Archive for août, 2011

Trivium – In Waves

oshy_21082011_TriviuContre

Trivium, un des groupes « bankables » du moment, nous propose cette année In Waves, son cinquième album en 11 ans d’existence. Bien entendu, comme tout bon groupe qui se respecte et qui maîtrise les ficelles de la communication, cet album est « leur plus abouti et contient quelques-uns des passages les plus brutaux de leur histoire ». Voyez-vous donc, on se doutait bien que Matt et ses potes n’allaient pas nous sortir un discours promo dont le message serait « bon beh, on a fait du mieux qu’on pouvait, mais on s’est vautrés comme des quiches et notre dernier album est mollasson si vous le comparez avec Shogun ». Ajoutez cela un label qui pousse derrière pour faire monter un des canassons les plus vendeurs de son écurie et un statut à tenir, à savoir celui des « futurs Metallica » (1) et vous comprendrez que tout jeune fan en mal de sensations fortes s’apprête à sauter sur cet album comme un enfant afghan sur une mine. Mais cet album en vaut-il vraiment la peine, en fin de compte ?

Le problème ne réside pas au niveau des capacités des membres du groupe, bien au contraire : ces gars sont outrageusement doués sur un point de vue musical, il suffit d’écouter leurs albums ou de les voir en live pour comprendre à quel point ces gars sont des pointures dans ce qu’ils font. Non, le problème est que ce talent est à mes yeux gaspillé, galvaudé et que ce qu’ils nous proposent n’est qu’une version light de ce qu’ils pourraient vraiment nous coller dans les dents. S’ils avaient une paire de couilles bien accrochée, je suis persuadé qu’ils zapperaient tous ces passages « chant clair – émotions – larme à l’œil » et qu’ils mériteraient déjà davantage leur statut de « futurs Metallica »… Il ne leur resterait alors plus qu’à se décrocher du sein nourricier des Mets et à se forger un style propre plutôt que de s’en inspirer (quand Matt se décidera-t-il enfin à arrêter de singer James Hetfield ? Et pour les sceptiques ou les fanboys baignant dans leur mauvaise foi comme un cochon dans une flaque de boue : écoutez le début « A Grey So Dark », l’exemple le plus flagrant de ce nouvel album).

In Waves trustera certainement, dans une certaine frange de notre univers, les premières places dans le classement du meilleur album de l’année 2011. À défaut d’être réellement bonnes, ces nouvelles compos sont catchys en diable, et c’est certainement ce qui explique le succès du groupe : Trivium est peut-être tout simplement ce que l’on pourrait considérer comme un pont entre la Pop et le Metal, une union entre l’énergie de notre genre favori et le côté accrocheur de la Pop, une fois écouté, immédiatement enregistré. Malheureusement, à mes yeux, Trivium manque de punch et bouffe à tous les râteliers pour toucher un public aussi large que possible. Dans un sens, c’est compréhensible, mais j’ai l’impression que tous ces « nouveaux » groupes se contentent de recycler des sonorités existantes tout en les édulcorant, peut-être pour être sûr que leur album trouve un public et leur permette de récupérer leur mise… et au vu de la situation de l’industrie musicale, je crains que cette tendance n’ira qu’en s’empirant.

À noter que la version spéciale de cet album contiendra 5 morceaux, dont une reprise de « Slave New World » de Sepultura. Le résultat de cet exercice périlleux ? Un gros bof, Matt manque terriblement d’énergie pour pouvoir oser rivaliser avec l’interprétation d’un Max Cavalera qui, tout bouffi qu’il est, a encore aujourd’hui plus de talent (2) dans sa rasta en queue de raton-laveur que la « relève du Metal »… Je ne sais pas si je dois m'en réjouir ou m'en inquiéter…

[] un sage chinois a dit : « ne frappe pas un homme à terre ». Je crois que la chronique se suffit à elle-même, non ?

Patate

(1) Les futurs Metallica ? Par pitié, ne vous avisez pas d’encore souiller le nom des Mets en l’associant avec ces jeunes minets… d’autant plus que Metallica n’a pas besoin d’aide pour souiller son nom, James et sa bande le font déjà très bien eux-mêmes depuis Load.

(2) au niveau du recyclage d’idées, bien entendu : il nous ressert la même soupe chaque année et les fans en redemandent encore et encore avec le même sourire béat… Quel commercial, ce Maxou, il arriverait à vendre du sable à Dubai !

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Pour

En réponse à la prose et à l'excellente chronique de notre bon ami Mister Patate, je vous propose ma propre version de la chose.

Dans un premier temps, je vais juste me permettre d'enfoncer quelques portes ouvertes. Alors, oui, Trivium est un groupe de « posers ». Oui, Trivium n'est pas la huitième merveille du monde. Oui, Trivium aurait tendance à bouffer à tous les râteliers. Et enfin, oui, il est de bon ton, dans certains milieux autorisés, de ne pas prendre Trivium au sérieux.
Pourtant, le groupe de Matt Heafy possèdes quelques circonstances atténuantes et « In Waves » en fait immanquablement partie. Ce cinquième effort est tout simplement bluffant. Trivium ne fait pas que ressasser inlassablement la même formule, et l'évolution est encore plus importante que sur les précédents albums.

Techniquement (et on ne parlera uniquement de technique dans ce paragraphe), on sait que ces quatre gus savent jouer. Il ne faut pas nier l'évidence, on peut entendre cela dans quasiment chaque morceaux de ce dernier opus. Entre le morceau éponyme qui laisse sur le cul et un « Ensnare the sun », interlude acoustique, on ne peut qu'être agréablement surpris. Les musiciens devraient apprécier.
Maintenant, au niveau des chansons, on a le droit à une série de tubes imparables. C'est bien simple, depuis l'album The Crusade et « Anthem (We are the fire) », les Floridiens nous pondent des petits hymnes qui restent dans les têtes. Jetez une oreille attentive sur « Watch the world burn » et « Off all these Yesterdays ». Elles vous resterons en tête pendant un pas mal de temps. Et même si une chanson comme « Caustic Are The Ties That Bind » pourra paraître trop « pop » pour certains, elle restera quand même une bonne chanson. 
Enfin, niveau énergie, on n'est pas en reste parce que les Trivium savant faire parler la poudre. « In waves » fout une sacrée claque à son auditeur. Et quand la bande décide de s'aventurer vers des contrées à la limite du death metal (les vocaux d'écorchés de « Shattering the skies above »), on ne peut qu'être satisfait.

Pour conclure, faisons les comptes. On a affaire ici à un album plutôt bien branlé avec des compos facilement assimilables par le péquin moyen. Et niveau brutalité, le groupe donne ce qu'il faut. Le résultat est donc plus que positif et prouve une fois de plus que Trivium n'est pas le vilain petit canard du genre (l'époque des abominations comme « Ascendancy »est bien loin). Il s'agit juste d'un bon groupe qui fait le job. Rien de plus, rien de moins.

Nico (07.5/10)

Site Officiel:  www.trivium.org 

MySpace Officiel:  www.myspace.com/trivium

FaceBook Officiel:  www.facebook.com/TriviumOfficial

Roadrunner Records / 2011

Tracklist (67:34)
01. Capsizing The Sea 02. In Waves 03. Inception Of The End 04. Dusk Dismantled 05. Watch The World Burn 06. Black 07. A Skyline's Severance 08. Ensnare The Sun* 09. Built To Fall 10. Caustic Are The Ties That Bind 11. Forsake Not The Dream 12. Drowning In Slow Motion* 13. A Grey So Dark* 14. Chaos Reigns 15. Of All These Yesterdays 16. Leaving This World Behind 17. Shattering The Skies Above* 18. Slave New World*
*Bonus tracks

 

 

oshy_20082011_Anne_TheoCette première sortir d’Annex Theory devrait rapidement faire connaitre le groupe. En effet, avec comme carte de visite les quatre titres qui composent cet EP, le projet emmené par Trevor Birnie (chanteur de Quo Vadis) et le guitariste virtuose Sam Jacobs devrait facilement accroitre sa fan base et bénéficier d’un bouche à oreille positif.

On comprend en tout cas pourquoi Annex Theory a été choisi pour ouvrir pour des grosses pointures comme Despised Icon, Neuraxis ou encore Misery Index, car c’est un groupe qui a plus d’une corde à son arc : le Metal des américains brasse large, et devrait autant plaire aux fans d’une musique technique qu’aux amateurs de mélodie. Annex Theory arrive en tout cas à mixer tout cela dans un style qui lui est propre, à cheval entre le Death mélodique, le Deathcore, le Djent (« Horizons »), le Death technique ou encore des sonorités plus futuristes apportés par des claviers (trop ?) prolixes.
Technique, futuriste et mélodique à la fois, ce premier EP du groupe signé chez Pivotal Rockordings devrait donc remporter un franc succès car il est également fluide et accessible, malgré toutes les variétés apportées par les vocaux par exemple, qui passent autant par le growl que par un registre hurlé typé Hardcore ou un chant clair très mélodique. Le seul défaut de ces quatre compositions concerne l’abus de clavier sur certains passages, qui donne aux morceaux un aspect parfois décousu et trop fouillis voir trop kitsch (cf la fin de « Orbit » qui fait un peu penser à du Jean Michel Jarre…). On sent que les musiciens qui forment le groupe regorgent d’idées, mais on a aussi l’impression qu’ils veulent les utiliser toutes en même temps. Il faudrait donc canaliser toute cette énergie, et museler un peu le clavier, pour donner plus de cohérence à l’ensemble. Le potentiel et la volonté de faire quelque chose d’original sont là, mais il faut veiller à ne pas en faire trop au risque de se perdre dans des compos indigestes.

Sheol (07/10)

www.facebook.com/AnnexTheory

Pivotal Rockordings – Clawhammer PR / 2011

Tracklist (20 mn) 01. Beneath the skin 02. Event horizon 03. Orbit 04. Horizons

 

Bones – Lonely Death

oshy_20082011_BoneIl ne faut que quelques instants pour se rendre compte que Bones est un groupe de vieux de la vieille, qui ont bourlingué et qui savent ce qu’ils veulent, et surtout, qui ne s’encombrent pas de fioritures. Et vous ne serez pas étonné le moins du monde si je vous dis que ce premier album du groupe fut enregistré en seulement…trois jours, pour être mixé le quatrième.

Mais finalement, qu’est-ce donc que ce groupe qui nous tombe dessus comme un cheveu dans la soupe ?? Sachez, chers lecteurs, que nous n’avons pas affaire à des pantins jouant au revival old school dans leur garage : Bones est un trio composé de trois ex-Usurper, un groupe mythique, qui ont comme vous vous en doutez fait leur route au sein de l’UG de Chicago. Musiciens respectés et respectables donc, qui donnent tout ce qu’ils ont dans ce premier album qui envoie la sauce sans se plier aux éventuels désirs et envies d’un auditorat ciblé d’avance. On est underground ou on ne l’est pas.

Et Bones nous propose un premier album de Death Metal couillu, cradingue, pratiqué avec un esprit Punk évident qui rend l’ensemble jouissif et efficace. Neuf titres pour à peine plus d’une demi heure, on ne peut faire plus concis, et si l’on est un peu attentif et qu’on a du feeling, on devine que le groupe à fait avec peu de moyens et peut être même dans l’urgence. Et ce détail donne un arrière goût plaisant aux compos, n’en déplaise au groupe, car on sent que tout ce qui ne provient pas d’une voix, d’une guitare, d’une batterie ou d’une basse est considéré comme superflu et donc banni. Et même si une fois de plus le groupe n’invente rien, il transmet avant tout par ce fait un état d’esprit à l’auditeur : celui qui consiste à faire de la musique avec les tripes sans se soucier des modes et des pré requis du marché. Bones, à l’image de bien des groupes de l’UG ricain, fait du Metal comme d’autres respirent, et nous propose un album direct et brute de décoffrage, brutal, catchy et morbide, dont la production est calibrée pour donner aux compos un son proche du live. On branche le matos, on envoie la sauce et basta, le reste ne compte pas.

On aime ou on déteste, en tout cas les amateurs en seront pour leurs frais, car Lonely Death est un album efficace, qui sent bon la sueur et la clope, et surtout qui sonne très bien.

Sheol (07.5/10)

Page facebook

myspace.com/bonesofchicago

Planet Metal – Clawhammer PR / 2011

Tracklist (35:17 mn) 01. March of the Dead 02. Bloodlust 03. Bitch 04. Apocalyptic Warrior (Devastation cover) 05. Good Die Young 06. Slowburn 07. Lonely Death 08. 666 09. Delirium Tremens