Archive for novembre, 2009

Hypocrisy – A Taste Of Extreme Divinity

hypocrisycd09Ce n'est pas sans appréhension que je l'ai fourguée dans la platine cette galette… Il est vrai qu'avec l'album Virus (sorti en 2005), le groupe avait tapé fort et placé la barre très haut. Alors ce onzième effort pouvait-il être dans la même veine que les précédents ? Peter Tätgren n'allait-il pas finir par trébucher et louper son coup ? Un poil de superstition à la vue de la pochette, banale, voire moche (bon d'accord, ce n'est pas le point fort du groupe de manière générale). " Valley Of The Damned " envoie la purée dans la tronche, mais c'est bien le minimum qu'on puisse attendre du combo suédois (de nouveau réduit à un trio). Le carnage démarre vraiment avec le second titre, le percutant " Hang Him High ", et son refrain accrocheur. Les riffs de guitare et la section rytmique dévastatrice rassurent, terminées les vacances avec Pain et Immortal, Peter est revenu à la maison et il est en forme. Il le prouve avec des vocalises à rendre amoureux tout grizzly sorti imprudemment d'hibernation. Et il y a ce SON, bordel de poil, c'est massif et jouissif à la fois. Ce sera difficile de ne pas risquer le casus belli avec son voisin, mais il faut vraiment mettre le son à fond ! " Solar Empire " est une démonstration de poutrage, matraquage, blastage… au poil ! Et ça continue, efficace, direct, " Weed Out The Week " tabasse les conduits auditifs déjà bien échauffés. Et l'essorage va se poursuivre tout au long de l'album, sans temps mort, ni ballade. Seul un titre ramène un peu le calme (" The Quest "), plaçant les parties mélodiques en avant, sans faire tâche dans ce carnage. Blasts brutaux bien présents, un pincée de claviers pour l'ambiance, la petite dose mélodique, c'est sûr, la recette n'a pas fondamentalement évolué, en revanche elle colle toujours aussi bien aux murs. Hypocrisy se porte plutôt bien pour un vétéran du Death metal, il se place une fois encore au dessus du lot.

Hamster (09/10)

http://www.hypocrisy.cc 

http://www.myspace.com/hypocrisy

Nuclear Blast / 2009

Tracklist : (50:30) 01. Valley Of The Damned 02. Hang Him High 03. Solar Empire 04. Weed Out The Week 05. No Tomorrow 06. Global Domination 07. Taste The Extreme Divinity 08. Alive 09. The Quest 10. Tamed "Filled With Fear" 11. Sky Is Falling Down

 

Alors que Helloween s'acharne à poursuivre sa route avec un chanteur tenant plus du chat asthmatique que d'autres choses et que Gamma Ray se répète de disques en disques, Michael Kiske est devenu avant tout un session-man plutôt couru dans le monde du hard rock. Malgré les diatribes souvent infantiles (mais pas toujours infondées) qu'il lança jadis contre notre genre musical préféré, force est de constater que le chanteur allemand n'a pas réussi à sortir du style qui l'a fait connaître il y a vingt ans de cela au grand public. On le retrouve donc avec un plaisir certain chantant dans Avantasia, dans le projet de Timmo Tolki Revolution Renaissance, voire sur des disques plus obscurs. Par contre, il faut reconnaître que lorsqu'il chante sous son propre nom les choses sont bien moins convaincantes – son dernier disque de reprise de ses propres titres en version acoustique est là pour le rappeler. 

Mais ici, avec ce deuxième disque de Place Vendome, nous atteignons peut-être ce qu'a fait de mieux Michael Kiske depuis quelques temps déjà. Non que son implication pour le deuxième volet du projet soit totale puisque Kiske n'écrit ni musique ni parole et qu'il se contente de poser sa voix sur des compositions de musiciens d'AOR signés en général chez Frontiers : Magnus Karlsson, Robert Sall de Work of Art etc. Quant à l'instrumentation, elle est assurée principalement par Gunther Werno (Vanden Plas) pour les claviers, et par les membres de Pink Cream 69 pour le reste. Denis Ward s'est même dédoublé pour assurer, outre la basse, une production globalement impeccable, pleine de finesse mais aussi du zeste de mordant pour ne pas verser dans le sirupeux.

Ainsi, encore une fois, ce qui pourrait ressembler à un patchwork indigeste est assez bluffant car la qualité est réellement au rendez-vous. Outre celle du son et de l'instrumentation, on remarquera évidemment que la voix de Michael Kiske reste toujours aussi somptueuse, aussi adaptée aux montées lyriques (« My Guardian Angel » et son refrain entêtant) qu'aux intonations plus chaleureuses (la vraie-fausse ballade « I'die For You » qui finit de manière symphonique à la manière d'un Robby Valentine). Michael Kiske a répété un peu partout dans ses interviews que même s'il n'était pas l'auteur des chansons, il s'était réellement impliqué dans ce disque ; on pourra le constater à l'écoute des refrains du West Coast « Valery » (très Toto dans l'esprit) ou du plus vigoureux (« A Scene In Reply ») car à chaque fois les mélodies vocales font mouche. Et l'entendre atteindre avec une facilité déconcertante les mêmes aigus qu'il y a vingt ans auparavant en impressionnera plus d'un.
Il est toutefois un peu triste de remarquer que quelques titres (deux ou trois) emportent moins la conviction et auraient pu être évincés sans états d'âme. Mais les contraintes de remplissage des CDs sont ce qu'ils sont. Ce bémol empêche de faire de ce Streets of Fire, un incontournable du rock mélodique. Mais ce disque nous rassure encore sur les capacités de Michael Kiske à proposer une qualité mélodique et de chant qu'on n'attendait plus.

Baptiste (8/10)

 

Frontiers / 2009

Tracklist (53:18) : 01. Streets Of Fire 02. My Guardian Angel 03. Completly Breathless 04. Follow Me 05. Set Me Free 06. Believer 07. Valery (The Truth In Your Eyes) 08. A Scene In Reply 09. Changes 10. Surrender Your Soul 11. Dancer 12. I'die For You

 

Slayer – World Painted Blood

SlaWPBSLAYER, bien plus qu’un simple nom sur l’interminable liste des groupes ayant marqué l’histoire du Metal avec un grand M, un des piliers du genre, indétrônable et immuable. Les années ont beau passer, elles semblent n’avoir aucune emprise sur le groupe. Au contraire, il semble même que, depuis 2001 et la sortie de God Hates Us All, Slayer bonifie tel un bon vin, après une période que d’aucuns qualifieront de traversée du désert, avec des albums qui ne firent pas l’unanimité, loin de là. 28 ans de carrière, déjà, et le voici, ce dixième album appelé à succéder à Christ Illusion

Laissons quelques instants les sentiments de côté et faisons preuve d’objectivité : au vu de sa discographie, Slayer n’a plus rien à prouver, depuis bien longtemps, à tel point que l’on pourrait se demander s’il ne serait pas temps, pour Tom, Dave, Jeff et Kerry, de passer le relais. Au stade où ils en sont, chaque nouvel album pourrait être l’album de trop, celui qui fait trébucher une légende…

Mais Slayer n’est pas un groupe comme les autres. Là où des dizaines de groupes ont lamentablement échoué, Slayer est parvenu à maintenir le cap et à négocier plusieurs moments plus délicats. L’énergie des débuts a beau s’être quelque peu estompée, le groupe a beau ne plus avoir l’air aussi fringant qu’à l’époque de Reign In Blood ou de Seasons In The Abyss, Slayer reste une valeur sûre, un de ces groupes qui inspirent le respect.

Mais que vaut ce World Painted Blood ? Eh bien, ma réponse à cette question pourra sembler stupide, mais je pense qu’elle résume parfaitement cet album : World Painted Blood est un album de Slayer, point à la ligne. Tom et ses compères n’ont pas besoin de réinventer la roue, loin de là, il leur suffit de reprendre cette recette éprouvée qui a fait leur succès. Certes, tous les morceaux ne sont pas excellents, loin de là, et certains passages laissent une furieuse impression de « déjà entendu » (l’intro de « Playing With Dolls », notamment, qui semble tout droit sortie de « Christ Illusion », ou « Unit 731 » et son riff pompé sur un des riffs marquant la transition entre « Postmortem » et « Raining Blood »)… mais comment pourrait-on reprocher à Slayer de nous proposer ce qu’il fait de mieux, d’autant plus que ce reproche pourrait être fait à de nombreux grands groupes qui, au fil des ans, sont parvenus à élaborer leur propre son, leur « touche personnelle » ?

Avec ses thématiques traditionnelles et très slayeriennes (« Unit 731 » étant, d’un point de vue textuel, un « Angel of Death » à la sauce japonaise), World Painted Blood s’inscrit dans la lignée de Christ Illusion, qui avait marqué un retour d’un Slayer plus inspiré et plus thrash, et il contient son lot de morceaux efficaces, avec « Psychopathy Red » et « Public Display of Dismemberment » en tête (l’occasion pour Dave, d’ailleurs, de faire parler la poudre derrière ses fûts).

Nous sommes en 2009 : Metallica revient avec un Death Magnetic qui fera certes oublier le calamiteux St Anger mais ne restera pas pour autant gravé dans les mémoires, Megadeth continue de prendre l’eau et Anthrax se fait de nouveau davantage remarquer par ses problèmes de line-up que par ses nouvelles compos. Slayer, lui, est là, toujours là, fidèle au poste et inoxydable.

Mister Patate (09/10)

 

Site Officiel: http://www.slayer.net/
MySpace Officiel: http://www.myspace.com/slayer

American Recordings / 2009

Tracklist : 1. World Painted Blood 2. Unit 731 3. Snuff 4. Beauty Through Order 5. Hate Worldwide 6. Public Display Of Dismemberment 7. Human Strain 8. Americon 9. Psychopathy Red 10. Playing With Dolls 11. Not Of This God