Si je vous dis, tiags enfilées avec un spandex ou basket sur un jean troué, tatouages, coiffures, couvre chef ou lunettes improbables…bouteille de whisky à portée de main, il y a fort à parier que vous revoyez venir le temps de vos jeunes années eighties et même si vous n’aviez pas l’habitude de vous fringuer de la sorte dans le but d’être partiellement outrancier, les groupes de l’époque s’en chargeaient. Les WASP, Gun’s N Roses ou Motley Crue faisaient également parler d’eux grâce à leur dégaine.
Les grenoblois de Black Rain font dans le glam heavy rock de l’époque dans un exercice courageux tant le style est tombé en désuétude dans les affres du temps. Leur passion et leur reconnaissance à l’étranger auront tôt fait de contredire cet état. Oui les rebelles frenchies ont effectué une tournée au Japon et ont une certaine aura en Italie.
La prod de ce second album, après un éponyme Black Rain, est de tout premier ordre, le rendu est de qualité et il ne trahit pas l’esprit des compos.
Les guitares sont rebelles, les solos simples mais ultra efficaces (True Girls are Sixteen, License to Thrill…). L’ambiance rock n’ roll ne se dément pas tout au long de ces dix titres. Les refrains sont indéniablement mémorisables et fédérateurs pour le live (NASTY) bien dans l’esprit des modèles cités plus haut.
Le chant fait la part belle à des montées dans les aigues avec une maîtrise évidente.
Black Rain rime donc avec glam mais il ne faut pas oublier le côté heavy de Licensed To Thrill. Terme à utilisé car la puissance des morceaux est permanente.
Pour ceux qui croit à un revival glam je ne suis pas sûr que ce soit approprié car il existe finalement de très nombreux amateurs du style avec des groupes aux Etats-Unis bien sûr mais également en Scandinavie comme Sister (un peu gros de reprendre le nom du groupe des 70’s ayant accueilli Blackie Lawless et Nikki Sixx). Dans tous les cas il est bien difficile de cerner l’origine géographique du groupe, il parviennent donc sans soucis et sans préjugé à se faufiler sur des scènes dans divers pays d’autant que leurs qualités valent largement celle de leur saine concurrence.
Certes les plus critiques sortiront l’argument de la non originalité mais franchement lorsqu’un album est réalisé avec passion sans tenir compte des « qu’en dira-t-on » et qu’il parvient à enflammer l’auditeur, il y a un « je-ne–sais-quoi » de reconnaissance qui doit forcément leur être rendu.
Chapeau les gars, continuez ainsi, même si la France ne vous adopte pas, d’autres sauront vous inviter à boire des coups.
ROCK N’ROLL !!!
Clayman (07.5/10)
www.facebook.com/BlackRainRock
Manitou Music – Pervade Productions / 2008
Tracklist (45:31) 1. Rock your city 2. Innocent Rosie 3. N.A.S.T.Y 4. True Girls are sixteen 5. License to thrill 6. No forever 7. Rock n roll is dead long live rock n roll 8. Rockstars don't go to jail 9. Party n war 10. Kill em all
Dear Superstar nous vient d’outre Manche, et plus précisément de Rossendale, Manchester. Le combo s’est formé en 2004, est composé de cinq membres, et a déjà délivré une première contribution autoproduite en 2006, « Confessions of a twisted mind » ayant surtout reçu de bonnes critiques chez nos voisins anglais. Ils sont, à l’image de l’artwork cover plutôt réussie et subjective du contenu de ce « Heartless », jeunes, beaux, maquillés, tatoués, et avec une méga pèche. Des looks d’enfer, travaillés à l’extrême, allant de la tonne de gel dans la coiffure à la petite touche émo, dans un but semblerait-il d’incarner la new rock n’roll attitude de ce début de millénaire. Honnêteté réelle des mancuniens ou juste démarche commerciale afin de ratisser large ; je vous laisse en juger par vous-mêmes. Ce qui est certain est que l’effet est saisissant, mais encore faut-il qu’il y ait un support musical de qualité pour espérer devenir les nouveaux Beatles.
A l’image de l’artwork cover de ce « The Daily grind », bien malsain et empreint de toutes sortes de symbolismes, les 5 teutons d’Anima paraissent rentrer dans la catégorie des gens à éviter, quand dans le même temps, leur visages poupins de jeunes premiers vous auraient plutôt incité à la confiance. Déjà auteurs d’un premier album, «Souls of the decedents» en 2006 labélisé «All life Records», Anima revient avec une seconde offrande dévastatrice chez Metal Blade.