 2008

Sahg – II

sahg2Et voilà le second chapitre discographique des norvégiens de Sahg (qui, rappelons le, exercent leurs talents chez Gorgoroth, Audrey Horne et Manngard). 
Sobrement intitulé "II", il ne recèle pas de surprise majeure, si ce n'est le son : la production a été confiée à Rob Caggiano (ex Anthrax), et c'est sans conteste le point fort du disque, bien plus costaud à l'écoute que le premier album ou c'était avant tout brut de décoffrage.
La recette pour sa part, n'a pas variée d'un poil : un habile mix entre Led Zeppelin et Black Sabbath, des arrangements solides, mais désormais un tantinet prévisibles. On retiendra un grand délire mystique avec le morceau The Conscious Sleep, qui n'a rien à envier à l'intro du premier album. Au fond le groupe s'est livré à une variation autour de ce qu'ils avaient sorti en 2006. 
Ainsi, le morceau No Quarter du dirigeable plombé semble toujours les obséder (comme en témoigne le chant sur Escape The Crimson Sun). Côté hommage Black Sabbath, on pourra constater que le mimétisme se porte à merveille sur le morceau Pyromancer, plutôt dynamique. En revanche le final (Monomania) s'apparente à un jam sous acide qui sera sans doute interminable (10 minutes tout de même) pour tout metalleux insensible au metal qui ne fait pas semblant de planer. Assez proche de The End des Doors pour le coup.
Solide et efficace, c'est ce que l'on pourra retenir (à l'issue d'un certain nombre d'écoutes) d'un groupe qui s'est définitivement paumé quelque part au milieu des années 70, et qui livre une nouvelle fois un tribute aux pères fondateurs qui ne frôle pas le ridicule, loin de là. A défaut de bouleverser la scène metallique, c'est bien ficelé et accrocheur, mais l'effet de surprise du premier opus est éventé.

Hamster (07.5/10)

www.sahg.no 

www.facebook.com/Sahgband

Regain Records 2008

Tracklist (48:40) 
01. Ascent to decadence 02. Echoes ring forever 03. From conscious sleep 04. Star-crossed 05. Escape the crimson sun 06. Pyromancer 07. Wicked temptress 08. By the toll of the bell 09. Monomania

 

Draconian – Turning Season Within

Draconian_turningDéjà quatorze ans qu’existe le combo suédois Draconian…

Mais si la période 1994/2001 avait été celle des tâtonnements, des démos et du seul accouchement difficile d’un « The closed eye of paradise » contestable ; la suivante, consécutive à l’arrivée de Lisa Johansson à l’été 2002, s’avéra beaucoup plus constructive et prolifique. Le son devint plus noir, se ralentit jusqu’à devenir doom. Une nouvelle démo « Dark oceans we cry » plus méritoire et bien accueillie entraina une signature chez Napalm Records.

Arrivèrent alors « Where lovers mourn » en 2003, « Arcane rain fell » en 2005, et « The burning halo » en 2006 (ersatz d’album puisque n’ayant que 3 nouveaux titres). Et à chaque fois la même impression, voir frustration : Comment un tel potentiel émotionnel incroyable, capable de délivrer un « She dies » d’exception, peut-il s’asservir à une pareille jachère dans ses compositions ? Un instant exacerber nos sens, nous émouvoir, nous faire frissonner par des mélodies évanescentes emplies de spleen ou des attaques vocalises gutturales  à souhaits, et celui d’après nous rendre presque léthargiques en calquant longueur sur langueur. Draco ne restera t’il qu’un éternel espoir délivrant son immense talent avec parcimonie…

Turning season within, produit par Jens Bogren et D Castillo (Opeth, Katatonia) est la réponse à ces doutes sur la capacité du band à accéder à l’échelon supérieur. Le groupe est arrivé à maturité et s’impose comme le chef de file incontestable de cette fusion brulante de doom et de gothic.

Rien de nouveau pour autant, Draco faisant toujours du Draco. Quelques relents de « My dying bride », le syndrome de la belle et la bête, la symbiose entre le caverneux viril masculin et la beauté du chant clair féminin. Des morceaux d’ambiances surnaturels emplis de breaks, de ruptures, d’accélérations, alternants passages romantiques évanescents avec des plages plus agressives aux riffs saccadés, lourds et sombres. Les lyrics ne parlent plus de dieu et des anges, mais de la propension de l’amour à être ciel ou enfer, de déceptions et de sentiments sans espoirs. Des mélodies divines de rêves, brumeuses, éternelles, secouées d’intermittences plus âpres et violentes.

Un vrai bijou que cet opus; et sans conteste un juste équilibre trouvé et une perfection frôlée. J’aurais même peut-être utilisé le terme chef d’œuvre si le caviardage outrancier de voices over du label sur le cd promo ne m’avait empêché d’en apprécier totalement la quintessence.
Enfin, pour conclure en un mot : Indispensable.    

metalpsychokiller (09.5/10)

www.draconian.se

www.facebook.com/draconianofficial.

Napalm Records / 2008
Tracklist  (52:27) 01. Seasons Apart 02. When I Wake 03. Earthbound 04. Not Breathing 05. The Failure Epiphany 06. Morphine Cloud 07. Bloodflower 08. The Empty Stare 09. September Ashes

 

Breakdust – Mutilated Earth

Breakdust-mutilated_earthUne fois n’est pas coutume, commençons cette chronique par un court préambule sur le label 666production, nouveau venu dans la scène Métal .Implanté à Monaco, celui-ci parait avoir choisi pour pénétrer cette jungle hétéroclite l’option « underground, première chance, découverte de talents… ». Vous me direz que c’est tout simplement par manque de moyens financiers pour faire signer des groupes « établis ». Et peut-être aurez-vous raison mais j’ose croire que la politique ressentie à travers les contacts du team de cette production satanique s’avérera dans l’optique du 666.

Trêve de pub sur le label ou la chro fera deux pages et comme les Trashers ne sont pas patients ; vous n’irez pas à son terme. Double dépucelage  donc, d’une part première parution pour 666 ; et d’autre part premier album pour Breakdust.

Autant vous le dire de suite, ce n’est pas un coup d’essai au niveau de la production. Enregistré et mixé par M Pascal au bud records studio (Bordeaux), mais surtout masterisé par Eddy Schreyer (Slayer, Machine head) aux US, le son est tout simplement Enorme.

La batterie, colossale, puissante, bien en place, et des cuivres qui clinquent et pètent quand il faut. Une basse tonitruante et nettement audible, contrairement à tous ces Thrashies qui en font un barrage sonore pour donner de la consistance. Et surtout, des P…… de riffs, variés, agressifs qui déménagent : en intro, en rythmique ou en soli ; leurs –maux- d’ordres sont l’incision chirurgicale. Du travail de pro, Thrash to kill …

Breakdust ne fait pas des compositions (aux structures classiques par ailleurs) pour des « mous du gland », mais pour des Thrashers. Même si le tempo est souvent middle, c’est juste pour reprendre son souffle avant l’accélération speed suivante. Les catégorier comme influencés par tel ou tel groupe me parait difficile tant ce Thrash death est du Breakdust. Si vous insistez, je me lancerais sans convictions pour un hybride éloigné d’Exodus et Sepultura, c’est dire !!!
Le seul point qui me laisse un peu sceptique est la performance d’Alex, le singer. Pas que sa prestation soit mauvaise, loin s’en faut, il assure sans coup férir. Mais justement, je le trouve trop linéaire, trop standardisé et par la-même manquant de caractère. Le thrash du combo est atypique, et une voix plus variée, originale, aurait rendu à mon sens cet album excellent car il possède une tracklist de haute tenue et quelques perles faramineuses comme Mutilated earth ou The malignant.

En conclusion, si vous m’avez lu jusqu’au bout… Le petit label a bien des chances de vite devenir grand si ses prochaines signatures s’avèrent aussi judicieuses.

Pour un coup d’essai, c’est presque un coup de maitre. 

Metalpsychokiller (07.5/10)

myspace.com/breakdust

666 Production / 2007

Tracklist : 01. Mutilated Earth 02. Cruel Destiny 03. Whom to believe 04. More and more 05. Growth of intolerance 06. Eye of cyclone 07. The Malignant 08. Bitter prayer 09.Vision of a life