Artas-healingThe Healing est le premier album de ce jeune groupe autrichien qu’est Artas. Formé en 2006, le groupe fut tout d’abord connu sous le nom de Staub & Schatten, mais changea de nom après avoir remporté le concours Metalchamp en 2007, victoire qui lui valu un deal avec Napalm Records en vue de ce premier album. Avant tout, j’aimerais féliciter le groupe pour la décision judicieuse qu’il a pris en changeant de nom. « Artas » n’est certes pas exceptionnel, mais reste toujours plus crédible que « Staub & Schatten »… 

Avant de se réunir sous une même bannière, les membres du line-up actuel se sont tous exprimés dans divers formations de l’underground autrichien, explorant chacun différents styles. Ce background a son importance puisqu’il détermine en quelque sorte le style pratiqué aujourd’hui par le groupe, tiré d’influences et d’expériences diverses et variées. The Healing repose donc sur des personnalités différentes unies dans un même but : faire du bruit, et si possible le faire bien. Le style pratiqué par le groupe est difficile à définir avec exactitude car on sent que le groupe a encore un peu la bougeotte, mais je dirais qu’il s’agit en gros, d’un mélange de Thrash avec quelques soupçons de Death et de Hardcore.

Les premiers titres ne sont pas franchement convaincant, bien que le son soit puissant et que le groupe semble posséder tous les ingrédients nécessaires pour composer de bons morceaux. La première chose qui me dérange vient de la langue, le groupe ayant opté pour une alternance Allemand, Anglais et Espagnol sur plusieurs titres, ce qui va à l’encontre d’une certaine homogénéité de l’ensemble. Les minutes passent, et le groupe démontre un certain savoir faire dans le maniement des instruments. La production est bonne, assurant un son puissant et précis, et Artas ne lésine pas sur les blast et sur les gros riffs pour impressionner l’auditeur… et ce n’est pas tout puisque le groupe n’hésite pas non plus à donner dans la reprise inattendue pour étonner l’auditeur en plus de l’impressionner. Nous aurons donc droit à une reprise somme toute intéressante de…Gangsta’s Paradise de Coolio ! Inattendu et finalement assez sympa !

Cela étant dit,  l’album connait des hauts et des bas, le tout donne une impression de déjà vu, malgré la puissance et l’énergie dégagées, et reste trop « banal » pour se hisser hors de la masse. Les nombreux refrains hurlés à plusieurs voix comme dans une soirée entre potes font parfois l’effet d’un cheveu dans la soupe et ont une fâcheuse tendance à faire baisser le niveau. J’irais même plus loin en disant que le groupe donne une vraie leçon à ceux qui veulent apprendre comment gâcher définitivement un morceau qui partait bien, avec « Kontrol » et son « lalala lala lalala »… Mon Dieu, on se croirait plongé dans une Bierfest ! Bon, l’avantage c’est que les sempiternels voice overs de Napalm ne m’auront pas gêné outre mesure cette fois-ci étant donné que malgré les écoutes je ne suis jamais parvenu à entrer totalement dans le disque, qui n’a pas réussi à me captiver. Bref, malgré des séquences intéressantes (Through Dark Gates) et même si musicalement le groupe n’est pas dépourvu de moyens, le rendu n’est pas assez convaincant pour faire mouche et la rage que le groupe essaie de faire passer à travers ses compos n’est pas vraiment crédible. Laissons donc le temps faire son effet sur Artas, qui est encore un peu trop jeune pour impressionner.

Sheol (04.5/10)

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Napalm Records/ SPV – 2008

Tracklist (51:00 mn) : 1. Barbossa 2. Bastardo 3. Gangsta’s paradise 4. The healing 5. Fick das fett 6. Rhagenfels 7. Through dark gates 8. Blut 9. The butcher’s guilt 10. Kontrol 11. From dirt we’ll rise