Archive for septembre, 2009

Archaic-timeArchaic est un jeune groupe hongrois formé en 2004. « Time has come to envy the dead” est leur premier album, sorti à l’origine en 2006 par les propres moyens du groupe, puis réédité par le label Vic Records tel quel.  Cela pourra étonner, mais il s’avère que le travail réalisé par les hongrois sur ce premier album autoproduit est tellement bon au niveau de la qualité du son, de l’artwork et du reste, qu’il n’était effectivement pas utile de le retravailler.


C’est d’ailleurs l’une des grande qualité de cet album, celle par laquelle on ne peut que louer le travail du groupe : la production est en tout points excellente et surpasse la majorité des autoproduction que j’ai eu le loisir d’entendre jusqu’alors : un son puissant, clair et équilibré qui atteint largement le niveau de bien des albums passé entre les mains de certains producteurs et ayant subi un mixage professionnel. Cette qualité de son fait de plus la paire avec un travail visuel de toute beauté, et un très bel  artwork  de couverture réalisé par Attila Kiss (November’s doom entre autres). Chapeau Archaic pour ce travail de qualité !


Et je n’ai même pas encore parlé des compositions en elles mêmes que je suis déjà en train de féliciter le groupe, c’est le monde à l’envers !  Mais vous imaginez bien que la suite sera dans la droite lignée des deux premiers paragraphes, car Archaic ne fait apparemment pas les choses à moitié, et cela se vérifie à l’écoute de la galette.

Le groupe évolue dans un registre Revival Thrash, influencé des années 80, avec des compos et un traitement du son à tendance old school, mais à tendance seulement, car le tout  tend quand même vers le moderne. Et bien que ce premier album soit sorti à l’origine il y a de cela déjà trois ans, ce laps de temps ne lui est en rien préjudiciable car la qualité est bel et bien au rendez vous et les compos ne sentent pas la poussière.  Si ce n’est le fait qu’Archaic évolue dans un registre déjà bien balisé et qu’on peut par conséquent avoir une légère impression de déjà entendu ici et là, il n’y a rien à reprocher au groupe, qui déploie une réelle énergie tout au long de l’album. Ces jeunes Thrasheur en ont sous le pied et ils maitrisent leur sujet, armés de grandes qualités techniques, d’un sens du riff imparable et d’une maturité leur permettant  d’enchainer les morceaux solides et efficaces. Et l’on ne peut qu’apprécier quand ils prennent le risque de nuancer leurs compos en s’aventurant notamment dans un registre Rock/Gothique sur le titre « Memories », le titre qui sort du lot.


Les ingrédients sont pourtant connus, mais le talent et l’inspiration tirent l’ensemble vers le haut. Une batterie précise et rapide (une double qui fait mal),  une basse qui ronronne proprement,  et surtout un registre vocal efficace qui ne se limite pas à un chant arraché, mais qui lorgne aussi parfois du côté d’un growl assez profond (Cf. « Cornu ») et d’un chant clair grave et posé (Cf. « Memories »), tout est là pour que ce premier album soit un tremplin pour le groupe au sein de la scène Thrash européenne.


En résumé, “Time has come to envy the dead” est une bien belle surprise de la part d’un groupe prometteur qui n’en est qu’à son premier album et qui pourra donc encore nous étonner par la suite. On attend le successeur de ce premier effort avec impatience !

Sheol (07.5/10)

www.archaic.hu

myspace.com/thearchaic

Vic Records / 2009

Tracklist (40:28) : 1. Awakening 2. True death of life 3. Toxic nightmare 4. The archer 5. Cornu 6. Eternal war 7. Memories 8. Thank you!! 9. Tormentor (Tormentor cover) 10. Woodland of the black treasury Bonus Video 1. The archer Video 2. The archer (version 2)

 

Queensrÿche – American Soldier

Il y a de quoi être dérouté par la carrière de Queensrÿche : voici un groupe qui – selon l'assentiment général – accumule depuis plus de quinze ans les disques à la qualité douteuse et qui conserve non seulement son obstination à produire de nouveaux enregistrements mais aussi le soutien des fans et un certain respect. Si son dernier essai avait tenté de redonner un peu d'éclat à un image assombrie à la suite du départ du guitariste/compositeur Chris de Garmo, cette tentative de donner une suite à Operation Mindcrime fut un échec, certes très relatif, mais réel. Car, malgré la qualité des paroles et les efforts de composition, cette seconde partie ne faisait que révéler les failles nombreuses du Queensryche mark II.

Surprenant de qualité

Témoignage des difficultés à remplacer De Garmo, le guitariste, Mike Stone, se fit vite évincer. À ce jour Wilton est le seul guitariste officiel du combo de Seattle ce qui ne semble pas l'inciter à prendre en charge la destinée du groupe puisqu'il n'a strictement rien composé sur ce disque, se contentant d'un excellent travail d'interprétation ; ses parties de guitare sont à vrai dire les meilleures de Queensrÿche depuis des lustres. Le maître d'œuvre est donc bel et bien ici Geoff Tate, dorénavant véritable leader. Soutenu à la composition par le producteur Jason Slater, c'est le chanteur qui a donné une direction à ce nouveau disque en choisissant d'en faire un concept-album. Mais la à la différence d'Operation Mindcrime, il ne s'agit ici pas tant d'un récit que de récits, à savoir de témoignages recueillis et enregistrés par Tate lui-même autour du vécu de soldat. Le père de Tate était lui-même militaire de carrière et cela explique sans doute l'empathie en rien militariste développée ici envers la vie et les épreuves subies par les soldats américains. 

À la surprise de l'auditeur un peu désabusé l'ensemble est surprenant de qualité. Certes le groupe a abandonné une certaine vigueur et les tempos rapides sont absents ici mais le propos reste toujours aussi lyrique et heavy. L'accordage des guitares se fait plus bas, la voix de Geoff Tate (parfois) plus grave et les mid-tempos abondent mais ce « tournant », que l'on pouvait déjà voir s'esquisser dès Tribe voire Promised Land, sied parfaitement à un groupe que l'on sait dorénavant incapable de à renouveler les tours de force qu'étaient The Warning et Operation Mindcrime en leur temps.

Poignant par le thème et l'inspiration

Si les pièces longues et directement ambitieuses manquent, on retrouve ici dispersée une somme de tentatives et d'expérimentations qui font la qualité du disque : les rythmiques syncopées et les voix samplées sur « Unafraid », le phrasé rappé de Tate sur « Sliver », le très beau duo avec la fille du chanteur sur « Home Again », touchant par la maladresse des vocalises de l'adolescente. La magie est tout particulièrement palpable sur les titres lents, comme « At 30.000 feet » ou « Remember Me » tout à fait poignants par leurs thèmes comme par leur inspiration. Si cette magie s'efface un peu au milieu du disque, aux alentours de « Middle of Hell », elle est particulièrement présente sur sa fin : entendre Geoff Tate monter dans les aigus comme on ne l'en croyait plus capable filera quelques frisson sur le morceau de clôture, significativement dénommé « The Voice ». 

La résurrection de la dernière heure de Queensrÿche après une décennie noire à tout lieu d'étonner. Elle est en partie l'œuvre de quelqu'un qui a encore manifestement encore beaucoup à apporter à la musique. Qu'il en soit remercié.

Baptiste (8/10)

 

Rhino / 2009

Tracklist (60:01) : 01. Sliver 02. Unafraid 03. Hundred Mile Stare 04. At 30,000 ft. 05. A Dead Man's Words 06. The Killer 07. Middle Of Hell 08. If I Were King 09. Man Down ! 10. Remember Me 11. Home Again 12. The Voice

At Vance – Ride The Sky

At_Vance_-_Ride_the_skyOlaf Lenk est inépuisable et insatiable. A l’allure d’un métronome, l’allemand déballe des albums sans temps mort, Ride The Sky étant le huitième album en dix ans d’existence. Même si Olaf s’est départi de son heavy mélodique des débuts pour rentrer dans une phase plus proche du hard rock, l’homme suit son bonhomme de chemin sans trop se mouiller.
Après la période Oliver Hartmann, l’épisode Mats Leven (sur Chained) voilà le second opus avec Rick Altzi (Thunderstone, Sandalinas) et comme un Yngwie Malmsteen en son temps, l’homme sait s’entourer question vocaliste. Le timbre de Rick s’accommode bien à la mouture plus hard rock de la musique actuelle du combo même si celui-ci manque un peu de puissance. Certains titres sont bien sûr plus intense que d’autres mais finalement la formule est toujours la même.
La reprise d’un standard de la musique classique est de nouveau au rendez-vous et une nouvelle fois Vivaldi est à l’honneur. Il n’y a strictement aucune surprise à relever, l’ensemble est carré, Olaf Lenk n’a plus rien à prouver, ses descentes de manches sont toujours impressionnantes et toujours inspirées du maître Malmsteen.
Rien ne vient enrayer le système lorsque l’on a affaire avec At Vance. Chaque album est permutable avec un autre, aucun morceau ne dépareillerait sur un autre opus que le sien.
Les fans ne demandent rien d’autre et certains bien plus renommés que ces allemands font de même dans un autre registre, prenez AC/DC. En même temps At Vance/Olaf Lenk dans son manque de prise de risque peut lasser et malgré la qualité de quasi l’ensemble de sa discographie, il faut avouer que l’homme tourne sérieusement en rond.

Clayman (06/10)

www.at-vance.com

www.myspace.com/atvance

AFM Records / 2009

Tracklist (48:22) 01. Ride The Sky 02. Torn – Burning Like Fire 03. Last In Line 04. Wishing Well 05. Salvation Day 06. Vivaldi, Summer 2nd Set 07. Power 08. You And I 09. End Of Days 10. Falling 11. Farewell