Archive for septembre, 2010

1692010_-_AmoDécidément motivés à fêter leur vingtième anniversaire dignement, les finlandais d’Amorphis s’apprêtent à lâcher dans les bacs une seconde offrande à leurs fans les plus fidèles. Et après un premier dvd live dans la carrière du groupe sous la forme du magistral « Forging The Land of Thousand Lakes » c’est maintenant au tour d’une compilation un peu spéciale de nous être proposée.

« Magic & Mayhem » n’est pas en effet un simple best of, mais un moyen pour le groupe de faire découvrir (aux plus jeunes) ou redécouvrir (pour les autres) les titres de leurs trois premiers albums sous une forme réenregistrée avec le line-up actuel et forcément de meilleurs moyens de production que pour les enregistrements originaux. Reste à savoir si le fait de proposer des titres maintenant devenus cultes sous une forme complètement nouvelle n’est pas une sorte de fausse bonne idée. Pour cela il faut écouter ce nouveau disque sous plusieurs de ses aspects. Il faut savoir faire abstraction des antécédents plus que riches de ces compositions pour les écouter comme des nouveaux titres, puis il faudra réécouter ces titres déjà très connus pour ce qu’ils sont, c’est à dire une nouvelle facette de compositions déjà cultes.

Et si il faut bien dire que Tomi Joutsen fait presque l’unanimité depuis son arrivée dans le groupe au niveau du studio et de ses prestations live, il faut avouer que ce n’était pas la plus simple des tâches que de passer derrière ses prédécesseurs.

Soyons clair ici, si vous êtes un fan de la première heure et que vous considérez « Black Winter Day » comme parfaite dans sa version originelle, ce n’est pas vers ce nouveau disque qu’il faut vous tourner mais plutôt vers le live mentionné ci-dessus. Si dans le cas contraire vous considérez que le line-up actuel du groupe enterre tout ce qui se faisait avant chez les finlandais, alors vous écouterez avec satisfaction des versions beaucoup plus propres de ce que vous avez déjà pu voir en concert au niveau des anciens titres.
Tirés des trois premiers albums du groupe, ces titres réenregistrés passent au final, il faut le reconnaître, plutôt bien. Et aussi attaché qu’on puisse l’être à la version originelle de « My Kantele », il faudra bien se faire une raison face à la qualité de cette nouvelle mouture. Si l’un et l’autre ne sont pas comparables et ne doivent surtout pas être vus comme en position de duel, c’est car il faut plutôt ici voir de la complémentarité, et sans remplacer leurs ancêtres, ces versions offriront aux jeunes fans un moyen de découvrir en douceur la riche histoire du groupe, pendant que les plus anciens s’amuseront au jeu des sept différences à chaque nouveau titre.

Après plusieurs écoutes, on se rend bien compte que ce sont au final les titres de « The Karelian Isthmus » qui bénéficient le moins de ce dépoussiérage. En effet, à part pour le plutôt mélodique « Exile of The Sons », les titres les plus violents comme « Sign From The North » et la reprise de Abhorrence « Vulgar Necrolatry » ont du mal à être digérés. Soyons clair, les compositions tiennent la route et n’ont rien à envier à certaines productions actuelles, mais tout comme les titres « Magic and Mayhem » et « Song of The Troubled », c’est avec le son des premiers enregistrements que ce genre de morceau prend toute sa splendeur, et c’est bien la version originelle de ces titres qui sert le mieux la violence de ces classiques. 

Les plus grands tubes du groupe ne sont pas vraiment une découverte, et l’on a déjà bien assez souvent entendu « Black Winter Day », « The Castaway » ou « My Kantele » en live pour savoir que ces titres n’ont pas pris une ride en vieillissant et que Tomi sait leur rendre hommage à sa façon, c’est ainsi avec plaisir mais sans réelle surprise que l’ont entend ces nouvelles versions très léchées qui manquent peut être tout de même de l’énergie du live à laquelle on s’était habitué.

Au final, ce seront bien les titres moins joués en concert de « Tales From The Thousand Lakes » et « Elegy » qui prennent toute leur ampleur dans ces nouvelles versions. Des titres épiques comme « Drowned Maid », « On Rich and Poor » ou « Against Widows » développent ainsi leurs mélodies sur un nouveau niveau et avec une production comparable à celle présentée sur les albums « Skyforger » et « Eclipse » on a l’impression de redécouvrir de vieux amis qui auraient rajeunis plutôt que vieillis. Les lignes de guitare sont un pur bonheur et c’est certainement vers ces titres que l’on reviendra le plus souvent, alors que l’on écoutera les plus grands classiques sur le nouveau dvd fraîchement arrivé sur nos étagères et que l’on continuera de sortir notre vieille version poussiéreuse du premier album lorsque la nostalgie nous y poussera.

Un album à ne pas forcément mettre entre toutes les mains donc, mais on pouvait bien s’en douter que quoi qu’il arrive avec ce genre de produit, vieux fans et jeunes fans confondus se diviseront en deux groupe pour accueillir ce nouveau disque avec soit un regard méfiant, soit un grand sourire chaleureux. Dans tous les cas, le groupe nous fait ici une offrande valable à l’existence tout à fait justifiée.

Necrotaupeslinger (07.5/10)

 

www.amorphis.net

Nuclear Blast / 2010

Tracklist (60:34) : 01. Magic and Mayhem 02. Vulgar Necrolatry 03. Into Hiding 04. Black Winter Day 05. On Rich and Poor 06. Exile of The Sons 07. The Castaway 08. Song of The Troubled 09. Sign From The North 10.Drowned Maid 11. Against Widows 12. My Kantele 13. Light My Fire

 

Triptykon – Shatter

TriptShattEP_2010Moins de six mois après la sortie du grandiose premier album de Triptykon, “Eparistera Daimones”, le groupe nous propose avec Shatter un EP de cinq titres faisant en quelque sorte office de complément au full length. Au menu de cette petite galette qui m’a fait baver d’impatience, trois titres issus de la record session d’Eparistera Daimones, et deux cover de Celtic Frost enregistrées live durant le Roadburn Festival de Tilburg (Hollande) le 16 avril 2010, ou Triptykon était la tête d’affiche.
 
Notons, pour plus de détails, que le titre « Shatter » apparaissait déjà en tant que bonus track sur la version japonaise de Eparistera Daimones, et que « Crucifixus » (remixé et remasterisé pour l’occasion) est -sensé être- bien connu des aficionados du groupe puisqu’il s’agit du tout premier morceaux lâché par Triptykon, dont nous avions pu écouter une partie à l’époque via Myspace, lors de l’annonce de la formation du groupe sur les cendres encore fumantes de Celtic Frost, qui venait alors de splitter brutalement. Sachez également que la version live ci-présente de « Dethroned Emperor » à cela de particulier que les vocaux sont assurés par un guest de prestige en la personne de Nocturno Culto, mythique membre des non moins mythique Darkthrone. 
 
En ce qui concerne l’intérêt de l’objet, je dirais que Shatter est une excellente initiative, qui donne tout son sens à l’EP quand il fait suite à un full length (dans la majorité des cas, les groupes sortent un EP avant l’album, une sorte de mise en bouche en quelque sorte, mais Triptykon a opté pour la démarche inverse avec Shatter). Les titres « Shatter », « I am the twilight » et « Crucifixus » forment en effet un trio de qualité : excellentes atmosphères, très bonnes compos, bref, du tout bon que l’auditeur écoutera avec un grand plaisir sans aucun doute possible.
Mais dans la mesure où ces trois compos sont un poil en dessous de celles retenues pour Eparistera Daimones, on comprend qu’elles aient été choisies pour apparaitre sur cet EP, car elles sont moins percutantes et moins abouties (et encore, mis à part un « Crucifixus » dont l’intérêt ne va pas plus loin que l’atmosphère d’outre tombe qu’il dégage, les deux autres titres n’ont pas à rougir et je me dis qu’il ne leur manquait vraiment pas grand-chose pour apparaitre sur l’album sans dépareiller). Concernant les deux titres live, même s’ils sont dignes d’intérêt j’avoue que j’aurais préféré avoir droit à l’excellent « Procreation of the wicked » version live 2010, ou a un titre tiré de Monotheist, mais bon, dans la mesure ou la cover de « Dethroned Emperor » avec Nocturno Culto au chant vaut le détour, je ne vais pas faire la fine bouche, après tout si je l’écoute en boucle depuis des jours, c’est bien parce qu’il vaut le coup, ce Shatter !
 
Un EP judicieux donc, qui ne donne pas l’impression, comme souvent, qu’on nous propose les restes pour remplir le tiroir caisse. En ce qui me concerne, je n’hésiterais pas un instant à faire chauffer la CB pour me procurer Shatter.
 
Sheol (08 /10)

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Prowling Death – Century Media records / 2010

Tracklist (28 min) 1. Shatter 2. I am the twilight 3. Crucifixus 4. Circle of the tyrants (live) 5. Dethroned Emperor (live)

 

Death Angel – Relentless Retribution

2010-DA-retributionQuelle entame… ça défourraille si bien pour entamer ce nouvel album, Death Angel sort direct l'uppercut massif, « JOIN US OR STEP ASIDE » hurle à pleins poumons Mark… alors on peut s'attendre à une nouvelle tuerie de la bay Area ? Oui, mais non, l'illusion ne dure pas bien longtemps. D'accord admettons que le titre qui suit, « Claws In So Deep », possède encore un poil d'énergie, il n'empèche que l'on descend déjà de pluiseurs crans, d'autant que la fin acoustique vire littéralement à la douche froide, oh les thrashers on se réveille ou bien ?
Hé bien oui ça se réveille mais la section rythmique n'est pas percutante. La comparaison est rude avec le prédecesseur Killing Season, la sixième excursion en studio n'a rien de la déferlante. Et pourtant on aimerait que ça décolle, et doit bien l'avouer, si Rob Cavestany ne démérite pas à la guitare, la section rythmique laisse une impression un brin étrange.
En fait, on alterne eau froide et eau tiède, et la production un poil cradingue ne rend peut être pas non plus service aux compos dès lors qu'elles n'ont pas un tempo agressif à souhait. Autant le dire sans prendre de gants, on s'ennuie ferme les gars ! L'album s'effiloche littéralement au fil des titres qui ne laissent pas de souvenir impérissable, à l'exception d'un dernier sursaut d'orgueil (« I Chose The Sky »), qui arrive un poil trop tard et deux morceaux qui dépotent vraiment sur 11 c'est loin d'être satisfaisant… On a une de ces envies de ressortir l'ultime pièce maîtresse du thrash metal, Ultraviolence (qui porte si bien son nom). Le groupe surnage dans le recyclage et la caricature. Décevant. Poussif. Allez, vous ferez mieux la prochaine fois, promis ?

Hamster (05/10)

deathangel.us 

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Nuclear Blast / 2010

Tracklist (56:40) 01. Relentless Revolution 02. Claws in so Deep 03. Truce 04. Into the Arms of righteous Anger 05. River of Rapture 06. Absence of Light 07. This Hate 08. Death of the Meek 09. Opponents at Sides 10. I Chose the Sky 11. Volcanic 12. Where they Lay