Archive for août, 2008

Coldworld – Melancholie²

Coldworld-melancholieSi vous n’avez encore jamais entendu parler de Coldworld rassurez vous, c’est normal : fondé en 2005 ce groupe discret n’a pour l’instant sorti qu’un EP en 2006 (« The stars are dead now »), limité tout d’abord à 100 copies, puis réédité à 287 copies en mai 2008. Cela étant dit, croyez moi, le groupe ne tardera pas à sortir de l’ombre avec « Melancholie² ». Pour replacer les choses dans leur contexte, sachez que Coldworld est en fait un one-man band allemand concentré sur la personne d’un illustre inconnu nommé Georg Berner (alias G.B) et que le groupe évolue dans un registre mêlant Black mélodique et Ambient, auquel nous pouvons rajouter une touche classique. Une première écoute nous mettra tous d’accord sur un point ; le groupe porte bien son nom ! Coldworld (que je ne vous ferais pas l’insulte de traduire) démontre en effet un talent indéniable pour dégager une atmosphère pour le moins glaciale. Melancholie² est un poil mélancolique, comme son nom l’indique, mais il est surtout froid. Froid, certes, mais également d’une réelle beauté.

L’un n’empêche pas l’autre. Et pour le coup je dirais qu’on peut aisément se fier à l’artwork pour déduire le contenu, le gris étant la couleur qui colle le plus à l’ambiance de la galette. Si je peux me permettre, je vous conseil une écoute au casque ; mettez vous en condition, relax, fenêtre grande ouverte pour laisser entrer un peu de fraîcheur, et appuyez sur play. Fermez les yeux et laissez vous porter par ces compositions, et appréciez le défilé d’images mentales qui en résultera, toutes plus hivernales les unes que les autres ! Une grande force évocatrice. Musicalement, rien de révolutionnaire certes. Des vocaux lointains avec un fort accent allemand et une constante reverb, des compos mid tempo en majeure partie mais ne reculant pas devant les parties blastées en certains cas, un traitement des guitares quelque peu similaire à celui d’un Xasthur, et des passages instrumentaux dans la veine du « Filosofem » de Burzum, mais plutôt courts et vraiment très bien faits (Cf. Winterreise).

Rajoutons à cela des claviers justement dosés et la petite touche perso de Coldworld, en l’occurrence l’ajout d’éléments classiques, à base de violon notamment, ainsi que la présence récurrente de choeurs clairs, et nous tenons un groupe qui a déjà une forte personnalité et de réelles qualités. Bref, Melancholie² est un album agréables et très bien conçus, donnant d’emblée à Coldworld une position confortable dans un style ou les groupes plus expérimentés sont pourtant très nombreux. Convaincant, bluffant même, pour une galette sortie un peu de nulle part. Coldworld pouvait difficilement faire mieux pour un premier album : Melancholie² nous dévoile un compositeur talentueux et inspiré, qui semble de plus avoir les capacités requises pour aller au-delà du simple succès d’estime. Il me tarde déjà d’entendre la suite !  

Sheol (08/10)

 

Cold Dimensions – Prophecy / 2008

Tracklist (49,45 mn) : 1.Dream of a dead sun 2.Tortured by solitude 3.Winterreise 4.Schmerzenschreie 5.Red snow 6.Stille 7.Hymn to eternal frost 8.My dead bride 9.Escape.

 

Appearance Of Nothing – Wasted Time

AONCOverUne preuve de plus, après Pure Inc, que la Suisse ne produit pas que du Gotthard. Appearance of Nothing (AON) oeuvre dans le metal à tendance symphonique. Plutôt speed, et avec un chant proche de l'école moderne vaguement gothique.
Si ces qualificatifs interminables finissent par lasser le public, ils ont au moins le mérite de donner un aperçu du genre. Si on se contente de classer AON dans le metal mélodique, on n'en saura guère plus.
Mais avec ce combo, outre ces éléments descriptifs, tout est un peu trop propre (trop Suisse ?). Quand les morceaux deviennent un tant soit peu prog (cf les trois parties de "The Science of Light), on retient à peine quelques idées originales. Quand le tempo se ralentit, on cherche en vain une émotion forte. Et les refrains sont construits de telle façon, avec des harmonies furieusement "djeuns", qu'on se demande si le groupe ne vise pas avant tout les ados, capables de s'enthousiasmer autant pour du death looké que pour The Rasmus et ses ritournelles sucrées, emballées dans trois couches de metal.
Signé sur un label plutôt AOR, le groupe suisse possède largement de quoi convaincre les amateurs d'exercices maîtrisés et accrocheurs.
Mais pour les fans de complexité rythmique et de soli ébouriffants, c'est Waterloo morne plaine.
Venant d'un pays historiquement neutre, c'est-y pas un comble de diviser le peuple du metal comme ça ? Que fait l'ONU bon sang !

David Taugis (06.5/10)

myspace.com/appearanceofnothing

www.appearanceofnothing.com

Escape Music / 2008

Tracklist (46:34) 1. Man In The Mirror 2. The Gambler 3. Drifting Away 4. Wasted Time 5. Wrapped In Silence 6. Lies Of A Memory 7. The Science Of Light I Out Of The Dark II Into The Light III Reprise 8. The Last Song…

 

Joe Lynn Turner – Live In Germany

Mouais… La carrière solo de Joe Lynn Turner stagne depuis bien longtemps déjà malgré un début en fanfare, il y a plus de vingt ans de cela, sur l'excellent Rescue You. Toutefois l'album publié sous le nom de Sun Storm (qui contenait des titres composés pour son deuxième disque), le projet avec Glenn Hughes, HTP, et un disque solo récent plus connoté FM, Second Hand Life, auguraient un certain retour en forme. Pourquoi pas ne pas réaliser un disque live – son premier – alors dans la foulée ? L'idée n'avait en elle-même rien d'incongru et ce d'autant plus que pour sa participation au festival AOR The United Forces of Rock, un JLT, plutôt en voix, avait su s'entourer d'un combo assez efficace et très en place. Les puristes compareront évidemment les prestations du guitariste Karl Cochran à celles de Ritchie Blackmore ce qui s'avère évidemment saugrenu : globalement le guitariste assure très correctement les parties de son prestigieux mentor. 

Le point était important car ce live se caractérise justement par une présence massive des titres de Rainbow. A vrai dire la carrière solo de Joe Lynn Turner apparaît uniquement par le biais de trois extraits de son dernier opus et tout le reste (dont, rappelons-le, Rescue You) est passé par pertes et profit. Semblablement on aurait apprécié que quelques chansons de HTP soient présentées. On sait par ailleurs qu'un des points d'achoppement qui avait scellé la fin de HTP était les réticences de Joe Lynn Turner à interpréter du matériel récent sur scène alors que Glenn Hughes aurait souhaité plus d'aventure. Nous voilà en plein dans le problème.
 
D'aventure il n'y a point ici donc, mais un travail bien exécuté représentant la première partie de la carrière de Turner au sein de Rainbow par un chanteur qui n'a rien perdu d'une certaine superbe même si sa voix s'est faite un peu plus âpre avec le temps. La fidélité aux morceaux originaux et la qualité de l'interprétation globale rendent l'exercice plaisant et fédérateur. Joe Lynn Turner ne souhaitait sans doute rien d'autre.
 
Baptiste (7,5/10)
 
 
Frontiers / 2008
 
Tracklist : 1. Death Alley Driver  2. I Surrender 3. Power 4. Street Of Dreams 5. Power Of Love 6. Can't Let You Go 7. Jealous Lover 8. Your Love Is Life 9. Blood Red Sky 10. Stone Cold 11. Can't Happen Here 12. Spotlight Kid  13. Burn