En matière d’EP, Marduk a toujours été constant dans l’inconstance. En effet, ces sorties furent tour à tour cultes (Fuck Me Jesus), géniales (Deathmarch), passables (Here’s No Peace), voire même anecdotiques (Obedience). Dès lors, l’annonce récente de la sortie d’un nouveau 3 titres m’avait certes intrigué, mais sans plus. Un rapide coup d’œil sur la setlist m’aura cependant tout de même motivé : trois titres, c’est peu, mais ce sont trois inédits.
Au vu de l’artwork guerrier, j’avais osé espérer, avant même d’avoir entendu la moindre note, un parallèle avec les titres rageurs de Panzer Division et de Plague Angel, et force est de constater que j’étais (en partie) dans le bon. Ainsi, "Warschau 2: Headhunter Halfmoon" débute sur une sirène rapidement interrompue par un feu nourri de blastbeats, de riffs acérés et de vociférations. "Warschau", en son temps, était déjà un monument à la violence sonore, son successeur s’avère une ode tout aussi meurtrière : sirènes anti-aériennes, sifflements des bombes, hurlements des Stuka attaquant en piqué… les samples, utilisés à bon escient sur cette plage, nous donne une idée de ce à quoi aurait ressemblé un Panzer Division Marduk avec Mortuus au chant.
"Wacht am Rhein: Drumbeats of Death" poursuit sur cette lancée belliqueuse, mais en ralentissant déjà quelque peu la cadence. Certes, la violence est toujours omniprésente et implacable, mais plus lente, comme une colonne de chars avançant lentement vers sa cible. Au vu de ces deux morceaux, on pourrait s’attendre à un final en feu d’artifice, mais il n’en est rien.
En effet, "Prochorovka: Blood and Sunflowers" est un contrepied total aux deux premières plages. Ici, Marduk revient à ses plages mid-tempo plus sombres, torturées, ambiancées et chères au groupe depuis l’arrivée de Mortuus au sein du groupe. Ici, la guerre est plus lointaine, et ce titre évoque plutôt un dimanche d’été, caniculaire, dans une campagne encore préservée par les conflits mais où résonnent déjà les échos des combats qui se font de plus en plus proches, de plus en plus menaçants.
Iron Dawn, en moins d’un quart d’heure, frappe très fort. Toutefois, les fans de cet EP déchanteront peut-être lorsqu’ils apprendront que le groupe a annoncé que le prochain album du groupe (dont ni le nom ni la date de sortie ne sont connus) sera tout à fait différent de cet EP indispensable… Personnellement, après avoir écouté cet EP, je n’ai qu’une seule envie : découvrir ce qu’ils peuvent bien nous réserver sur leur prochain album !
Mister Patate (09/10)
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Regain Records / 2011
Tracklist (13:30) 1. Warschau 2: Headhunter Halfmoon 2. Wacht am Rhein: Drumbeats of Death 3. Prochorovka: Blood and Sunflowers
Four Whell Drive arrive avec un disque tout en boucherie chevaline, amis de la poésie passez vite votre chemin. Ici c’est bière, gonzesse et rock and roll. Le son est très brut, très fidèle finalement. Point de compresseurs ou de mixage subtil, le son du moteur du premier morceau pose le cadre routier. Un bon mix entre rock et punk, il ne s’agit pas de révolutionner le truc mais de proposer un bon moment à l’auditeur. « One Night Stand » propose un rock bien ficelé avec un refrain solide. « Lonely Blues Cowboy » et « Strings Are Burning » font évoluer la musique du groupe vers des guitares appuyées en incorporant une mélodie qui se retient bien. Peut être que le travail sur les batteries aurait pu gagner en précision. Sans hésitation ce disque s’adresse à ceux qui aiment le son brut et l’ambiance bière et lard rance.
Il n’y a vraiment rien d’exceptionnel chez Gravehill, tout comme il n’y a rien d’exceptionnel dans le fait de s’envoyer un burger bien gras devant un bon vieux série Z. Et pourtant, on prend toujours le même plaisir à faire ce genre de truc. Invariablement, l’homme reste attaché aux mêmes attitudes monomaniaques et répétitives. En musique c’est un peu la même chose, et l’on prend chacun un panard inavouable en s’envoyant les unes à la suite des autres des galettes n’ayant absolument pas la moindre once d’originalité. Et pourtant…et pourtant ! Un peu comme le Swedish Death Metal : il suffit d’écouter les deux premiers albums des groupes fondateurs du style pour en avoir fait le tour, mais rien ne pourra nous empêcher de nous repaître des suiveurs actuels qui se contentent simplement –avec plus ou moins de talent, certes- d’en rajouter une couche et de répéter grosso modo ce qui a été établi au début des années 1990. Putain d’époque, pourrie jusqu’à la moelle me direz-vous.