C’était inespéré et pourtant ils sont de nouveau là comme un nouveau départ ou tout simplement une réémergence. Il faut dire que les hollandais de Cirrha Niva ne sont pas des plus connus. Leur histoire débute pourtant en 1993 avec à venir trois albums dont les deux premiers gravitant autour des trente minutes ressemblent plus à des EP. En 2001 sort Liaison de la Morte, un concept album théâtral bien barré et un peu exagéré à l’approche bien difficile avec aux vocalises, un baryton, une contre-alto et une soprano. Les chœurs étant dévolus aux membres de Pain of Salvation.
Le groupe ne s’arrête pas à la musique puisque leurs prestations sont de véritables spectacles assez mystiques et la scène recèle d’éléments artistiques : sculptures vivantes, effets visuels et pyrotechniques…
En 2009, un line-up remanié avec un certain Legrand au chant, Cirrha Niva remet en route la machine sans réitérer l’expérience Liaison de la Morte mais en conservant son aspect aventureux pour proposer un album de metal progressif recommandé.
Musicalement Cirrha Niva est devenu plus compact donnant plus de place à la puissance néanmoins les morceaux à tiroir n’ont pas été abandonnés.
Legrand est à l’aise dans plusieurs registres. La tonalité générale varie entre énergie et mélodie, Cirrha Niva ne se privant de s’approcher de riff thrash. Les morceaux se tiennent sans baisse de régime, les variations sont légions et pourtant la cohésion est parfaite.
Les guitares sont tranchantes et les rythmiques varient un grand nombre de fois au sien des titres. Comme la plupart des grands albums, For Moments Never Done, prend du temps pour déployer toute sa saveur. L’attrait se fait grandissant au fur et à mesure des écoutes bien que Framed est captivant et marque, de ce fait, d’un seul coup les esprits. Running From The Source monte en puissance lors de ses six minutes pour finir en apothéose façon seventies avec des guitares qui se lâchent pour un moment totalement prenant et débridé.
Spring Before Winter calme le jeu, ce quasi instrumental couple guitare acoustique et électrique en étant accompagné par du saxophone, émotionnellement superbe.
Cirrha Niva achève son œuvre sur le "bourrin" Self Chosen qui ne perd rien en feeling, en qualité de composition et en richesse.
A noter, les apparitions des deux guests Joost van den Broek (After Forever) et Amanda Ophuis (Nemesea) ajoutant de la couleur à l’ensemble.
Cirrha Niva, groupe quasiment inconnu avec pourtant une forte expérience, revient après une attente énorme et un résultat à la hauteur des espérances, For Moments Never Done fait du groupe, un représentant de tout premier ordre du metal prog.
Clayman (08.5/10)
Parnassus Records / 2009
Tracklist (46:47) 1. The Fooling 2. Dreamon 3. Framed 4. Running From The Source 5. Golan Heights 6. Spring Before Winter 7. Self Chosen
Cher petit Jésus,
Cet album est surtout réservé aux amateurs de glam-rock, sleaze ou appelez ça comme vous le sentez: les chansons sont correctes, bien écrites, bien jouées et souvent marrantes, mais l'album manque trop de cohésion et de personnalité pour convaincre quelqu'un qui ne serait pas déjà ultra converti au genre. C'est un groupe expérimenté, environ 20 ans au compteur, qui joue dans ce style depuis ses débuts: ils maîtrisent les classiques du genre sur le bout des doigts, pour ne pas dire des cordes. A vrai dire, vu ce qui transparaît de cet album je les soupçonne d'aller en studio avant tout pour que les gens puissent réviser leur concert avant d'aller les voir sur scène, et qu'ils puissent repartir en ayant de quoi réécouter leur musique à la maison. De ce point de vue, les problèmes d'homogénéité de l'album etc… deviennent très secondaires (par exemple on ne me fera pas croire que Bad Boys et Party Queen ont été enregistrées dans les mêmes conditions). Reste à savoir dans quel camp vous vous situez !