C'est reparti avec les agneaux de Richmond (Virginie) qui livrent en cette année de fin du monde prévue par les mayas, leur septième album. Wrath, l'effort précédent n'avait pas fait l'unanimité, j'en avais retenu une baisse d'inspiration, et une production nettement moins convaincante que Sacrament, l'album de la consécration.
Bonne nouvelle, le son est de nouveau à la hauteur, trop propre sur lui au goût de certains, mais rappelons que depuis ses débuts le groupe n'avait jamais négligé cet aspect à l'exception notable de Wrath.
Lamb Of God entame les hostilités avec un titre lent et pachidermique, qui sert d'intro au massif Desolution ou les fans se retrouveront sans doute rassurés en terrain connu. Ghost Walking ne déroge pas à la règle son intro accoustique de redneck passée, le groupe tabasse méthodiquement avec un Randy plus guttural que jamais aux vocalises. Rien à envier à Pantera dont l'ombre traine toujours avec insistance non loin de nos agneaux. Guilty le titre suivant,  aurait pu figurer sur Far Beyond Driven (1996 ça ne nous rajeunit pas). The Undertown est aussi propice à une bonne séance de défoulement de la nuque et de promenade au galop dans un circle pit. Efficaces et venimeux. Tout aussi venimeuse l'incursion au pays des punks avec un Cheated survitaminé, aussi brutal que concis.
Mark Morton remet au goût du jour dans les compos des solis de guitares mélodiques plus prononcés (en particulier sur The Undertow, Invictus, Insurrection). Mais tout n'est pas parfait pour les amateurs de la congrégation, j'ai beau être hystérique comme une groupie de 14 ans au sujet du groupe, je sais aussi reconnaitre quand un titre n'ébourriffe pas. Tiens par exemple, The Number Six n'a guère d'intérêt au delà du fait que l'on entende le bassiste s'exprimer distincement avec son instrument, et l'instrumental Barbarosa en ouverture du percutant Invictus est pour le moins anecdotique. Insurrection surprend, par sa structure plus mélodique et les quinze secondes de chant clair de Randy, mais le titre défile sans être totalement convaincant. Parfois le groupe fait appel aux vieilles recettes d'antan, Terminally Unique est digne de l'album Ashes Of the Wake. Visitation est une longue charge de 4 minutes qui aurait pu logiquement conclure l'album. Mais la surprise est pour la fin avec un King me ou figurent des vocalises féminines éthérées, un Randy qui cause (et sa prestation rappelle aussi un morceau de Far Beyond Driven qui était aussi le 7ème album de Pantera pour l'anecdote, Good Friends and a Bottle of Pills), sans hurler, et toute une orchestration en renfort. Le plus long morceau de l'histoire du groupe est digne de ces gâteaux bavarois surchargés de crème chantilly. C'est une friandise irrésistible mais un peu lourde à digérer.
On retiendra de cet album la magistrale performance de Chris Adler à la batterie. Quelques touches d'expérimentations disséminées parmi des compos solides et accrocheuses, mais qui ne sont pas toutes inoubliables. Les fans devraient majoritairement s'y retrouver, les refractaires ne devraient toujours pas comprendre comment ce phènomène perdure depuis 1994.
 
Hamster (08/10)
 
 
 
Epic – Roadrunner / 2012
 
Tracklist (56:21)
 
1. Straight for the Sun 2. Desolation 3. Ghost Walking 4. Guilty 5. The Undertow 6. The Number Six 7. Barbarosa 8. Invictus 9. Cheated 10. Insurrection 11. Terminally Unique 12. To the End 13. Visitation 14. King Me