Oraidersa
Nous voici déjà au dernier jour du festival: la journée débute toute en poésie avec Debauchery (death) et Japanischen Kampfhörspiele (grindcore). N'étant pas un grand fan des deux groupes, j'ai décidé d'honorer tout de même leur pays respectif qui est l'Allemagne en allant déguster une saucisse et je dois dire qu'une bonne saucisse moutarde pour l'apéro c'est le top! Une fois la pause gastronomique achevée, nous nous dirigeons vers la pain stage pour encourager l'un des rares groupes français à se produire au summer breeze cette année, à savoir The Old Dead Tree.
L'assistance en ce midi est assez clairesemée mais l'on distingue tout de même un bataillon de fans arborant fièrement drapeaux français et bretons. Pendant une trentaine de minute les parisiens délivreront un set de bonne facture alternant avec brio des titres calmes et d'autres plus puissants. La musique de The Old Dead Tree semble plaire à l'assistance qui grossira tout au long des quelques titres interpretés ce jour-là. Personnellement je préfère voir le groupe se produire indoor dans une ambiance confinée qui sied mieux à leur musique mais la configuration du concert de ce jour n'à en rien entacher leur gig. On reste dans une certaine forme de douceur musicale en se pressant vers la main stage où va se produire dans quelques instants un groupe que j'affectionne particulièrement:Autumn. Ce sera la première vois que je verrai les néerlandais sur scène depuis le départ de leur précédente et si talentueuse chanteuse Nienke. Elle a été remplacé par une jeune fille d'à peine 23 ans en la personne de Marjan Welman qui avait en 2007 participé en tant que guest à un album d'Ayeron. Les néerlandais disposent d'une trentaine de minutes pour montrer de quoi ils sont capable et pour constater si en terre teutonne leur musique peut plaire autant qu'aux Pays-Bas. Assez crispé pendant tout le show, les musiciens assureront le minimum syndical, plus préoccupé visiblement à regarder leurs pieds que le public. Marjan se débrouille plutôt bien, il doit sans nul doute s'agit en ce samedi du concert le plus important qu'elle ait donné jusqu'ici. Le groupe restitue avec difficulté les ambiances de ces albums et j'ai ainsi parfois du mal à reconnaitre certains titres alors que je connais presque par coeur leurs différents opus. En ce qui concerne la prestation de la nouvelle chanteuse, elle a des faux airs d'Anneke (ex The Gathering, Agua de Annique) tant dans la voix que dans la façon de danser. Au final un set pas vraiment convaincant qui me laisse sur ma faim.
Je profite ensuite à nouveau du metal market très fourni pour retourner encore et encore les bacs des disquaires présents pour voir si je ne suis pas passé à côté d'un cd que je recherche ou tout simplement d'une bonne affaire. Je reviens devant la grande scène pour la fin du show des warriors black metalleux d'Endstille. Leur leitmotiv sur scène semble être de proposer le show le plus violent du week-end et ils y parviennent sans trop de difficulté. Il faut dire que leur black haineux dévaste tout sur son passage. Je ne m'attarde pas trop car les compos bien que sympa de prime abord sont très répétitives. Je poursuis ma ballade sur le site allant de rencontre en rencontre et en gardant un oeil sur ce qui se passe sur scène. Keep Of Kalessin délivre une prestation qui est à oublier, leur son est assez exécrable et tout comme The Old Dead Tree, un concert indoor est plus approprié pour les voir que sur une grande scène en pleine journée. Je passe rapidement sur Dismember (5) et préfère m'attarder dans les environs de la pain stage pour assister non pas au show de Neaera (6) mais à ce qui se passera dans le public pendant leur gig. En effet ils sont réputés pour mettre une certaine ambiance et encoruager sans cesse le public à slammer, pogoter, faire des wall of death, des circle pits, … Un joyeux bordel en somme qui n'a pas failli à sa réputation. C'est pendant ce set que j'ai pu assister au plus grand circle pit de ma vie. Le diamètre du pit devait bien avoisiner les 50m si ce n'est davantage. Ajouté à cela batailles de foins dans les airs, sur le sol et vous aurez une idée de ce qui a pu se passer à ce moment-là. Musicalement parlant le deathcore des allemands n'est pas ma came mais il faut dire que ça poutre bien et ça donne envie de tout défoncer.
Un groupe qui ne donne pas envie de tout défoncer mais plutôt de danser prend à présent possession de la main stage, il s'agit d'Ensiferum. J'ai eu l'occasion de les voir à de nombreuses reprises ces derniers mois et une chose est sûre: ils sont devenus le fer de lance de la nouvelle tendance pagan folk viking qui ne cesse de progresse en Europe et aux Etats-Unis. Le groupe est même devenu en Allemagne plus populaire il me semble que Korpiklaani: bref l'élève a dépassé le maître. La foule est dense, massive et compacte et réclame de toutes ses forces les finlandais. A peine arrivé sur scène, une ovation comme j'en ai rarement vu au summer breeze vient accueillir le groupe. Le public est là, nombreux, il n'a qu'une hâte tout comme moi: en prendre plein les oreilles et faire la fête. Il faut dire que les compos festives du groupe se prête à merveille à cet exercice. Ils proposeront une set-list best of piochant dans tous leurs albums, chaque titre étant un hit en puissance, autant dire que ce show fut admirable. C'est bien simple tout le monde autour de moi affichait un large sourire et se plaisait à écouter encore et encore Ensiferum. Un grand moment, peut-être le concert à ne pas louper en ce samedi.
Le temps est maintenant au power metal de Primal Fear pour certains, moi je m'en vais retrouver mes compagnons au stand Jack Daniel's auquel je n'ai pas encore rendu visite aujourd'hui.Comme la veille je resterai accoudé une bonne partie de la soirée sur place et regarderai les concerts de loin: H-Blockx (aucun souvenir), Sonic Syndicate (mouais sans plus), Heaven Shall Burn (2) (un show génial, puissant et fédérateur), Destruction (thrash des plus basique, très efficace qui a envoyé le steak!), Cradle Of Filth (Dany loin d'être ridicule ce soir s'en sort mieux que d'habitude et le son était sympa), Anathema (j'ai volontairement loupé ce gig préferant finir le fest sur une note houblonée plutôt que musical). Pendant que je dépensais mon pouvoir d'achat au bar, j'ai eu l'espace de quelques secondes le souvenir qu'il me restait un groupe à voir ce soir sur ma wish list, un groupe français et que je n'avais encore jamais eu l'occasion de voir: Misanthrope (4-5). Leur show a lieu sous la party tent, le public a répondu présent et notamment une bonne partie des français du festival, on y retrouver aux premiers rangs à l'image du show de The Old Dead Tree de ce matin quelques étendards français. Ne connaissant que très très peu l'univers musical du groupe, j'ai découvert ce soir là un combo qui assura un concert de très bonne facture. Les membres du groupe occupent bien la scène, ils se donnent visiblement à fond, sont très communicatifs avec leur public et les compos passent bien l'épreuve du live: c'est décidé, une fois de retour en France, je me pencherai sur leur discographie. Comme il est d'usage à ce festival, la dernière soirée qui au passage marque ma dernière soirée des festivals, est propice à la fête et à l'abus d'alcool, tradition à laquelle une année encore je n'ai pas dérogé.

Au final quel bilan tirer de cette nouvelle édition du summer breeze? Une organisation sans faille (mis à part l'éternel problème des bouchons le premier jour), un festival qui n'exploite pas son image à tout prix comme le Wacken, qui a des tarifs abordables que ce soit en terme de merchandising, de boisson, de nourriture. L'hygiène primordial en festival est ici présente, la grande majorité des gens ne jettent pas leurs déchets à même le sol, les toilettes sont régulièrement nettoyés. En fait ce qui manque à ce festival, c'est une affiche un peu plus alléchante car cette année je m'y suis parfois ennuyé et surtout une programmation qui ne ressemble pas à celle de l'an passé. Mis à part ce léger bémol, je ne saurai trop vous conseiller de vous rendre si vous le pouvez à ce fest qui est super. See you next year Summer Breeze!
Premiere partie – deuxième partie – photos
Les premiers jouent sur la main stage devant un auditoire quelque peu clairsemé. Le folk/viking des néerlandais passent plutôt bien l'épreuve du live mais manque singulièrement d'originalité: c'est assez répétitif, ils usent et abusent des clichés du genre (habits traditionnels, violon, …). Ce qui pourrait les démarquer de leurs confrères serait les paroles des chansons car le groupe officie dans sa langue natale, mais ce n'est pas cela qui me fera les apprécier. Direction la pain stage à présent pour voir Midnattsol ou j'apprends par un fan que le nom norvégien du groupe signifie le soleil de minuit (même si le temps est pourri aujourd'hui, j'aurai au moins appris quelque chose :p). J'espère qu'ils joueront peu de titres de leur récent album Nordlys qui m'a déçu contrairement au premier Where Twilight Dwells. Le set de trente minutes fut pour le moins convenable: ils ont depuis la dernière fois pris de l'assurance et harranguent régulièrement le public. Contrairement à mes espérances, ils ont joué de nombreux titres de Nordlys et un unique titre du premier album. Du pouffe metal classique, sans prise de tête mais qui peine encore à se démarquer des dizaines de groupes du même genre.
Histoire de se reposer après cette gigue métal, je prends la direction de la tente Jack Daniels histoire de faire un rapide salut à mon serveur favori. J'y resterai tout le long des concerts suivants et même tout le restant de la journée, le point de vue depuis cet endroit me convenant parfaitement: accoudé au bar, l'alcool coule à flôts, tout le monde paye des coups à tout le monde, il y a plein de filles :D, on y est protegé de la pluie par une grande tonnelle, bref c'est l'idéal. Pour être honnête je 'nai pas décollé de cet endroit avant une heure du matin. J'ai eu le temps de voir au loin (enfin pas trop quand même) Pro-Pain qui proposa un set classique, Exodus fidèles à eux-même, Eluveitie (aucun souvenir), As I Lay Dying (mouais j'accroche pas, ça doit venir du fait que je ne mets pas de gel et que je ne porte pas de Converse), End Of Green (le supplice qu'on nous inflige tous les 2 ans car le groupe est chez un label partenaire du fest et parce qu'il faut faire plaisir au label), Six Feet Under(déjà vu x fois), Kataklysm (cf Six Feet), Subway To Sally (à la In Extremo donc je passe mon tour), ASP (gothique rock allemand -enfin plus gothique que rock- qui a fait quelques tubes, sympathique mais répétitif).
C'est dans un état léger (très léger) étant alcoolisé que je me rends à la party tent pour voir les 3 derniers groupes de la journée. Avec en guise de premier morceau Hollenthon groupe de symphonique death/black autrichien auteur de 3 albums. Le set principalement axé sur le dernier opus du groupe fut assez poussif car ils ne sont pas parvenu à restituer les ambiances symphonique qu'il y avait sur l'album. La bande-son couvrait la musique et le tout a fait place à un certain cafouillage sonore. Eux même semblaient assez agacé par le rendu de leur prestation qui ne leur convenait pas. Le public ne leur en a pourtant pas tenu rigueur et les encouragaient même à perséverer. Un public relativement nombreux en cette heure plus que tardive qui réserva un très bon accueil au groupe suivant: The Vision Bleak. Contrairement à Korpiklaani dont je suis de moins en moins fan des prestations scéniques, je suis de plus en plus accro au dark horror metal des allemands. Ils parviennent à restituer sur scène toutes les atmosphères dark de leurs compos qui gagnent même en intensité. Pendant près d'une heure ils ont proposé aux festivaliers une set-list qui piochait dans leurs 3 albums en ne gardant à chaque fois que le meilleur. Après les avoir vu la semaine passée en pleine après-midi au M'era Luna, je peux affirmer qu'ils gagnent à être vue indoor, leur look étant ainsi davantage mis en valeur et leur musique convient mieux à une petite salle (si tant est qu'une grande tente pouvant contenir plus de 1000 personnes puisse être considerée comme une petite salle). Bref un set qui m'a enthousiasmé. Fin des hostilités à partir de deux heures du matin avec Jesus On Extasy. Je connais les allemands depuis quelques mois suite à leur hit "assassinate me" qui a pas mal cartonné dans les charts alternatifs allemand. Ne connaissant que ce titre et au vu du look de certaines personnes dans le public, je m'attendais à assister à un show d'electro goth à l'image du single dont je parlais précédemment or il s'avère qu'ils n'officient pas dans ce style. Ils proposent en fait un metal rock indus pas trop mal aux forts accents de KMFDM. C'est vraiment pas mal, ils occupent bien la scène, le public apprécie leur show et le groupe semble ravi de cet accueil. Il y aura bien évidemment le tube "assassinate me" en fin de concert, qui sera pour l'occasion interprêté dans une version metal indus et pas du tout electro. Une bien belle surprise pour finir cette seconde journée.


Ceux qui n'envoient pas le steak par contre ce sont les membres du groupe suivant Saltatio Mortis, un énième ersatz d'In Extremo, qui sont sur le point de fouler la grande scène. A défaut donc de me faire saigner les oreilles, j'ai décidé avec d'autres de me faire péter le bide :p On reviendra un peu plus tard pour regarder du coin de l'oeil le concert bien mais sans plus de Graveworm et celui poussif de Soilwork. Un groupe que j'apprécie sur cd mais qui en live me déçoit à chaque fois. Ils jouent correctement, sont carrés sur scène mais il manque malgré tout un petit quelque chose. Histoire de se changer les idées on se dirige à présent vers la party tent pour assister au set de Negura Bunget qui sont soit dit en passant nos voisins de camping! L'ambiance confinée dans cet endroit fut parfaite pour leur concert; un show pas intimiste mais presque qui leur a permit de déployer tout leur talent.