324-rebelgrindCe CD de grind est à lui seul un petit événement. Nom de groupe inconnu, pas de guest star de la mort qui tue, pas de projet d’un génie quelconque… Pourquoi donc un événement dans ces conditions ? Tout simplement parce que voici le premier album d’un petit groupe découvert par Napalm Death… au Japon. C’est dit, la première pierre est lancée, ces grindeux sont japonais et fiers de l’être. Pourquoi pas ? L’avantage ici d’être japonais est la concurrence fortement limitée, mais également toute une culture de l’influence qui se voit complètement changée de ce qui peut être vu dans nos contrées. Le grind malsain de 324 est ainsi distillé à travers un voile black metal pas mauvais du tout. Attention, on ne parle pas ici de Dimmu Borgir ou même de 1349, mais plutôt des vieux Carpathian Forest, des premières effluves de Celtic Frost et autres Mayhem des caves obscures. Il faut tout de même relativiser à ce point de l’article, et rattraper par les col les fuyards qui ont peur de voir débarquer un nouveau Darkthrone mixé par Shane Embury.

On est bien ici dans le grind et pas dans la dentelle, le black vient jouer les petits invités discrets qui ajoute des ambiances intéressantes mais la volonté de blast est purement punk dans l’âme. Le groupe a su se faire concis pour réaliser des titres lourds et créer une certaine intensité. Seulement voilà, les quatre japonais ont voulu jouer la carte de la sobriété et de l’efficacité avant tout, à un tel point que le résultat final se voudrait presque un peu fade malgré l’efficacité de certains passages. Il faut ainsi attendre l’avant dernier morceau qu’est « Warbaby » pour découvrir au travers d’une influence hardcore un petit renouveau dans le défilement de morceaux, et son successeur « Horizon » qui clotûre l’album ne pourrait mieux porter son nom tant il donne un second souffle au concept développé par le groupe dans les minutes précédentes (oui, oui, les minutes, on parle bien de grind). Il ne reste donc plus qu’à attendre un nouveau passage studio de ce groupe qui n’a visiblement plus rien à prouver en live, pour espérer les voir utiliser lors d’un second essai l’expérience sagement accumulée au travers d’un album mieux construit et plus développé.

Necrogunslinger (6,5/10)

 

Site Officiel

Feto Records – La Baleine / 2008

Tracklist (28:51) : 01. Darkgazer 02. Black Hill 03.Rebelgrind 04. Slave Drive 05. Borders 06.Storyteller 07. Mugen No Saka 08. Bidou No Asa 09. Demons In The Basement 10.Life Only Brought up Evil 11. Drt Beats 12. Requiem for the Flock 13.Warbaby 14. Horizon