Archive for janvier, 2012

Opera Diabolicus – 1614

Opera Diabolicus est le rejeton du compositeur David Grimoire et du parolier Adrian de Crow avec un concept sur la Comtesse Bathory (l'ogresse des Carpathes ou encore Comtesse sanglante), morte en 1614, tourné autour de la combinaison d'éléments musicaux dark et théâtraux dramatiques alliés à un doom metal atmosphérique, épique et progressif.
Rien que ça avec en plus la présence d'une soprano, de Snowy Shaw (Notre Dame, King Diamond, Mercyful Fate, Therion), Mats Leven (Therion, Y. Malmsteen) et Niklas Isfeldt (Dream Evil).
La fine équipe et son duo de concepteur ont du talent à revendre dans cette mise en scène où tout part un peu dans tous les styles.
Les dix minutes de « The Gates » se forgent sur des riffs complexes, des sons d'orgue sombres et atmosphériques, un chant grogné tout ceci dans une ambiance fantasmagorique.
« Blood Countess Bathory » et ses neuf minutes (au clip très travaillé) alterne entre douceur féminine accompagnée le plus souvent de piano ou guitare acoustique et malsanité masculine ou démoniaque avec tempos plus denses et guitares bien saturées.
Ensuite les morceaux restent longs et l'on se prend logiquement à trouver des similitudes avec Therion sous certains aspects bien évidemment dus au chant mais aussi avec Notre Dame (ou même Diablo Swing Orchestra) pour la folie inhérente aux compositions qui partent dans tous les sens.
Tout cela paraît un peu décousu mais c'est un mal nécessaire pour développer toute la richesse musicale mise en place sur ce 1614 aux qualités indéniables pouvant en rebuter certains.
« In Memoriam » se fait interlude avec sa partition: batterie, basse, claviers, ses quelques rires diaboliques et malsains du milieu et ses petites notes répétitives de boîtes à musique sur le final. « Forbidden » s'appréhende plus facilement avec son refrain bien défini et sa structure plus commune.
Le long final «  Stone by Stone » s'étendant sur neuf minutes n'apportent pas de bonus par rapport à ses pairs de même durée, il manque même de caractère pour rivaliser avec les deux morceaux porteurs de l'album, une conclusion sans grande envergure pour un tel projet.

Opera Diabolicus est sans doute l'un des projets récents les plus intéressants et aventureux sortis dernièrement mais avec ça le sentiment qu'il manque une ligne directrice/ un fil rouge, des phases mélodiques plus marquées domine et cet ensemble parfois déstructuré peine à séduire comme le fût l'album Quarterpast de Mayan.

Clayman (07/10)

http://www.myspace.com/operadiabolicus

Metalville / 2012
Track List (53:50) : 1. Overture / 2. The Gates / 3. Blood Countess Bathory / 4. The 13th Guest / 5. In Memoriam / 6. Mythos Lamia / 7. Forbidden / 8. Stone by Stone

 

The Rotted – Ad Nauseam

Mine de rien, les Anglais de The Rotted auront fait un bon bout de chemin : après une carrière assez intéressante avec Gorerotted, le groupe a décidé de changer de nom et de style en 2008. Certains avaient été désarçonnés par cette évolution et ne retrouvaient plus dans The Rotted ce qui leur avait tant plu chez Gorerotted. Qu’à cela ne tienne, les Rosbifs nous livre un deuxième album dans la pure lignée de leur premier effort sous leur nouveau nom et enfonce bien le clou !

Au programme : du Death basique aux relents de grind et de D-Beat. The Rotted envoie la purée comme il le faut, avec juste ce qu’il faut de colère dans le chant et de groove pour inviter au secouage de tignasse. On peut certes coller un beau carton rouge sous le nez du groupe pour manque d’originalité flagrant (des relents parfois trop marqués de Napalm Death), mais l’énergie est là, et elle est communicative.

Malheureusement, un constat s’impose : mis à part un « Surrounded By Skulls » désarmant d’efficacité (un hit en puissance), l’album ne brille pas non plus par ses temps forts. Alors, oui, l’écoute est aisée, on se surprend même à écouter cet album avec un certain entrain, mais il est très difficile de ressortir des moments-clés sur cet album : on monte en puissance jusqu’à la troisième piste, puis on se laisse glisser tout doucement jusqu’à la fin, dans sa lancée, sans se fouler. Dommage. Si tout l’album avait été du tonneau de « Surrounded By Skulls », je pense qu’on tenait un sacré prétendant au titre d’album le plus efficace des 5 dernières années. Ici, nous n'avons qu'un album passe-partout, pas trop mal branlé, mais sans plus.

[6/10] Mister Patate

Site officiel : xxx
Myspace officiel : www.myspace.com/therotted

Candlelight Records – 2011
Tracklist 1. Anarchogram Sun 2. Rex Oblivione 3. Surrounded by Skulls 4. Non Serviam 5. Just Add Nauseam 6. Entering the Arena of the Unwell 7. The House of Bedlam 8. Apathy in the UK 9. Motörbastärds 10. The Hammer of Witches 11. Put Me Out of Your Misery

Enid – Munsalvaesche

Cet album est ambitieux, pour sûr. Mais… trop? Pour commencer, ils sont déservis par le qualificatif "médiéval" dont ils ont été ou dont ils se sont affublés: la musique médiévale ça n'est pas juste du mineur avec des tambourins, très loin s'en faut; si Rhapsody peut se permettre d'utiliser ce qualificatif ici et là c'est parce qu'ils connaissent suffisamment bien la musique (en général) pour moderniser la chose tout en restant dans le "médiéval dans l'esprit"! Là il s'agit plutôt de fantasy, pensez-y comme à une bande-son pour un livre ou un jeu vidéo, par exemple. Ceci mis à part, c'est plutôt bien fait, ils ont un propos du début à la fin, c'est bien joué sans aller se perdre dans des fioritures inutiles, le chant est peut-être trop froid mais au moins il est juste et "avec envie".

Pourtant, la sauce ne prend pas vraiment. Ils tentent beaucoup de choses, mais toujours gentiment: on a presque l'impression qu'ils sont partis avec plein d'idées en tête, et que petit à petit, à force de répétitions et d'enregistrements, ils ont épuré tout ça pour que l'auditeur ne se sente jamais perdu. Il y a de bonnes idées de temps en temps, et même originales!, mais on garde quand même l'impression d'une sorte de "easy listening fantasy heavy rock"? Une jolie chose qui passe bien dans les oreilles, même les moments méchants (qui sont vraiment "méchants" pour le style) ne débordent pas trop… mais ça ne marque pas vraiment au bout du compte, on aura passé un moment agréable avec eux le temps de l'album, et puis on passe à autre chose.

[6,5/10] Polochon

Code666, 2011

Tracklist (54:06) : 01.Red Knight 02.Legends From The Storm 03.Belrapeire 04.Munsalvaesche 05.Condwiramurs 06.The Journey 07.Valley Under Two Suns 08.Sheafs Of Sparks