Archive for octobre, 2009

Dare – Arc Of The Dawn

L'eau aura donc passé sous les ponts. Pensez : cinq ans séparent cet Arc Of The Dawn du disque précédent de DareBeneath The Shining Water. Pourtant Darren Wharton ne semble pas avoir été trop occupé durant ce laps de temps mais il est vrai que ses musiciens doivent souvent travailler à gauche et à droite pour vivre entre deux disques de Dare. Ceci explique peut-être cela. 

Allons à l'essentiel : Dare ne se réinvente plus et depuis Belief et Calm Before The Storm, le style est bel et bien posé. Il ne semble plus vouloir varier d'un iota et les amateurs regretteront encore et toujours l'AOR classieuse de Out Of This World ou le Hard FM plus musclé de Blood From Stone. Mais il faut reconnaître que le rock celtisant et mélancolique adopté comme carte de visite depuis plus de quinze ans par Wharton lui sied à merveille. 

On avait toutefois signalé avant la parution sur le propre label de Wharton de cet Arc Of The Dawn, un fléchissement rock voire hard. Une écoute attentive de ce nouvel opus ne confirmera pas vraiment cette information. Les guitares acoustiques doublent toujours aussi fréquemment les guitares saturées et les ballades sont tout aussi nombreuses… quant à la voix de Wharton, douce, chaude et envoûtante elle est merveilleuse de sensibilité et de mélancolie. On retiendra tout particulièrement le beau « Dublin » en ouverture et le refrain de « Follow The River ». La fin du disque est plus apaisée que jamais mais renferme quelques précieux moments : « Still Waiting », « Remember » sont touchantes de sensibilité. 

Il y a un « mais » à ce tableau trop unilatéral ; voire deux « mais ». Le premier tient à l'abondance des reprises : sur douze titres, seuls huit sont récents. Wharton a réenregistré deux morceaux de son premier disque en renommant « Return To The Heart » et en reprenant le somptueux « King Of Spades ». Le résultat est plus intimiste mais tout aussi réussi. Par ailleurs, deux reprises ont été rajoutées à l'ensemble : « Emerald » de Thin Lizzy dans une version superbement dépouillée et « The Flame » de Cheap Trick, plus inattendue mais tout aussi plaisante.

Où gît dont le lièvre ? Il gît dans le fait que ces quatre morceaux s'avèrent un cran au dessus des nouvelles chansons de Dare. Il est triste de constater que l'oreille de l'auditeur accroche aussitôt à l'entame des morceaux alors que sur le reste du disque elle se montre moins concentrée. Il est vrai – et c'est la deuxième réserve – que globalement ce nouvel essai est moins réussi que le superbe Beneath The Shining Water. Malgré cinq années d'attente, Dare n'a pas réussi à maintenir un standard de qualité aussi élevé. L'ajout de quatre reprises ne fait que malheureusement le signaler. Peut-être est-ce la marque d'un certain tarissement d'inspiration ? Une réelle prise de risque pourrait permettre à Darren Wharton et à Dare de tutoyer de nouveau l'excellence. 

Baptiste (7,5/10)

 

Site officiel

NL distribution / 2009

Tracklist (54:33) : 1. Dublin 2. Shelter In The Storm 3. Follow The River 4. King Of Spades 5. I Will Return 6. Emerald 7. When 8. The Flame 9. Still Waiting 10. Kiss The Rain 11. Remember 12. Circles

Emil Bulls – Phoenix

Emil-bulls-PhoenixC'est étonnant de voir à quel point les marchés du disque en Europe sont toujours cloisonnés, ou des groupes allemands qui cartonnent outre Rhin demeurent totalement anonymes dans l'hexagone. C'est le cas d'Emil Bulls qui sévit depuis 1995, une dizaine de singles au compteur, 7 albums en comptant le petit dernier. Un Phoenix qui annonce bien la couleur flashy qui sied bien au groupe.

C'est sûr, les bavarois n'ont pas inventé la tierce, ni l'accord de quinte, mais ils compensent leur manque d'imagination par un enthousiasme à toute épreuve et une efficacité redoutable (autant en studio que sur scène : les français qui se rendent au Summer Breeze les auront peut être vu, qui sait ?). La mixture n'est pas imbuvable (bon la pochette est moche mais le mauvais goût est assumé), le groupe est vraiment à l'aise quand il faut balancer tout ce qu'il a dans le ventre, le titre qui entame l'album (Here Comes The Fire) donne envie de poursuivre l'écoute, la production est monstrueuse et les riffs au poil. On peut se plaindre du chant à la rigueur (mais dans le metal on ne peut pas dire que ce critère soit toujours des plus pertinents. Cela peut se résumer à du gentil punk rock (Blink 182) qui revendique le droit de nous faire subir des ballades dégoulinantes et des titres qui pètent avec un peu de thrash (voire du black metal dans Ad Infinitum). C'est leur droit, et ils le font bien, au point qu'on ne peut pas leur en vouloir (pourtant ça frôle l'indigeste -The Architects Of My Apocalypse). C'est tout à fait recommandable, si l'on accepte la recette… Après tout il y a bien des fans de Vollbeat parait-il… alors pourquoi pas d'Emil Bulls ?

Hamster (08/10)

www.emilbulls.de

www.facebook.com/EmilBullsOfficial

Drakkar records / 2009

01. Here Comes The Fire 02. When God Was Sleeping 03. The Architects Of My Apocalypse 04. Ad Infinitum 05. Triumph And Disaster 06. Man Overboard 07. The Storm Comes In 08. Time 09. Nothing In This World 10. Infecting The Program 11. It's High Time 12. Son Of The Morning 13. I Don't Belong Here

 

Earth Crisis – To The Death

Earth_Crisis_-_To_The_DeathMe retrouver à chroniquer du hardcore, straightedge qui plus est ! Voilà le résultat d'une gueulante hamsterico-patatesque sur le fait de voir certains cds traîner dans les arrivages. Notez, j'ai aussi choisi sans savoir, mea culpa comme disait l'autre. Bref, laissons là ces considérations et écoutons ce que les gars de ExC (ça vient pas de moi, jvous rassure) ont à proposer. Renseignements pris, il s'agit ici de leur premier album après leur reformation après un split en 2001. Et au vu de la réputation dont ils jouissaient avant leur split, autant vous dire qu'ils étaient attendus au tournant avec cet opus marquant leur retour. 

Et au final, ça donne quoi ce hardcore straightedge ? (en gros, pour ceux qui ne savent pas : straightedge = no drugs, no alcohol, no one-shot sex et de la salade au dîner). En fait, le côté straightedge se retrouve surtout au niveau des textes, niveau musique, ça ne se ressent pas plus que ça, ça reste du hardcore, avec ses compos hachées typiques, ses breaks, ses accélérations rageuses, son beugleur qui nous geule ses lignes chants façon j'm'époumone à gueuler comme un damné. Alors, attendre 8 ans pour proposer un album de hardcore banal ? Mais que nenni ma pauvre lucette ! Ici, on verse dans le hardcore construit qui présente même certaines mélodies (discrètes certes), du hardcore plaisant, le tout avec une prédominance du midtempo, pas un truc pour faire une démonstration du plus rapide moulinet et autre coup de pied retourné en l'air au monde. Vous l'aurez compris, Earth Crisis semble ici vouloir plus poser tranquillement son style plutôt que de matraquer pour le simple plaisir de matraquer. Les soli sont très peu nombreux mais restent cohérents, même si vu leur petit nombre, un effort aurait pu être fait niveau production pour les faire ressortir plus clairement. Et c'est là aussi un écueil du disque. La production semble par moment totalement ailleurs, les guitares sont trop en avant et trop saturées, le chant est certes omniprésent mais semble faiblard niveau son. Quant à la rythmique, ça reste là aussi un peu noyé, dommage. 

Sinon, pas grand chose à reprocher à cette galette, je dirais même qu'elle m'a plutôt emballé, avec son hardcore midtempo très pesant mais qui sait se démarquer des sorties du genre où tout tourne autour du KSD et de leur fameux "make a fookin pit" cher à de nombreux groupes hardcore. En fait, le meilleur moyen de vous parler de cette galette serait de vous dire d'oublier vos préjugés sur le hardcore et d'écouter cet opus. Il ne sera certainement pas mon album de l'année mais il aura au moins le mérite (et c'était pas une chose gagnée d'avance) de m'avoir fait passer un moment agréable en écoutant du hardcore.

Supercastor (07.5/10)

www.facebook.com/earthcrisisofficial 

myspace.com/earthcrisis

Century Media Records / 2009

Tracklist (32:17) : 01. Against The Current 02. To Ashes 03. So Others Live 04. Security Threat 1 05. When Slaves Revolt 06. Plague Bearers 07. Control Through Fear 08. Cities Fall 09. Eye Of Babylon 10. What Horrifies 11. To The Death