Avec son chant féminin, ces ambiances et thématiques mélancoliques, nos compatriotes n'ont pas choisi la voie la plus facile en faisant le choix d'un secteur déjà passablement saturé. Ils chassent sur les terres déjà largement labourées par moult formations gothiques européennes. AKENTRA est un groupe de métal français. Après la sortie d'un EP 5 titres IV IV IV en avril 2009, le line-up se complète avec l'arrivée de deux guitaristes, ce qui permet au groupe de terminer l'écriture d'un premier album. Enregistré mixé et masterisé au Dôme studio par David Potvin (LYZANXIA, PHAZE I…), Asleep est sorti le 10 octobre dernier dans toutes les bonnes crémeries françaises.
Le premier contact avec la musique du groupe est positif. Le son est bon, clair et puissant. Ils ne sont pas là pour rigoler nous assénant dès le premier titre des guitares lourdes, tranchantes et une section rythmique basse/batterie à l'unisson. Quelques sonorités électroniques ici et là viennent compléter le paysage musical. Cerise sur la gâteau, le chant de Lucia Ferreira prend l'auditeur par la main et le fait plonger, non sans plaisir, dans l'univers troublé du groupe. Les chansons s'enchainent avec fluidité et cohérence. Un gros travail a été réalisé au niveau des guitares qui, à travers un riff solide, tissent l'ossature de chacun des compositions. Les rythmiques sont entêtantes et soutiennent efficacement le chant qui peut alors prendre son envol. AKENTRA n'hésite pas à varier les rythmes pour casser la monotonie.
Musicalement on pense à un LACUNA COIL (sans Andrea Ferro) pour le côté rock mais toujours mélodiques des chansons. Ici cependant, le son est plus sale, plus agressif en général. Pour Asleep, le groupe semble avoir fait beaucoup d'effort pour rendre les compositions accessibles à travers des mélodies, des refrains efficaces et aisément mémorisables. Dans l'ensemble, le pari du groupe me semble réussi. Cela manque toutefois d'originalité et surtout les compositions ont un peu tendance à se ressembler. L'écoute de la deuxième partie de l'album est plus éprouvante, sans véritable relief ni sursaut. On mettra cela sur le manque d'expérience du groupe et nous les encourageons à poursuivre sur ce chemin afin de proposer un deuxième opus encore plus abouti.
Oshyrya (06.5/10)
Autoproduction – Replica Records / 2010
Tracklist () 01. Alive 02. Do My Best 03. Gimme Your Gun 04. Asleep 05. New Game 06. Alone 07. Daddy 08. Make Up 09. Just Close Your Eyes 10. Follow Me 11. My Left Foot 12. Twelve
Actif depuis un bon paquet d'années (le groupe à démarré en 1996), le cap du troisième album est en vue pour les holllandais d'Izegrim, dont le Death Metal teinté de Thrash venimeux devrait attirer l'attention à une échelle bien plus large que les seuls Pays Bas. En tout cas la signature d'un deal chez Listenable devrait sortir le groupe d'un relatif anonymat dans lequel il était cantonné jusqu'à présent. L'exécution est solide et efficace, on se prend une bonne volée de baffes hargneuses, à un train d'enfer. L'album défile sans temps mort, la production brute de décoffrage ne dessert pas des compos agressives qui excèdent rarement les 5 minutes. Ici on tabassse avec entrain et on envoie l'uppercut d'entrée, et parfois on souligne le carnage par quelques envolées mélodiques à la guitare. Du point de vue de l'exécution, on ne peut que s'incliner, de ce côté là c'est imparable. Allez on chipote un poil, un petit écueil demeure… Marloes, et son chant agressif, le thrash – death mélodique, ces envolées brutales et mélodiques… tout cela rappelle évidemment Angela Gossow et ses boys d'Arch Enemy (et particulièrement l'album Wages Of Sin). Bien sûr le groupe néerlandais soutient la comparaison sans peine, et depuis le temps qu'il sévit, il possède sans l'ombre d'un doute de solides arguments acérés, qui ne sont pas sans rappeler également le Thrash de la Ruhr (Mille Petrozza n'a qu'à bien se tenir).