« L'anhédonie est un symptôme médical retrouvé dans certaines pathologies psychiatriques (…). Il caractérise l'incapacité d'un sujet à ressentir des émotions positives lors de situations de vie pourtant considérées antérieurement comme plaisantes ». Je ne pourrai pas dire que je n’étais pas prévenu…
Trois ans se sont écoulés depuis la sortie de Slow Transcending Agony, et le poids des attentes reposant sur les épaules de ce talentueux quatuor était grand, tant ce premier album avait confirmé le potentiel du groupe. Le défi qui se présentait à eux était de taille : faire mieux que l’opus précédent, sans retomber dans la redite. Ce défi, ils l’ont relevé haut la main…
Premier constat frappant : Ataraxie a grandi, mûri, ce qui s’affiche également dans les compositions, plus longues, plus complexes. Naviguant habilement sur les eaux du doom-death et s’aventurant même à la lisière du funeral doom, Anhédonie évite parfaitement les différents écueils du genre. Ainsi, malgré la longueur des morceaux (de 13 à 24 minutes, exception faite de la brève intro), cet opus ne suscite à aucun moment l’ennui, grâce aux nombreux changements de rythme permettant ainsi d’éviter toute monotonie.
Un des atouts majeurs d’Anhédonie est sans conteste la prestation vocale de Jonathan, alternant anglais et français, growls, cris perçants et chuchotements. À lui seul, il parvient à transmettre cette impression de mal-être émanant de ce chef-d’œuvre. Toutefois, cette prestation ne serait rien si elle n’était accompagnée par ces riffs pachydermiques et cette batterie, tantôt lente et hypnotique, tantôt galopante et dévastatrice.
À mes yeux, Anhédonie est l’album de la consécration. Rares sont les groupes de doom qui parviennent tant à captiver leurs auditeurs, sans leur laisser le moindre répit et sans susciter la moindre lassitude. Vous cherchiez un sérieux prétendant au titre de meilleur album doom de l’année ? Ne cherchez plus, vous l’avez devant les yeux…
Mister Patate (09/10)
http://www.myspace.com/ataraxie
Weird Truth Productions
Tracklist (74:04)
01. Origin 02. Silence of Death 03. Walking through the Land of Falsity 04. Anhédonie 05. Avide de Sens
Mine de rien, il existe encore des artistes complets dans la scène metal actuelle, qui ne reculent devant aucun défi et touchent à tous les styles. Prenez Tchort, par exemple : outre son passage chez plusieurs grands noms du black (Emperor, Satyricon, Carpathian Forest) et sa participation aux albums chargés d’émotion de Green Carnation, voilà qu’il nous dévoile une nouvelle facette de son talent : le brutal death. Avec un quatrième album sous le bras, Blood Red Throne confirme son talent et son sens du morceau qui tabasse. Tous les ingrédients sont réunis pour une bonne boucherie : des riffs sanglants, un chanteur possédé et particulièrement remonté, une batterie optant clairement pour le rentre-dedans et un bassiste tentaculaire qui officie également au sein des brutes d’Emeth et qui, à l’instar de celui de Cannibal Corpse, apporte une touche personnelle à ces compos. Come Death est une nouvelle réussite pour Blood Red Throne, qui confirme, une fois de plus, son statut de grand du brutal death, en reprenant notamment Disincarnated des légendaires Gorguts. Certes, la recette n’a pas changé, malgré l’arrivée d’un nouveau beugleur (dont le style est très proche de son prédécesseur), mais pourquoi changer une formule gagnante. Blood Red Throne fait mal, très mal, mais on en redemande !