Archive for septembre, 2009

Gotthard – Made In Switzerland

Gotthard est bien à ce jour une sorte de miraculé : œuvrant dans un hard rock mêlant influences des années 70 et des années 80, le groupe s'est établi au milieu des années 90', à l'encontre de toutes les modes. Au prix, cependant, d'un certain repli sur le « pré carré » que représente la Suisse pour lui : après la réalisation d'un premier live acoustique somptueux, D-Frosted, le combo est devenu une institution dans son pays natal. Conscient de l'émergence d'un marché conséquent pour lui, Gotthard a, l'espace de deux disques, réorienté sa musique dans un sens plus rock que hard, mettant en valeur des ballades très calibrées radio. 

Ce temps est bien révolu puisque le dernier opus des Suisses, Lipservice, restaurait une vigueur quelque peu oubliée. Il ne semble pas pour autant que le groupe ait perdu en audience par delà les Alpes puisque le disque y fut récemment certifié platine ; très logiquement c'est à Zurich que le premier vrai live électrique du groupe a été enregistré. 

Soutenu par un public présent sans être envahissant, le groupe a axé son set sur son dernier disque, les rappels consistant notamment dans les deux singles extraits de l'album : les très efficaces « Lift U Up » et surtout « Anytime, Anywhere ». La foule réagit alors avec enthousiasme tant ces titres semblent bien avoir marqué les esprits. On reprochera peut-être au groupe d'avoir par trop privilégié son dernier essai (sept titres présents) au détriment notamment de son colossal premier disque ou du très bon Human Zoo peu représenté ici. Et c'est d'autant plus fâcheux que les classiques joués ici, majoritairement issus de « G », recueillent un accueil à la hauteur de la qualité de l'interprétation. 

Car d'un bout à l'autre, le groupe est impressionnant d'assurance : sans vraisemblablement avoir trop overdubé son disque, Gotthard joue avec une puissance et une fougue enfin retrouvée. Ainsi les deux reprises proposées (« Hush » et « Immigrant Song ») sont impressionnantes de classe, de vigueur et de personnalité. Tout comme le traditionnel « Sister Moon » ou le toujours magique « Let It Be ». 

Gotthard, via ce Made In Switzerland, tourne donc définitivement la page de Open et de Homerun, et entérine une bonne fois pour toute son retour dans notre famille de la manière la plus exemplaire qu'il soit. 

Baptiste (8,5/10)

 

Nuclear Blast / 2006

Tracklist : 1. All We Are 2. Dream On 3. Hush 4. Mountain Mama 5. Let It Be 6. Top Of The World 7. I Wonder 8. Said And Done 9. One Life, One Soul 10. Nothing Left At All 11. Sister Moon 12. Mighty Quinn 13. In The Name 14. Heaven 15. Lift U Up 16. Anytime Anywhere 17. Immigrant Song

 

Chroniques de Gotthard sur le site

Gotthard – Made In Switzerland Gotthard – Need To Believe
Gotthard – Homegrown – Alive in Lugano Gotthard – Firebirth

The Black Dahlia Murder – Deflorate

tbdm_deflorateDeux ans après Nocturnal, leur dernier album en date, The Black Dahlia Murder revient avec un quatrième opus, Deflorate. Malgré cette étiquette Metalcore qui leur a été collée au début de leur carrière, force est de constater que l’on est bien loin de la soupe habituelle que nous servent la plupart des groupes de Metalcore actuels. L’album démarre fort, sur un "Black Valor" efficace sans pour autant tomber dans la facilité. Non contents de démarrer sur les chapeaux de roues, ils agrémentent ce morceau d’un jeu de guitares bluffant, tant au niveau des riffs que du solo. Necropolis enchaîne immédiatement sur un rythme un peu plus mesuré (et avec un riff d’ouverture qui semble tout droit sorti d’Anticosmic Overload d’Obscura), mais c’est pour mieux varier le tempo, enchaînant accélérations et ralentissements avec aisance.

De l’aisance : voilà l’impression que donne The Black Dahlia Murder tout au long de l’album, comme s’ils enchaînaient naturellement les morceaux et que chaque membre du groupe parvenait à s’adapter parfaitement au jeu de ses acolytes : il suffit, par exemple, de jeter une oreille sur I Will Return, dernier morceau de Deflorate, pour comprendre à quel point les différents instruments semblent en osmose parfaite. Au niveau du chant, Trevor propose, une nouvelle fois, une prestation réussie, passant naturellement du growl au cri déchiré (à tel point que l’on a parfois l’impression que ce sont deux chanteurs qui officient, et non un seul). Vous pensez que The Black Dahlia Murder n’est qu’un énième groupe de Metalcore, comme vous en avez déjà entendus par dizaines ? Il est grand temps de revoir votre jugement, tant ce groupe est parvenu à intégrer les bons côtés de plusieurs genres pour nous proposer un album sacrément efficace.

Mister Patate (08/10) 

Myspace officiel : www.myspace.com/blackdahliamurder

Metal Blade Records / 2009

Tracklist (33:58)
01. Black Valor 02. Necropolis 03. A Selection Unnatural 04. Denounced, Disgraced 05. Christ Deformed 06. Death Panorama 07. Throne of Lunacy 08. Eyes of Thousand 09. That Which Erodes The Most Tender 10. I Will Return

 

Altaria – Unholy

altaria_unholyPour déterminer l'ordre des chansons de cet Unholy, Altaria a décidé d'appliquer une tactique bien étrange: un premier titre efficace, un deuxième pas forcément mauvais mais mollasson, Unholy Invasion pourrait être bien mais ne décolle vraiment jamais, Pride & Desire a un côté répétitif qui la rend lassante alors qu'elle aurait pu être excellentissime, The Lake est une ballade très typée années 80 ce qui aurait pu être marrant… s'ils avaient poussé le délire jusqu'au bout! Par contre à partir de Danger Zone les bons voire très bons titres s'enchaînent. En résumé on vous accroche avec le premier titre puis on vous fait mariner / on vous frustre pendant 3-4 titres avant d'attaquer les choses plus sérieuses, pour ceux qui auront eu la patience de tenir jusque là. Evidemment il y a toujours des imperfections même dans cette deuxième partie de l'album, plus ou moins selon les titres, mais elles sont moint… frustrantes, disons. Au final les trois meilleures chansons sont peut-être les trois dernières, c'est-y pas un comble (enfin la toute première est très bien aussi).

Altaria change ici un peu de style pour devenir un groupe de hard-rock lorgnant énormément sur les années 80, parfois seulement métallisant. Ce qui leur donne des sous-air de Def Leppard sans la production exagérée, Cinderella, ce genre de choses devenues dépaysantes à une époque où tant de groupes ont décidé que "se prendre au sérieux, c'est cool". D'où une musique qui se veut positive, pas prise de tête, ça aide à justifier le côté musicalement simpliste. J'oserais dire que sur toutes les chansons divers passages vous rappelleront tel ou tel groupe, mais ça fait sans doute partie du jeu quand un album joue autant sur le côté "avant c'était pas plus mal, dans le fond". L'introduction d'Alterior Motive m'évoque même quelque chose comme un vieux jeu vidéo, sa musique… mais je n'arrive pas à mettre le doigt dessus! 

Musicalement j'ai juste trois petits reproches à leur faire: parfois l'exécution n'est pas très précise (un poil à côté des temps voire des notes brouillonnes) et les compositions auraient gagné à être un peu plus complexes, chant plus varié mélodiquement parlant compris. En dehors de ça c'est un album bien fait, qui ne révolutionnera définitivement pas le genre mais qui s'avérera parfait pour ces moments où on a envie d'écouter quelque chose de positif et amusant, histoire de se détendre un peu !

Polochon (06.5/10)

 www.altariamusic.com 

 myspace.com/altariametal

Escape Music / 2009

Tracklist (45:43) : 01. Alterior Motive 02. Warrior 03. Unholy Invasion 04. Pride & Desire 05. The Lake 06. Danger Zone 07. Steal Your Thunder 08. Wind Beneath My Wings 09. We Own The Fire 10. Ready! 11. Never Wonder Why 12. Underdog