Archive for juin, 2009

Graveworm – Diabolical Figures

Hamster-graveworm10482k09Le septième album studio du groupe sort chez Massacre records en Europe, Nuclear Blast s'occupant du marché nord américain. Au delà de ces bisbilles avec les maisons de disques, quoi de neuf chez Graveworm ? Pas de changement majeur dans la recette variée qui fait la réputation du groupe, toujours prompt à faire valser les étiquettes. Et à l'écoute de cet opus il est décidément bien  difficile de les cantonner au seul Black Metal symphonique.

Le groupe emprunte sans aucun doute des vocalises aux Black Metal, et certains riffs de guitares, mais il s'inspire autant du Death Metal, sans négliger un soupçon d'ambiance sombre digne du metal gothique à poils longs. Cela dit, le groupe ne s'est pas embarrassé d'une longue intro, cette fois il entre directement dans le vif du sujet avec un titre venimeux et agressif d'entrée. Si le tempo varie au fil de l'album, le ton est délibérément rentre-dedans. Les nappes de claviers (un poil trop présentes) n'attenuent guère le propos plus musclé et plus rapide qu'à l'accoutumée. Andy Classen est toujours de la partie, l'album à été enregistré aux stage One, je serais curieux de pouvoir entendre le groupe sonner différement avec quelque d'autre, dans la mesure ou je ne suis pas vraiment emballé par le son un poil rugueux et brouillon. La place faite aux claviers et à la batterie est un poil discutable et le rendu l'est tout autant. Parfois cela gâche l'écoute. 

Quitte à surprendre, Graveworm y excelle dans ce rayon en s'exerçant à des reprises inattendues, après la reprise de REM en 2005 (Losing My religio), Bonny Tyler et son titrez "i Need a Hero" sur l'album Collateral Defect (2007), c'est au tour de Police d'y passer, avec Message In the Bottle, trituré sauvagement à la sauce du groupe. Plus aggressif, parfois un poil trop brouillon, l'album devrait néanmoins plaire aux convertis. Au delà ce sera une autre paire de manches.

Hamster (07/10)

www.facebook.com/gravewormofficial

www.graveworm.de 

Massacre Records / 2009

Tracklist (44:26) Hamster-graveworm10482k09.jpg1. Vengeance Is Sworn 2. Circus of the Damned 3. Diabolical Figures 4. Hell's Creation 5. Forlorn Hope 6. Architects of Hate 7. New Disorder 8. Message in a Bottle (The Police cover) 9. Ignoreance of Gods 10. The Reckoning

 

Adventure – Beacon Of Light

adv_beacDans le rude milieu du prog d'aujourd'hui, il faut savoir être patient. Pour le norvégien Terje Flessen et son compère Odd Roar Bakken, plus de dix ans ont été nécessaires pour accoucher d'une premier album (Adventure) en 2005. Le second, ce Beacon of Light, apparaît quatre ans plus tard. Entourés de nombreux musiciens d'horizons divers, les deux acolytes ont eu l'ambition d'aborder des sujets à la fois universels et profonds, de la sauvegarde de la planète à la religion et au racisme… Une sorte de passage en revue des menaces sur l'humanité, rien que ça.

Mais ce n'est pas la relative naïveté du propos qui pose problème pour Adventure, mais plutôt la pâleur des compos. Voilà des morceaux généralement très longs, riches en arrangements -et en claviers vintage !- qui patissent systématiquent d'un chant qu'on verrait mieux utilisé pour du…. viking metal ! Les chanteurs (Vebjorn Moen et Henning Mjoen) possèdent en effet des organes à l'aise dans une forme de puissance vocale dénuée de nuances. Tout aussi gênant, les guitares de Flessen ne brillent guère, ni par la technique, ni par le son. Dommage, car le reste bénéficie d'une pêche notable, rappelant des groupes comme ELP ou les Flower Kings, dans un genre plus contemporain. Le tout pour une durée de plus d'une heure dix, quelque peu excessive. A côté de ces caractéristiques pas forcément aguichantes, on ne peut que souligner l'ambition des morceaux, souvent agrémentés de flûte, esprit 70's oblige, et le travail fourni.

David Taugis (06/10)

 www.myspace.com/adventurenorway

Progress Records/2009

Tracklist (72:43)
1. Something to Believe In (Part 1) (1:09) 2. Something to Believe In (Part 2) (12:48) 3. Something to Believe In (Part 3) (4:29) 4. The Swan (8:50) 5. A Crack in the Ice ? (Part 1) (3:51) 6. A Crack in the Ice? (Part 2) (6:58) 7. Emilie's Piece (1:26) 8. Fragile Frame (7:10) 9. Joybringer (For Gorm) (2:15) 10. Beacon of Light (Part 1) (1:18) 11. Beacon of Light (Part 2) (16:36) 12. Beacon of Light (Part 3) (3:33) 13. Beacon of Light (Part 4) (2:20)

 

Code – Resplendent Grotesque

Code-respgroLa  sortie de “Nouveau Gloaming” en 2005, le premier album de Code, avait été pour moi une très bonne surprise de la part de ce nouveau groupe qui nous proposait un Black progressif, bigarré et rafraichissant, tirant très légèrement vers Enslaved dans ses passages les plus prog et les plus soft, avec des compositions toute en nuances vraiment bien ficelées. J’attendais donc en toute logique ce second album de pied ferme, impatient d’entendre ce que nous proposerait cette fois-ci le groupe.

Etonné par l’évolution du groupe lors des premières écoutes, ayant encore sans doute en mémoire les titres mordants du précédent album, j’aurais eu besoin cette fois-ci plus de temps pour entrer dans « Resplendent grotesque » qu’il m’en fallu pour apprécier son prédécesseur. La hargne toute Black Metal qui animait certains titres de « Nouveau Gloaming » semble avoir été mise légèrement en retrait ici (pas d’équivalents d’un titre comme « The cotton optic » ici par exemple), au profit de morceaux encore plus progressifs et plus nuancés, faisant la part belle aux vocaux clairs qui sont omniprésents et qui développent une sorte de légère dramaturgie donnant de
 l’ampleur au morceaux en plus d’un impact différent.

 On pourra dès lors trouver « Resplendent grotesque » moins mordant, moins incisif que son  prédécesseur, mais il s’en dégage une énergie différente qui n’est pourtant pas moins intéressante. Le groupe joue ici avec différents registres et arrive par là même à étendre son champ d’action : de morceaux à la couleur plus mélancolique (CF.« I hold your light », « A sutra of wounds » ) et a priori plus légers, en passant par des passages rapides et rageurs qui rappellent le premier album du groupe (Cf. « Smother the crones »), Code à ouvert sa perspective et à réussi en seulement deux albums à évoluer de  façon à rester sur un socle Black qui se voit élargi par une tendance à rechercher plus loin la mélodie, démarche qui n’est pas sans rappeler l’Arcturus des débuts. Le Black Metal originel devient peu à peu un substrat, et permet, tout en restant encore présent, au groupe de l’ouvrir pour explorer peu à peu quelque chose qui s’en éloigne tout en lui restant lié.

Je disais plus haut que l’impression de légèreté n’est qu’un a priori, qu’une prise de recul et de nombreuses écoutes de l’objet devraient contredire, car sous des dehors plus légers se cache en fait une lourdeur émotionnelle nouvelle, une sorte de malaise, amené par la prédominance des vocaux clairs parfois assez théâtraux (CF. « The ascendant grotesque ») et leur doublage en vocaux Black qui renforce la profondeur en y amenant une rage qui étoffe l’impact émotionnel des compositions.

 « Resplendent Grotesque » témoigne donc d’une évolution évidente. En seulement deux albums, on ressent que Code se renouvelle déjà, s’éloignant doucement mais surement du côté Black classique que l’on pouvait retrouver sur leur premier album pour aller vers quelque chose d’encore plus progressive, contrasté et ouvert. Ce nouvel album n’est pas moins bon ni moins intéressant que son prédécesseur, même s’il risque de déstabiliser ceux se sont fait une image du groupe en se fiant à « Nouveau Gloaming ». Une évolution évidente donc, mais finalement naturelle pour ne pas dire logique, car le premier album portait déjà en lui les éléments que Code à ici développé..

Sheol (08/10)

myspace.com/codeblackmetal

Tabu Recordings – Innovative  Promotion / 2009
Tracklist  (35:00 mn)
1.  Smother the crones 2. In the privacy of your own bones 3. The rattle of black teeth 4. Possession is the medicine 5. Jesus fever 6. I hold your light 7. A sutra of wounds 8. The ascendant grotesque