Twilight of the Thunder God, soit le crépuscule du Dieu du Tonnerre… À la vue d’un tel titre, mes craintes semblaient bel et bien fondées, un tel nom laissant en effet augurer l’arrivée d’une date funeste, à savoir le jour où un groupe passe du statut de culte à celui de has been. En outre, la pochette présentant, à mes yeux, de fortes similitudes avec celle de Versus The World, j’en étais même venu à craindre que le groupe ait tout simplement outrageusement pompé dans ses anciennes compos pour nous ressortir du réchauffé. Il ne restait donc plus qu’une seule à faire pour mettre fin à cette inquiétude : mettre l’album dans le mange-disques et me forger une opinion.
Très rapidement, les premières notes du titre éponyme sont venues apaiser mes craintes. Certes, Amon Amarth a beau nous donner l’impression de nous proposer une nouvelle fois cette recette qui a fait leur succès, Twilight of the Thunder God ne se limite pas pour autant à simplement nous proposer un « With Oden on Our Side » 2. Les compos sont toujours aussi inspirées, la voix de Johan est toujours aussi caverneuse et haineuse, mais il y a plus, quelques éléments qui pourraient passer au second plan, mais qui ont toute leur importance.
Ainsi, Amon Amarth a, pour la première fois, fait appel à quelques guests pour venir apporter, qui un solo (Roope de Children of Bodom), qui un growl (LG Petrov d’Entombed), qui un moment de calme avant la tempête (Apocalyptica), et force est de constater que cet apport, bien que limité, apportent tout de même plus de relief ou de force aux morceaux en question.
Dans plusieurs interviews, Johan Hegg avait annoncé qu’Amon Amarth ferait la part belle aux mélodies sur cet album, mais le groupe ne s’est pas pour autant adouci. Il suffit par exemple de jeter une oreille sur l’enchaînement constitué par « Guardians of Asgaard » (sans aucun doute un futur hymne en live) et « Where is your God ? » (une cavalcade sans le moindre répit) pour s’imaginer marchant au côté de fiers Vikings…
En outre, Twilight of the Thunder God bénéficie également d’un battage important et de nombreuses versions disponibles. Ainsi, la version simple fait bien pâle figure auprès du digi (agrémenté d’un cd et d’un bonus), des deux versions vinyls ou des box Bubbleheads (contenant non seulement le digi, mais également un poster, une bande dessinée et les figurines du groupe). Le DVD live nous propose le show du groupe lors du Summer Breeze 2007, et il faut reconnaître que nous n’avons pas été trompés sur la marchandise : une tracklist très intéressante (certes très orientée sur With Oden on Our Side, mais dès lors suffisamment différente des tracklists du DVD précédent), une déco très viking (avec mention spéciale à la proue de drakkar) et un show sans faille. L’artwork, enfin, représentant Thor luttant contre Jörmungand, est tout bonnement superbe et transmet aisément cette image de Ragnarök, de fin du monde.
Une fois de plus, Amon Amarth nous a proposé une œuvre inspirée et colossale. Les groupes qui sont parvenus à enchaîner autant de succès avec autant de régularité se comptent certainement sur les doigts d’une main, et ces valeureux Vikings en font sans nul doute partie…
Mister Patate (08/10)
Metal Blade Records – 2008
Tracklist (43:31 mn) :
1. Twilight of the Thunder God 2. Free Will Sacrifice 3. Guardians of Asgaard 4. Where is your God? 5. Varyags of Miklagaard 6. Tattered Banners and Bloody Flags 7. No Fear for the Setting Sun 8. The Hero 9. Live for the Kill 10. Embrace of the Endless Ocean
Tracklist du cd/dvd bonus
1. Intro 2. Valhall Awaits Me 3. Runes to My Memory 4. Cry of the Black Birds 5. Asator 6. Pursuit of Vikings 7. Fate of Norns 8. Without Fear 9. With Oden on Our Side 10. Where Silent Gods Stand Guard 11. An Ancient Sign of Coming Storm 12. Victorious March 13. Death in Fire
Trop souvent, les albums live ne nous offrent qu’un pâle reflet de la violence dégagée par les groupes sur scène. Dans un sens, il est évident qu’il est impossible de retransmettre toutes ces émotions, et que l’album (ou le dvd) live n’est qu’un ersatz de ce que l’on vit dans la fosse… Ce live de Malevolent Creation fait partie, au même titre que le Decade of Aggression de Slayer, des exceptions à cette règle.
Le quadra que je suis depuis déjà un certain temps, n’en déplaise à la dream team de metalchroniques, vient de se prendre la calotte de l’année. Et ce, en découvrant un quinton venant d’Athènes, œuvrant depuis 1997 et déjà auteur de « Senses of Dusk » en 2005 et «The witch’s pact » en 2006. Pour votre gouverne, il ne s’agit pas de l’After Dusk homonyme et originaire aussi de la capitale grecque, délivrant un metal gothique bien quelconque ; mais de la bande à Paminos le chanteur, Bill le guitariste, George à la quatre cordes, Constantine derrière les futs et Theodore aux claviers. Le combo étalant pour sa part un heavy doomesque monumental, véritable réincarnation de la bande à Ozzy des années 80, remodelé sauce moderne. Et la claque vient de là ; vous vous retrouvez face à un Hybris asséné par les fantômes du « sabbath, bloody sabbath » au sommet de leur art. Une tracklist de feu sur laquelle la technique pointue des « zykos », sans tourner au coté démonstration laxative, ravage sans coups férir.