Archive for janvier, 2012

Lyriel – Leverage

Convaincu par Autumntales et fortement décontenancé avec Paranoïd Circus, c'est avec une certaine curiosité que je m'attelle à l'écoute de la quatrième réalisation des allemands de Lyriel revenant avec le soutien d'AFM Records.
D'emblée, annonçons la couleur, Lyriel est à la frontière entre metal et rock avec la présence d'un violon et d'un violoncelle utilisés par le passé pour donner un aspect folk au septet.
Avec Leverage, Lyriel a décidé d' hausser quelque peu le ton en se faisant le chantre des grosses guitares augmentant la puissance de sa musique pour un résultat plus approprié lorsqu'il s'agit de fréquenter nos colonnes. N'allez pas vous imaginer non plus qu'ils font figure de représentant de l'antichambre du death, non il s'agit toujours du même registre mais avec un accent puissant plus mis en avant et c'est tant mieux.
Les amateurs des groupes où domine une demoiselle derrière le micro sauront apprécier puisque pour la plupart de ces groupes errent ente metal sympho, rock/metal gothique ou folk. Lyriel peut s'affilier à toutes cette mouvance des « female fronted metal band » sans perdre ceux aux frontières de ce domaine (Within Temptation, Delain, Nemesea, Autumn…).
Sans être d'une grande originalité, sans faire preuve d'une personnalité à toute épreuve, Lyriel a su en trente cinq minutes mettre son talent aux services de morceaux plaisants, facile d'accès avec une présence des instruments à archer savamment dosée. Les guitares ont pris un tournant massif sur certaines rythmiques et il est fortement agréable de s'enfiler (« Leverage » ou « White Lilly »), de prendre deux titres en allemand dans les oreilles sans sourciller, le puissant « Aus der Tiefe » et le très réussi « Wenn die Engel Fallen » aux notes de pianos délicieuses, au double chant masculin/féminin savoureux au milieu de guitares puissantes bien présentes pour mêler les tempos de la plus belle des manières.
« Voices In My Head » emporte l'adhésion et le groupe pourrait en faire son porte étendard sur cet opus car ce quatrième titre traîne avec lui efficacité, chant féminin rock aux petits oignons, refrain accrocheur, deux micro interventions gutturales masculines et une rythmique bien armée pour le live.
Seules fautes de goûts sur cette galette, l'intro sans intérêt et une ballade sans âme « The Road not Taken ». A part cela Lyriel aura réussi à récupérer mon assentiment et Leverage saura se faire parfois une place dans mon lecteur pour revenir sonner à mes chastes oreilles car ce qui faisait la force d'Autumntales se retrouve ici (l'esprit Blackmore's Night en moins). Il manque peut être cette innocence qui fait la fraîcheur des premiers albums mais l'expérience aura su s'insuffler au minimum sur la cover bien plus pro que les précédentes tout comme la prod.

Clayman (07/10)

http://lyriel.net/
http://www.myspace.com/lyrielband

AFM Records / 2012
Track List (34:55): 1. Intro / 2. Leverage / 3. Parting / 4. Voices In My Head / 5. The Road Not Taken / 6. White Lilly / 7.  Aus der Tiefe / 8. Wenn die Engel fallen / 9. Side By Side / 10. Repentance

 

Matthew Widener en a gros sur la patate, apparemment. Et quand on s’appelle Matthew Widener, le meilleur moyen d’extérioriser ces frustrations et ces sentiments, c’est la musique… Vu le CV du bonhomme (ex-Exhumed, Cretin, etc.), on pouvait s’attendre à une bonne décharge dans les dents. Avec Liberteer, son nouveau projet, Matthew partage avec nous ses opinions et sa conversion à l’anarchie. Amateurs de grind engagé, suivez-moi !

Le boulot abattu ici est tout bonnement affolant. En 17 morceaux (ou plutôt devrais-je dire 17 chapitres d’une seule et même plage), Liberteer prend par les tripes et délivre un grind des plus efficaces. Passée l’intro aux relents presque nationalistes (on imaginerait bien une armée, bannière au vent et prête à se lancer dans la bataille), Liberteer ne fait pas de quartiers. Ici, c’est boucherie à tous les étages, et le seul nom qui me vient à l’esprit pour vous donner une idée de cet album est Napalm Death. Que ce soit au niveau de la violence musicale ou du chant (on dirait un Barney vraiment de mauvais poil), Liberteer a des faux airs de ressemblance avec un des pères fondateurs du genre. Toutefois, et c’est une bonne chose, Matthew a ajouté ce petit élément qui le distingue, cette touche « patriotique » presque déplacée, avec ses cuivres qui sonnent comme une fanfare d’armée ou, sur « Sweat For Blood », comme un morceau de la BO de Rocky. Ce petit plus, s’il peut sembler un peu étonnant sur le papier, s’avère vraiment excellent à l’écoute de l’album.

À l’heure d’écrire ces lignes, je n’ai pas encore entendu le nouveau Napalm Death.
D’après les échos, il est énorme. Cependant, mon impatience envers cette sortie a tout à fait disparu. Liberteer, non content de jouer le rôle de « l’album qui me servira d’amuse-gueules avant Utilitarian », est bien en passe de lui voler la vedette. À écouter, d’urgence !
 
[8,5/ 10] Mister Patate
 
Site officiel : xxx
Myspace officiel : xxx
Facebook officiel : www.facebook.com/liberteer
 
Relapse Records – 2011
Tracklist 1. The Falcon Cannot Hear the Falconer 2. Build No System 3. Without Blazon (Is the Flag I Hold Up and Do Not Wag) 4. We Are Not Afraid of Ruins 5. Class War Never Meant More Than It Does Now 6. Rise Like Lions After Slumber 7. That Which Is Not Given But Taken 8. Better to Die on Your Feet Than Live on Your Knees 9. Usurious Epitaph 10. Revolution's Wick Burning Quick 11. 99 To 1 12. Sweat for Blood 13. Barbarians at the Gate 14. When We Can't Dream Any Longer 15. It Is the Secret Curse of Power That It Becomes Fatal 16. I Am Spartacus 17. Feast of Industry
 

The Dirty Youth – Red Light Fix

Amis gallois, désolé, je dois bien l'avouer, l'actualité musicale de votre contrée ne m'est pas familière. C'est un peu de votre faute aussi, ici, dans l'hexagone, le seul Jones que l'on connaisse, c'est le guitariste. Bon, j'exagère un poil, les amateurs de rugby rajouteront volontiers la demie douzaine de Jones qui évoluent dans l'équipe nationale. Alors non, je n'avais jamais entendu parler de ce groupe qui existe depuis 2007, promis à la gloire internationale, depuis une participation au Download festival, si l'on se fie aux échos de la presse locale britannique, d'ordinaire si objective et mesurée (oui, c'est ironique là). 
Plutôt énergique, à l'image de la frontwoman Danni Monroe aux vocalises, le combo se situe dans une veine un poil rock et metal, et la première chose que l'on remarque c'est le son énorme concocté par Martyn 'Ginge' Ford et Colin Richardson (une petite liste … Carcass, Chimaira, Slipknot, Machine Head, Dearly Beheaded, Fear Factory et j'en oublie sans doute). Au delà de ça, on peu ajouter quelques textes amusants et infantiles (le parti pris ado plus ou moins pubère fait sourire).
Mais le tout masque mal le côté calibré  des compos variées, mais un peu prévisibles. Pas déplaisant, mais pas de quoi tomber à la renverse non plus. Néanmoins le groupe gallois à le bon goût d'éviter de nous sortir une ballade à la sauce Evanescence, ici le ton est plus rock, plus direct. On retiendra aussi la concision du groupe qui livre des compos qui n'atteignent pas 4 minutes au compteur, idéal pour le matraquage à la radio… Un potentiel commercial ? Sans aucun doute. Avec une bonne pelletée de pillage de Skun Anansie, de compos de rebelles pour ados certifiées multiplatines, et un soupçon de Marylin Manson (le riff principal d'Ellen) , un vrai foutoir en somme. Vu le savoir faire (le guitariste en possède indéniablement, comme en témoigne son solo dans Last Confession), on pourrait espérer mieux qu'une habile compilation destinée à choper à Avril Lavigne son coeur de cible situé du côté des 9/16 ans. Amis gallois, autant je vous sais capables du meilleur au rugby à XV, mais pour ce qui concerne le headbanging, j'ai un doute.
 
 
Hamster (05/10)
 
RMR Records / 2011
Tracklist (32 minutes)
1. Rise up 2. The end 3. Requiem of the drunk 4. Fight 5. Final chapter 6. Ellen 7. Red light fix 8. Last confession 9. Promises 10. This is for you