Archive for février, 2011

Mercyless2011Avant de commencer cette chronique haute en couleurs, je crois qu'il va falloir prendre en compte les jeunes lecteurs qui n'étaient pas nés en 1992. Eh oui, toi le jeune qui a à peine 20 printemps, toi le jeune qui croit peut être que les membres de Manowar ne sont pas ridicules dans leurs peaux de bêtes, toi le jeune qui ne connaitra jamais les joies d'avoir une retraite, oui toi, écoute moi bien. Le début des années 90 fut, en France, une période hautement prospère pour une musique que nous chérissons tous. Je veux bien évidement parler du DEATH METAL. Effectivement, le genre était terriblement en vogue et nous, les teenagers de l'époque, étions abondamment abreuvés de sorties d'albums qui, avec le temps, devinrent plus que cultes. « Harmony Corruption » de Napalm Death, « Left Hand Path » de Entombed, « Cause of death » de Obituary et bien d'autres vinrent s'incruster dans nos oreilles chastes, ce qui provoqua chez certains un choc incroyablement intense et totalement irréversible par la suite. On se souviendra aussi de la mythique compilation « Masters of brutality » qui fit découvrir le genre à pas mal de nos compatriotes.

Bref, on peut dire que c'était une époque bénie. Et même la France n'y a pas échappé. Pour une fois que notre beau pays n'était pas à la ramasse, ça faisait plaisir. Beaucoup de groupes émergèrent de cette vague sans précédent, et nous offrirent des albums incontournables. Je parlerais rapidement des plus connus. Mais quand même, nous avons eu droit à Massacra, No Return, Agressor, Crusher, Loudblast et Mercyless qui nous délivrèrent quelques galettes mémorables. Très peu d'entre eux perdurèrent et finalement cette petite communauté s'éteignit inexorablement… Et c'est donc après une bonne dizaine d'années de silence que Mercyless se décide enfin à refaire parler de lui avec cette compilation de faces B, de démos et de titres live. Mercyless, pour moi, se situait un peu sur le haut du panier de cette scène sus citée. Et franchement, ce ne furent même pas eux les plus productifs. Les débuts furent exceptionnels et après un « Abject Offerings » totalement parfait (Colin Richardson aux manettes et 33 minutes d'un death metal qui n'avait rien à envier à ses homologues British), le groupe enchaina sur « Coloured Funeral » qui exploitait, avec beaucoup de réussite, la même direction musicale.

Et puis le groupe de Max Otero décida d'évoluer sur l'album « C.O.L.D » qui s'avéra être une déception pour pas mal de fans. Puis, le groupe ne fit plus parler de lui après la sortie de « Sure to be pure ». « In Memory of Agrazabeth » est donc un come back inespéré de la formation de Mulhouse, mais aussi une bonne grosse anthologie de morceaux difficilement trouvables pour le fan averti. La première rondelle nous offre la possibilité d'écouter les démos « Immortal Harmonies », « Visions from the Past » et "Vomiting Nausea". Il s'agit ici de documents historiques dans la mesure ou l'on peut entendre, à peu de choses près, la naissance du death metal Francais dans sa version la plus pure. Vocaux écorchés, guitares stridentes et un son cra-cra sont au rendez vous, mais avec ce petit charme qui fera frissonner le plus puriste des puristes.

Le second cd est plus basique, mais tout aussi précieux avec des versions de travail de « Abject Offerings », un concert à « La Poudrière » de Rochefort et une autre prestation live à « L'Usine » de Reims en 1994. Mercyless savait faire parler la poudre et nous pouvons enfin écouter quelques versions live pas piquées de hannetons de « Without Christ » et « Naked forms ». Mercyless réalise le tour de force, avec ce double cd plus que généreux de faire renaitre l'espoir. Oui, l'espoir de réentendre ce death metal primitif qui a bercé notre adolescence . Et car à la fin de la biographie incluse dans ce superbe livret qui accompagne ces presque deux heures et demie de musique, on peut lire la phrase suivante: « 2010 – Mercyless is working on a new album in the vein of « Abject Offerings »… to be continued ». Vaste programme.

Nico (10/10)

www.myspace.com/mercylessofficial

Armée de la mort records – 2011
 
Tracklist :
 
Disc 1
1.Sudden Death 2.Hades 3.Intent to Hell 4.The Last Days of Christianity 5.Visions from the Past 6.Perfect Mind 7.Unholy Chapters 8.Paralisys 9.Another Desolation 10.No Theory 11.Pits of Silence 12.Vomiting Nausea 13.Sudden Death
Disc 2
1.Abject Offerings 2.Flesh Divine 3.Substance of Purity 4.Unformed Tumours 5.Without Christ 6.Contemplations 7.Serenades… (Into your Limbs) 8.Naked Forms 9.Abject Offerings 10.Mirrors of Melancholy 11.Selected Resurrection 12.Travel Through a Strange Emotion 13.Without Christ 14.Contemplations 15.Naked Forms 16.Abject Offerings 17.A Message for all those who Died 18.Substance in Purity 

 

oshy_19022011_AVERYSADSTLe gras c’est la vie, on ne le dira jamais assez. Partant de ce postulat vous imaginez bien que j’entretiens mon cholestérol avec une vigueur exemplaire. Pas en bouffant Mc Do non, mais en m’envoyant une fois de temps en temps une bonne galette de Metal qui sent bon la crasse, la sueur et la bière, autrement dit le cocktail des gens raffinés. Je veux mon n’veu ! La galette du jour est française, mais n’a de français que ses origines, car dès le nom c’est une autre histoire. En ce qui concerne le style, ça ne transpire pas la France non plus mais on s’en fout un peu parce que les références sont loin d’être désagréables.
Nos frenchies AVERYSADSTORY pratiquent en effet un Stoner sludgy bien gras, bien lourd aux ambiances poisseuses et corrosives. « J’en r’prendrai pour 1$ ! ». Allez chercher du côté des Black Label Society, Down, Crowbar et consorts pour vous faire une idée, pas besoin de dessin, vous aurez compris qu’on nage en plein mélange de Southern Metal, de Stoner, de Rock, avec un arrière goût de Sludge bien cradingue. De la bonne mule qui en impose, qui se traine dans la boue, et qui doit faire bouger bien des tignasses pas propres en live. Deep Black Thoughts est exactement le style d’album qu’on aime tous s’envoyer une fois de temps en temps, sincère, groovy et foutrement efficace. La Lorraine native de ces gars là est à chercher du côté des States, dans les bars humides et bondés où la fumée est épaisse comme une purée et où les chopes se vident aussi vite que s’attrape la chaude pisse des les chiottes immondes.
Ouais, il y a quelque chose de viril et de vrai dans ce style d’albums, quelque chose qui va droit au bout sans en faire des tonnes et qui rappelle que les meilleures choses sont aussi les plus simples. Comme baiser vite fait dans un coin obscur en se râpant la peau sur un vieux plancher jonché d’immondices qui sentent le Jack et la santiag. C’est pas hygiénique mais bordel qu’est ce que c’est bon. Voilà l’effet que me fait une telle galette. Tout y est sincère, honnête et efficace, sans fioritures ni faux semblants, comme une bonne grosse claque sur les fesses charnues de la brunette affriolante qui vous faisait du gringue il y a encore quelques minutes.
Une surenchère de testostérone, et une lichette de mélodie ici et là pour envelopper le tout, un hymne à la virilité, la vraie, celle qui donne l’image d’un ours mal réveillé et qui te met d’accord à coups de queue de billard cassée sur le genou. Une voix rocailleuse, qui sent la corde vocale barbue et travaillée par d’incessantes bouffées de fumées corrosives, des guitares accordées six pieds sous terre, qui groove à en faire twister un cul de jatte, une basse et une batterie qui soutiennent l’ensemble, qui claquent et qui ronronnent, voilà la recette. Pas besoin d’autre chose, l’essentiel est là, l’inspiration et la personnalité font le reste. Rien d’original là dedans c’est un fait, mais quand c’est aussi bien fait, l’originalité on s’en beurre la raie ma ptite dame, et on bouge la tête en tapant du pied, comme il se doit.

Sheol (08/10)

Site Officiel: http://averysadstory.free.fr 

MySpace Officiel:  www.myspace.com/averysadstoryband

Fuck4abeer Prod / 2011
Tracklist (38:12 mn) 1. Meet the train 2. Misery inside 3. Chainsaw love talking 4. Dread shake 5. Altered mind 6. Deep black thoughts 7. Heavy bridge 8. Quick whispers

 

abysmaldawn2011Programmed To Consume ne m’avait pas vraiment emballé. Déception serait le mot juste en ce qui concerne cet album qui laissait entrevoir un beau potentiel mais qui manquait cruellement d’imagination et de personnalité. Deux ans et demi plus tard, les américains sont de retour avec un troisième album qui marque quant à lui une nette évolution, et un regain d’intérêt. Ouf ! Bon, on ne va pas se leurrer, on reste encore très, mais alors très loin de Behemoth ou Necrophagist comme le label l’annonçait en 2008 – il n’est pas question ici de « capacités », mais simplement de style, ces groupes ne jouent pas dans le même registre- (qu’est-ce qu’il ne faut pas entendre je vous jure, prêt à tout pour aguicher, les labels…). Peu importe de toute façon, car Abysmal Dawn a su profiter de ces deux années et demi séparant Programmed To Consume de Leveling The Plane Of Existence pour parfaire son style et affirmer un peu plus sa personnalité (heureusement dirais-je, car avec le précédent album le groupe était bien parti pour se noyer dans la masse…). Cette troisième galette, même si elle ne révolutionne en rien le Death technique, est déjà plus captivante, tout d’abord grâce à des compos tout simplement plus accrocheuses, mais aussi par l’acquisition d’une certaine expérience qui a permis au groupe, il me semble, de bâtir cet album sur des bases plus matures.

Le niveau technique est plus élevé, les ambiances plus travaillés, les solis de guitare bien plus intéressants et l’ensemble tout simplement plus digne d’intérêt. Sur certains morceaux je remarque même avec étonnement qu’il y a un léger arrière goût d’All Shall Perish ! Abysmal Dawn à su tirer les enseignements d’un album précédent moyen pour s’améliorer, c’est indéniable, le groupe s’est renforcé et joue à présent dans une division supérieure qui n’est toutefois pas encore la première division : il manque encore aux compos un peu d’impact et de caractère. Le seul reproche que l’on pourrait faire sur ce troisième album du groupe était également au compte des défauts sur le précédent : Abysmal Dawn est un bon groupe, qui reste pourtant par certains aspects encore légèrement trop quelconque.

Mais il ne manque pas grand-chose pour que le déclic se produise, c’est évident. Un ou deux bon gros morceaux qui décoiffent et restent bien en tête peut être ? Le groupe n’en est en tout cas pas très loin avec un morceau comme « In service of time ». Je regrette également le manque de punch sur certains morceaux, l’album démarre pourtant assez fort avec un « Pixilated Ignorance » assez brutal. Il semblerait que l’aspect mélodique des compos ait, dans une certaine mesure, pris le pas sur l’aspect brutal (« Perpetual dormancy »). Ce détail n’est pas un réel « défaut » , car de ce fait l’album est très agréable et très accessible, mais on aurait aimé parfois que le groupe nous mette une bonne claque avec quelques bons gros riffs efficaces soutenus par une double loquace plutôt que de développer des thèmes mélodiques sympas mais quelque peu mollassons. Quoi qu’il en soit, Abysmal Dawn est sur la bonne voie ; Leveling The Plane Of Existence est meilleur que son prédécesseur. Keep it up guys !

Sheol (07/10)

Myspace officiel :  www.myspace.com/abysmaldawn

Relapse Records / 2011

Tracklist (38:49) : 1.The Age of Ruin 2.Pixilated Ignorance 3.In Service of Time 4.Rapture Renowned 5.Our Primitive Nature 6.Perpetual Dormancy 7.Leveling the Plane of Existence 8.Manufactured Humanity 9.My Own Savior 10.The Sleeper Awakens