Archive for janvier, 2012

Mark Spiro enquille les albums solos dans le désintérêt le plus total. Pourtant le bonhomme s'obstine, sans doute confiant dans ses qualités de compositeurs et de producteurs qui en font fait à une époque une personne assez courrue dans le petit monde de la musique rock américaine. Avoir composé des hits pour Cheap Trick, John Waite ou Winger peut donner une certaine assurance.

Toutefois les disques solo de notre homme n'ont jamais vraiment marché, malgré le savoir-faire patent. La faute sans doute à une voix pas désagréable mais nullement exceptionnelle. Et à un calibrage de ses compositions quasiment étouffant, compositions qui auraient besoin d'être associées à une vraie créativité extérieure. Tout ceci serait en partie de l'histoire ancienne tant la musique de Spiro s'avère totalement datée, refusant toute modernisation : pour le compositeur chanteur, l'horloge s'est arrêtée de tourner il y a plus de vingt ans, lorsqu'il composait pour les grands noms de l'AOR de l'époque. Soit.

Or, Mark Spiro vient de sortir un nouveau disque au titre plutôt enjoué :  It's A Beautiful Life. Las, toutes les critiques antérieures s'appliquent toujours à merveille ici. Il faut rajouter cependant un nouveau défaut à la panoplie des travers déjà nombreux de la musique de Spiro : une mollesse proprement anesthésiante, provenant en partie de ce qui semble bien être un vilaine boîte à rythme au son évidemment antédiluvien. 

Si Spiro est désœuvré, qu'il s'occupe différemment. Cela n'en sera que mieux pour tous. 

Baptiste [2/10]

 

AOR Heaven – Bad Reputation / 2012

Tracklist: 1. It’s A Beautiful Life, 2. I Know Who I Love, 3. Come Back To Me, 4. Love Struck Dumb, 5. Go Another Mile, 6. Dance The Lonely Spotlight, 7. Might As Well Be Me, 8. Brand New Beautiful Day, 9. Dream Big, Pray Hard, 10. Everything I Do

Démo, split, EP puis enfin ce premier travail de longue haleine, véritable mise en œuvre concrète sur la capacité de ce groupe allemand à être le chaînon manquant entre le Manowar épique et le Hammerheart de Bathory.
Atlantean Kodex s'arroge le droit de reprendre à son compte de (très) longues complaintes épiques jusqu'à quinze minutes dans une atmosphère de grand chambardement d'armes et armures où l'évocation des grands espaces et des campagnes de guerre vous emporte à mille lieues de votre quotidien du vingt-et- unième siècle. Le vent souffle, les rythmiques sont pesantes et le chant s'envole pour rallier à sa cause les tribus les plus reculés avec une justesse parfois mise à rude épreuve.
Ce heavy doom au son assez étouffé et vieillot se rapproche amplement des bases sonores employées par Cirith Ungol au début des années 80.
Au milieu de cette heure de musique, le quintet n'oublie pas d'envoyer des brûlots plus directs à la face du monde comme sur « Disciples of the Iron Crown » sans se départir de son esprit guerrier et de sa thématique mythologique et légendaire où épées et sorcellerie se taillent la part du lion.

Clayman (07/10)

http://www.atlanteankodex.de
http://www.myspace.com/atlanteankodex

Cruz del Sur Music / 2010
Track List (65:23) : 1. Fountain of Nepenthe / 2. Pilgrim / 3. The White Goddess / 4. Temple of Katholic Magick / 5. Disciples of the Iron Crown / 6. Vesperal Hymn / 7. The Atlantean Kodex / 8. A Prophet in the Forest / 9. The Golden Bough

Et voilà une nouvelle galette venue directement de Suède. Comment, GOLDEN RESURRECTION,

L'esthétique de la couverture est discutable, et donne l'impression que le style n'est pas clairement défini (comparez par exemple le verso et le recto du boîtier et vous comprendrez : même image, mais filtres et couleurs différentes). Bref, un chevalier dans les flammes, ça sent le paladin, et les paroles des chansons iront dans ce sens. Autant dire que votre âme sera purifiée après l'écoute de l'ensemble des titres, sauf si vous ne comprenez pas bien l'anglais. Beaucoup de miel, beaucoup de bons sentiments, avec le petit soupçon larmoyant, bref, passons à la musique.

L'intro est classique, correcte mais sans être épique. Plus curieux est l'absence de transition, ainsi que le changement de tonalité entre le premier et le deuxième titre. On a l'impression sur le coup d'avoir sauté une plage. Bref, pas très grave, mais d'autres groupes se donnent du mal pour peaufiner ce genre de détails.

Le deuxième titre, « Man With A Mission », est supposé être le titre super génial de l'album. Il donne aussitôt une impression curieuse. On a le sentiment de reconnaître la mélodie des entraînements de ROCKY, puis le final de « Music », de JOHN MILES. Il suffit de repenser au fait que Tommy ReinXeed est spécialisé dans les reprises (comme son album Swedish Hitz Goes Metal> ), et qu'il aime doncrepomper à fond s'inspirer de ce qu'il aime à savoir QUEEN, ABBA, STRATOVARIUS, EUROPE, et MALMSTEEN (on peut ajouter ROYAL HUNT). Oui, le mélange de tout ça en même temps, comme une bonne pizza avec les restes du frigo. Ce deuxième titre est soigné, et à la mélodie accrocheuse. Toutefois, ce n'est pas une tuerie, et il aurait plus sa place comme bonus original ou encore comme titre expérimental.

Dommage, car le reste des titres ne se placera pas au-dessus. La poursuite de l'écoute est correcte, quelques fois agréable, mais semble davantage être une démonstration des prouesses techniques du groupe (honorable) et du sens de la mélodie (inspiré) que l'on ne peut pas enlever à notre cher Tommy. Toutefois, il manque toujours le petit plus, l'inspiration divine, le côté acide qui sortira le morceau du torrent d'autres titres proposés par d'autres groupes. L'album aurait mérité de mûrir un peu plus, et les morceaux de gagner en complexité, plutôt que de proposer un contenu trop lisse et trop convenu. Les soli, soignés, arriveront aux moments attendus, les changements de tonalités sont scolaires. En fait, les morceaux risquent davantage de vous rappeler quelques grands classiques (MALMSTEEN pour n'en citer qu'un), plutôt que de vous marquer par une identité propre.

Certes la voix de Christian Liljegren est inspirée, et on sent la motivation dans chaque intonation. Tout ceci monte tout de même un peu trop souvent dans les aigües. C'est à l'image des chœurs qui sont à toutes les sauces, façon Queen, façon virile, façon canon, façon Chipmunks (si si, les animaux qui chantent sont là pour « Identity in Christ »).

Sortir un album aussi rapidement, sans la finition que l'on peut en attendre au regard de la concurrence, est audacieux, voire prétentieux. Il s'agira donc de gagner en maturité pour le prochain album. En attendant, celui-ci est correct, mais n'offre guère que le minimum qu'on en attend. Il ne déçoit donc pas, mais ne sort pas du lot.

[06/10] Meliadus

 

Site Officiel: –

MySpace Officiel: www.myspace.com/goldenresurrection

 

Sound Pollution, 2011

Tracklist (52 mn) 01. The Light Overture 02. Man With A Mission 03. Identity In Christ 04. Golden Times 05. Finally Free 06. Generation Of The Brave 07. Standing On The Rock 08. Metal Opus 1 C#m 09. Flaming Youth 10. Are You Ready For The Power 11. Point Of Know Return 12. End Of The World