Archive for janvier, 2012

Fastway – Eat Dog Eat

C'est dans les vieux pots qu'on fait les meilleures soupes, c'est entendu. Et ça se vérifie une fois encore avec le retour inattendu de Fastway (voire inespéré pour certains nostalgiques du hard rock teinté de blues des années 80) . 
Pour les plus jeunes d'entre vous, ce groupe culte "malheureusement trop tôt disparu" fut constitué par Fast Eddie Clarke (ex guitariste d'un Motorhead en pleine ascension vers la gloire, de 1976 à 1982, éjecté contre son gré) et Pete Way en rupture d'UFO. Fastway avait tracé son sillon et accédé à la célébrité dans les années 85 à 90, l'usure des tournées mis à mal la carrière du groupe, laché par Dave King et le label, bref,  le début des années 90 fut fatal.
20 ans près le dispensable Bad Bad Girls, que vaut le retour en studio du groupe ? Allons droit au but, le trio s'en sort avec les honneurs, comme si les années n'avaient pas prise sur eux. Fast Eddie livre des riffs efficaces et accrocheurs, au chant Toby Jepson (ex Little Angels), remplit son rôle à la perfection. Matt Eldrige à la batterie martèle les fûts, percutant mais sans esbrouffe inutile. Les compos sont variées dans une veine hard rock à l'ancienne, avec une bonne dose de blues dans le ton, énergiques et solides, qui sonnent comme des classiques, sans prétention. L'album défile sans susciter l'envie de l'éjecter ou de zapper, même la semie ballade (digne d'un dirigeable plombé) Dead And Gone passe le cap sans encombre. Certains pourront faire la fine bouche et ne pas trouver l'album inoubliable, mais il est suffisamment accrocheur pour susciter de l'intérêt et surtout une sensation agréable entre les esgourdes au point de l'écouter encore et encore. Le retour de Fastway vaut plus que le silence, et c'est bien là l'essentiel.
 
Hamster (07.5/10)
 
 
 
 
SPV – Steamhammer / 2011
 
Tracklist (44 minutes)
01. Deliver Me 02. Fade Out 03. Leave The Light On 04. Loving Fool 05. Dead And Gone 06. Sick As A Dog 07. Freedom Song 08. Who Do You Believe 09. Love I Need 10. On And On 
 

Terrorizer – Hordes Of Zombies

Tiens, un comeback ! Ca faisait longtemps, non ? Voyons voir, la dernière annonce de comeback, c’était Gorguts ? Ou Nasum en live avec Keijo ? Mmmm pas moyen de m’en souvenir, et on s’en fout un peu, car au rayon « grind qui tue », Terrorizer se pose là. World Downfall a beau être sorti quand j’avais 8 ans, il ne reste pas moins un de ces gros pavés dans la mare qui, de temps en temps, vient encore gentiment squatter ma platine. Et puis, un comeback, c’est Terrorizer, c’est un peu dans la logique des choses : un album, une séparation, un comeback, un album, une séparation (cette fois due au décès de Jesse Pintado), un comeback, un album. Business As Usual, quoi !

Premier changement frappant : la section rythmique. Au revoir Tony, bonjour David Vincent. Les fans de Morbid Angel ont dû tirer une drôle de tronche à cette annonce. Vous imaginez ça ? Morbid Angel sort un album sans Pete, officiellement blessé au dos, et voilà qu’on apprend que notre pote Pete passe sa revalidation à enregistrer un album de grind et qu’il bosse avec David ! Voilà de quoi défriser plus d’un fan de l’Ange Morbide. Autre changement majeur : Katina Culture, qui est chargée de faire oublier Jesse Pintado… une rude tâche, mine de rien.

Venons-en aux faits : la première écoute m’a franchement enthousiasmé. Un grand sourire aux lèvres, je dodelinais joyeusement du chef tout au long de l’album. Je le mis ensuite de côté pour traiter quelques albums moins enthousiasmants et le laissai reposer. Hélas, entre-temps et par le plus grand des hasards, j’ai remis la main sur un autre retour gagnant : Lock Up – Necropolis Transparent. Et là, la révélation : bordel, le voilà, le comeback grindcore des 5 dernières années ! 
 
Et Terrorizer, dans tout cela, me direz-vous ? Eh bien, Terrorizer avait, à l’instar de Lock Up, toutes les cartes en main pour frapper tout aussi fort : un nom connu, voire culte et un line-up de renom. Seulement, là où Lock Up a sorti un album tout en prise de tripes, Terrorizer donne rapidement l’impression de tourner en rond. Le premier « fautif » : Anthony Rezhawk, dont le chant devient vite lassant et manque de mordant. À l’écoute de Hordes Of Zombies, je ne peux pas m’empêcher de comparer avec ce que font d’autres frontmen, et le constat est flagrant : Anthony se fait bouffer à la régulière par ses concurrents directs. 
 
En outre, un des sentiments qui règnent lorsque j’écoute cet album, outre une belle déception, est une impression de tourner en rond : à plusieurs reprises, j’ai vérifié sur l’écran de mon iPod de quel morceau il s’agissait. Après deux écoutes, ce serait compréhensible. Après une dizaine, ça commence à devenir inquiétant…
 
Vous l’aurez compris, à mes yeux, Terrorizer aura fait impression le temps d’une écoute. Puis, je me suis souvenu qu’ils n’étaient pas le seul projet grind orphelin de Jesse à être revenus d’entre les morts. Là où Lock Up a su renaître de ses cendres, Terrorizer se la joue « zombie qui se prend les pieds dans ses boyaux » et se vautre. Dommage.
 
[4/10] Mister Patate
 
Site officiel : xxx
 
Season Of Mist – 2012
Tracklist 1. Intro 2. Hordes Of Zombies 3. Ignorance And Apathy 4. Subterfuge 5. Evolving Era 6. Radiation  Syndrome 7. Flesh To Dust 8. Generation Chaos 9. Broken Mirrors 10. Prospect Of Oblivion 11. Malevolent Ghosts 12. Forward To Annihilation 13. State Of Mind 14. A Dying Breed
 
Douze ans passés après l'écoute de Gemini (2000), le second album des transalpins qui nous intéressent ici puis un troisième opus en 2002, Razorblade God, passé inaperçu, un E.P. en 2007 pour remettre en route la machine et voici après cinq ans supplémentaires un quatrième disque à la gloire du power/heavy metal si cher aux italiens à la fin des années 90 et du début des années 2000. Drakkar était alors un compagnon d'aventures des Heimdall, Domine, Highlord, Athena ou Hyperion et n'a pas eu les opportunités des Rhapsody ou Labyrinth en leur temps.

Toutes ces années écoulées n'auront pas cassé la passion de trois hommes, Dario Beretta (guitare), Corrado Solarino (claviers) et Davide Dell'Orto (chant) totalement dévoués à un style et à nouveau sous les feux de la rampe pour dévoiler leur nouvelle histoire, un concept science fictionnel.

Drakkar s'est donné les moyens musicalement parlant d'arriver à son but, les compos s'étendent entre power, heavy, néo classique, hard rock variant ainsi les tempos, les ambiances pour intégrer l'auditeur au sein de l'épopée.
Clairement Drakkar a mûri sa musique et ce temps de latence très long aura été bénéfique aux musiciens.
Les solos sont lumineux, les claviers s'extirpent d'une faille temporelle rappelant parfois Deep Purple sur les sonorités d'orgue (« Revenge is done ») et le vocaliste tient la cadence, la puissance et les aigus.
Seul ombre au tableau la production étouffée ruine la dimension grandiose dont aurait pu bénéficier cet album avec un producteur aguerri et donc des moyens plus conséquents.
Il faudra patienter deux intros avant de subir l' « armageddon machine » qui contrairement à son titre est assez posé puis c'est avec « Revenge is done » que la cavalcade débute avec quelques inspirations maidenienne ou priestienne et un refrain fédérateur. Le combat commence et le répit n'est pas dans l'immédiat, les morceaux défilent avec un éponyme tonitruant, un « At the Flaming Shores of Heaven » épique ou une conclusion (« New Frontier ») speed et annonciatrice d'un épilogue heureux en espérant qu'il en soit de même pour cet album qui a juste le mérite de faire les choses bien  et qui ravivera des souvenirs à quelques metalleux  adeptes de traditionnel.

En comparaison avec un album chroniqué récemment, le dernier Freedom Call, Drakkar doit s'accrocher car il a bien plus de talent de composition, des idées et  un attrait mélodique ne se limitant pas à sortir des refrains entraînants. Il y a une place à prendre au chaud entre Iron Mask et Iron Savior.

Clayman (07,5/10)

http://www.myspace.com/drakkarweb

My Kingdom Music / 2012
Track List (56:11) : 1. Hyperspace – The Arrival / 2. Day of the Gods / 3. The Armageddon Machine / 4. In the Belly of the Beast / 5. Revenge Is Done / 6. When Lightning Strikes / 7. Winter Soldiers / 8. Salvation / 9. At the Flaming Shores of Heaven / 10. We Ride / 11. The Awakening / 12. My Endless Flight / 13. Aftermath – The Departure / 14. Engage! / 15. New Frontier