Archive for janvier, 2010

Rotting Christ – Aealo

Rotting_Christ_-_AealoImperturbablement, Rotting Christ et les frères Tolis continuent leur carrière avec une renommée qui progresse d'album en album. Après un Theogonia de grande valeur, Season Of Mist a permis au groupe de proposer son premier double CD/double DVD live, un objet de qualité pour tous les fans prouvant s'il le fallait que Rotting Christ a une envergure et une notoriété européenne indéniable. En même temps Rotting Christ et son leader Sakis possèdent une réelle identité sonore malgré une évolution de style au fil des ans. Sanctus Diavolos a relancé le groupe et depuis les Grecs ne cessent de récolter les faveurs de la scène metal s'affirmant comme un incontournable au style unique. Le mysticisme et la l'empreinte musicale héllénique ont toujours fait parti des éléments du groupe s'affirmant depuis 2004 et trouvant une nouvelle envergure sur ce nouvel opus Aealo.

Rotting Christ nous invite une fois de plus à plonger dans son monde, Aealo est mystérieux et en tant que concept il s'érige avec une richesse qu'il faut aborder avec un nombre d'écoutes conséquent. L'occultisme prend toute son ampleur à l'écoute de ce dixième LP, l'impression est grande d'assister à une messe sombre et mystique. Tout est rigide, strict à l'image des rythmiques quasi martiales, répétitives et pourtant au delà de cette sensation oppressante, la lumière apparaît au travers de mélodies simples, d'instrumentations traditionnelles qui amplifient l'ouverture sonore vers moins d'ostracisme. Ce genre d'attention permet à un plus grand nombre d'auditeurs de s'initier avec réussite à la musique des grecs. « Demonon Vrosis » et son riff principal entêtant pourrait faire office de « single » comme quoi tout n'est pas si hermétique.

Le défilement des plages de ce CD se veut implacable, plus l'avance se fait et plus l'immersion est totale. Difficile de se libérer de ce chant rugueux déclamé comme des expressions divinatoires déclinées pour attirer des entités surpuissantes sur notre sol afin d'écraser toute infamie envers l'esprit imprimé tout au long de ces cinquante minutes de fureur et de ces choeurs féminins déliquescents comme si des prêtresses guidées l'aventureux auditeur au travers des méandres de l'âme d'un messie torturé. A l'image de la folie torturée inscrite dans le titre de Diamanda Galas, « Orders From The Dead » ici repris, Aealo est un concentré d'odes mystiques dont seul le créateur Sakis connaît tous les tenants et les aboutissants. Rotting Christ est inimitable pour preuve cet opus fort réussi, l'un des meilleurs du groupe si tant est que vous ne soyez pas refroidi par l'ambiance déployée et la production au demeurant très équilibrée mais assez brute pour coller avec la rudesse du propos.

Clayman (08.5/10)

 

Site Officiel : http://www.rotting-christ.com

Facebook : www.facebook.com/pages/Rotting-Christ/290468585669

Myspace Officiel : http://www.myspace.com/rottingchristabyss

Season Of Mist / 2010

Tracklist (50:05) : 1. Aealo 2. Eon Aenaos 3. Demonon Vrosis 4. Noctis Era 5. Dub-Sag-Ta-Ke 6. Fire Death And Fear 7. Nekron Iahes… 8. …Pir Threontai 9. Thou Art Lord 10. Santa Muerte 11. Orders From The Dead

 

Coronatus – Fabula Magna

Coronatus_fabulaJe voudrais tout de suite éclaircir un potentiel malentendu: contrairement à ce que soutenait mordicus un de mes potes, non "Coronatus" ne veut pas dire couilles en latin. "Eh ouais", me dit-il "c'est la racine de couille en français ou cojones en espagnol !"… Ben tiens, tu as raison. Arrêtons là le massacre étymologique et donc pour JM (qui se reconnaitra), coronatus est un adjectif signifiant "couronné".

La vie de CORONATUS, le groupe allemand, est loin d'avoir été un long fleuve tranquille. On prend sa respiration: il a été fondé en 1999 par Georgios Grigoriadis et Mats Kurth, et le single "Von Englen nur" fut enregistré en 2003. Grigoriadis quitte le groupe à la fin de 2004 et, avec Kurth, le groupe accueille deux nouvelles chanteuses, Carmen R. Schäfer et Verena Schock. Fabian Merkt (orgue) les rejoint début 2006, ainsi que Stefan Häfele (guitare) et Wolle Nillies (basse) plus tard en 2006. Verena Schock quitte en 2007 et est remplacée par Ada Flechtner. Et l'hémorragie continue de plus belle, Chriz diAnno arrive à la basse puis se fait virer en 2009. Les nouveaux membres sont l'américain Todd Goldfinger à la basse et l'iranien Aria Keramati Noori à la seconde guitare. Finalement Ada Flechtner part également et est remplacée par Lisa Lasch. Ouf… Malgré tout ce bordel, le batteur Mats Kurth, le seul qui doit encore comprendre quelquechose à son groupe, parvient à sortir trois albums en trois ans: "Lux Noctis" (septembre 2007), "Porta Obscura" (novembre 2008) et enfin ce nouvel album "Fabula Magna" à l'hiver 2009. 

Rappelons que l'originalité de ce groupe vient de la présence de deux chanteuses (l'une lyrique et l'autre plus rock) et de paroles en allemand, anglais et latin. Musicalement, le groupe évolue dans un registre metal symphonique tendance gothique. Les teutons usent et abusent des chœurs et des orchestrations (orgue, violons…). On pense parfois à THERION mais plus souvent à NIGHTWISH voir EPICA.  On est parfois pas loin de l'overdose de guimauve, la chanteuse lyrique en fait des tonnes et les harmonies lyriques sont, à force, fatigantes.
Les titres proposés sont en majorité assez basiques, construits autour d'un rythmique, d'un riff simple de guitares. L'alternance des chants apporte un peu de varié mais on s'ennuie quand même rapidement. Cela manque cruellement de profondeur et d'organisation. Sans doute conscients de leurs carences, les allemands introduisent ici et là des touches folk qui enrichissent agréablement les chansons. CORONATUS tente des choses avec une rythmique quasi-thrash et des grunts sur "Wolfstanz"… Le cocktail est cependant loin d'être digeste et harmonieux. Le chant allemand n'arrange rien, la langue de Goethe ne sonnant ici pas très bien. 

Vous l'aurez compris, ce "Fabula Magna" est un album très très moyen à ne réserver qu'aux aficionados du genre.

Oshyrya (06/10)

www.coronatus.de

Massacre Records – 2009

Tracklist (59:30 mn): 01. Blind 02. Flying By (Alone) 03. Der Fluch 04. Josy 05. Kristallklares Wasser 06. Der letzte Tanz 07. Est Carmen… 08. Tantalos 09. Wolfstanz 10. Geisterkirche 11. How Far

 

Marduk – Plague Angel

589222004 : Marduk est bien mal en point. Depuis quelques années déjà, les Suédois ont du mal à revenir au niveau de qualité qu’ils avaient eu l’habitude de nous proposer jusqu’à l’excellent Nightwing. Panzer Division Marduk, par son radicalisme, avait certes permis au groupe de marquer les esprits, mais il faisait presque figure de chant du cygne, avant deux albums en mineur. Marduk n’avance plus, et ce ne sont pas les changements de line-up survenus à l’époque (départ de Fredrik, remplacé derrière les fûts par Emil pour World Funeral, départ de Legion peu de temps après) qui allaient arranger les choses. Dans un sens, Marduk était presque moribond.

Pour relancer le groupe, il fallait un nouveau frontman, qui soit capable de faire oublier Legion qui, bien qu’il n’ait jamais fait l’unanimité, assurait ce rôle de manière bien convaincante. Ce remplaçant, attendu comme le Messie par les fans, n’est autre qu’Arioch / Mortuus, déjà connu pour ses méfaits au sein de Triumphator et de Funeral Mist, et force est de reconnaître que ce choix était vraiment judicieux. Ajoutez à ceci le retour de Devo à la basse après 10 ans d’absence et vous avez un groupe ressuscité.

On dit souvent qu’il faut se méfier d’une bête blessée, et cet adage s’applique parfaitement à Marduk. Qui aurait pu croire, après avoir entendu La Grande Danse Macabre ou World Funeral, que ce groupe était encore capable de frapper aussi fort ? J’oserais même dire (et certains me traiteront peut-être de fou) que Plague Angel n’a absolument rien à envier à Panzer Division Marduk en termes de brutalité. En outre, Marduk évite ici de tomber dans l’écueil de la monotonie et de la linéarité (écueil dans lequel il s’était vautré avec complaisance pour Panzer Division Marduk). Ainsi, les morceaux radicaux (tels que "The Hangman of Prague" ou "Warschau") alternent, comme à la bonne époque de Nightwing, avec des titres plus pesants, à la limite du doom (l’inquiétant "Perish in Flames" ou "Seven Angels, Seven Trumpets"), sans pour autant que l’album soit réellement scindé en deux volets bien distincts.

Certains n’auraient pas osé un kopek sur l’avenir de Marduk, certainement après le départ de leur frontman emblématique… et pourtant, Marduk nous livre là son meilleur album en 6 ans (et qui pouvait se douter, après avoir entendu Plague Angel à l’époque, que le groupe allait encore se surpasser 3 ans plus tard en sortant Rom 5:12 ?).

Un petit mot sur la réédition : pas de titre bonus, mais ce petit coffret comprend aussi l’ep Deathmarch et un DVD proposant un concert de très bonne qualité enregistré au Party San. Si vous avez l’occasion d’acheter cette réédition, n’hésitez pas !

Mister Patate (09/10)

Site officiel
Myspace officiel  

Regain Records / 2004
Tracklist (xx:xx) 1. The Hangman Of Prague 2. Throne Of Rats 3. Seven Angels, Seven Trumpets 4. Life's Emblem 5. Steel Inferno 6. Perish In Flames 7. Holy Blood, Holy Grail 8. Warschau 9. Deathmarch 10. Everything Bleeds 11. Blutrache