Archive for janvier, 2012

Slayer – Seasons In The Abyss

1990 : Megadeth balance Rust In Peace, un album bourré de qualités, dans les bacs, Metallica s’apprête à sortir son Black Album, Exodus sort Impact Is Imminent, Anthrax nous propose Persistence In Time… Et Slayer, dans tout ça ? Eh bien, c’est simple : Slayer a repris toutes les qualités de ses albums précédents, les a associées, triturées, mélangées, et le résultat est tout simplement exceptionnel : Seasons In The Abyss.

De Reign In Blood, Slayer a repris une violence sans concessions, et il suffit d’écouter le désormais cultissime « War Ensemble » pour s’en convaincre. Le riff est imparable, Dave est impérial et martèle comme un forcené, Tom s’époumone comme un beau diable… pas étonnant que ce morceau soit devenu, au fil du temps, un incontournable dans les setlists des concerts. Ce constat s’applique aussi, dans une certaine mesure, à un « Blood Red », un « Temptation » ou un « Hallowed Point ».

De South Of Heaven, Slayer a repris la complexité, la lourdeur et la mélodie. Prenez « Dead Skin Mask » et ouvrez les oreilles en grand : ce son de guitare si proche d’un « South Of Heaven » ou d’un « Mandatory Suicide », cette montée en puissance, cette ambiance malsaine. Ici aussi, Slayer nous révèle toute l’étendue de son talent, et il n’a pas besoin de déverser un torrent de haine pour nous mettre mal à l’aise. À mes yeux, je trouve même que Slayer excelle encore davantage quand il s’agit de planter une ambiance, et le morceau éponyme en guise de clôture en est un exemple parfait : lente montée en puissance, guitares mélodiques, et puis ce break à 1:43 qui marque vraiment le début de ce morceau-phare, 6 minutes et 32 secondes de perfection, un refrain imparable, un Dave au sommet de son art… S’il ne fallait retenir qu’un seul morceau du groupe, ce serait celui-là.

Seasons In The Abyss est, à mes yeux, l’œuvre ultime de Slayer, la synthèse parfaite de tout ce que le groupe avait pu faire auparavant. Toutefois, il marque aussi la fin d’une ère, l’ère Lombardo, et le départ de ce dernier sera un coup dur pour le groupe.

Nous sommes en 1990, Slayer vient d’atteindre son paroxysme.

Mister Patate (10/10)

 

Site officiel

Myspace officiel

American Recordings / 1990

 

Tracklist (42:27) 1. War Ensemble 2. Blood Red 3. Spirit in Black 4. Expendable Youth 5. Dead Skin Mask 6. Hallowed Point 7. Skeletons of Society 8. Temptation 9. Born of Fire 10. Seasons in the Abyss
 

Slayer – South Of Heaven

South Of Heaven, le mal-né, le malchanceux, coincé entre la rage irrésistible de Reign in Blood et la perfection de Seasons In The Abyss, sorti à la même époque que So Far, So Good… So What? de Megadeth et …And Justice For All des Mets, et pourtant, quelle qualité ! Cependant, le comparer à son illustre prédécesseur n’aurait pas vraiment de sens tant il est différent.

Sur Reign In Blood, Slayer avait mis l’accent sur la violence, l’urgence, et il était impossible de faire encore plus rapide ou encore plus haineux. Dès lors, le groupe a emprunté une autre voie, celle de l’ambiance, de la lenteur, de la noirceur. Dès les premières notes du morceau éponyme, l’auditeur sait qu’il n’aura pas droit à une simple resucée de Reign In Blood. « South Of Heaven », « Mandatory Suicide », « Spill The Blood » : un peu comme sur Seasons In the Abyss, Slayer a articulé son album sur trois grands morceaux judicieusement placés, mais réduire South Of Heaven à 3 malheureux morceaux serait réducteur. En effet, d’autres compos, bien que désormais boudées par le groupe en live (ce « Silent Scream » rageur qui nous prend par surprise après « South Of Heaven »), sont tout aussi excellentes.

Comment expliquer alors le « désintérêt » de certains quant à cet album ? Peut-être est-ce simplement dû à sa position malheureuse dans la discographie du groupe. Ainsi, s’il était sorti avant Reign In Blood, je suis persuadé que l’accueil qui lui aurait été réservé aurait été meilleur. Bien dissimulé dans l’ombre des deux albums majeurs de Slayer, South Of Heaven recèle pourtant de nombreuses qualités.

Mister Patate (08,5/10)

Site officiel : www.slayer.net
Myspace officiel : www.myspace.com/slayer

Def Jam Recordings  / 1988
Tracklist (36:54) 1. South of Heaven 2. Silent Scream 3. Live Undead 4. Behind the Crooked Cross 5. Mandatory Suicide 6. Ghosts of War 7. Read Between the Lies 8. Cleanse the Soul 9. Dissident Aggressor (Judas Priest cover) 10. Spill the Blood

 

Rêverie – Wandel

Ah, encore un beau produit bien calibré, mitonné doucement, aux petits oignons pour le marché allemand. Voici le disque que tu pourrais écouter avec ta cousine fan de RIHANNA (oui je sais ce devrait être peine de mort automatique) sans qu’elle hurle au satanisme et à la sauvagerie. C’est un CREMATORY light, avec un nom poétique, un chant clair et une musique gentille et mélodique. Par contre comme les jeunes sont quand des rebelles, on ajoute ici et là des riffs plus trash et quelques hurlements mais pas trop non plus, faut pas déconner…

Derrière ce projet se cache Max Leonhardt, le leader guitariste/chanteur de REVERIE. Avec sa gueule d’ange il devrait faire un malheur auprès de ces demoiselles. Le premier single «Mond» semble avoir connu un beau succès outre-rhin et on peut s’attendre à ce que cet album se vende par palettes entière là-bas. Rien n’a été laissé au hasard puisque REVERIE peut s’enorgueillir d’accueillir en guest Michael Rhein, aka. Das letzte Einhorn d’IN EXTREMO groupe lui aussi très populaire. Il est vrai que son timbre de voix fait des merveilles et apporte une touche, un supplément d’âme à un single très consensuel. Le chant en allemand n’est pas un obstacle et se marrie bien à l’ambiance dark proposée. Les chansons les plus réussies sont de loin les plus agressives comme «Sturm» ou «Hexe». On est alors très proche d’un CREMATORY, la présence ô combien indispensable de Felix Stass en moins. Nous touchons du doigt le problème de REVERIE. A force d’avoir le cul entre deux chaises, le groupe propose un album décousu qui manque nettement de cohérence.

C’est bien beau de vouloir bouffer à tous les râteliers mais cela se paye. Pour retrouver grâce à mes yeux, Leonhardt devra assumer et faire des choix. Pour l’instant il est assez loin du compte.

[5,5/10] Oshyrya

 

Site Officiel: http://www.reverie-welten.com/

FaceBook Officiel: ici

 

2012, SPV

Tracklist (68:42 mn) 01. Sturm 02. Heliodromus 03. Nebel 04. Mond 05. Sommer 06. Hexe 07. Abgrund 08. Die Stadt 09. Ewigkeit 10. Wandel 11. Erinnerung 12. Schwarze See (Bonus Track) 13. Ruhmlos 14. Mond (Extended Version)