Archive for février, 2012

Chaque fois que nous recevons un nouvel album à chroniquer, il est bien souvent accompagné d’une bafouille présentant le groupe et expliquant pourquoi nous devrions a-d-o-r-e-r ce disque. Etrangement pour le premier album des italiens de RHOPE, Bakerteam Records se fait exceptionnellement disert et préfère mettre l’accent sur ceux ayant mixé et masterisé Turning Maybes Into Reality et sur la qualité de l’artwork signé Niklas Sundin. Tout cela incite à la prudence au moment d’enfourner le Cd dans la platine.

Les transalpins ont décidé de lancer d’emblée une offensive vers l’auditeur via un « Slaves » au riff bien bourrin. Pas de temps mort pour une chanson menée pied au plancher. Le chant clair domine mais les italiens n’hésitent pas à durcir le propos pour le refrain en hurlant à gorge déployée. Cette entrée en matière est très réussie et nous permet de fonder quelques espoirs sur ce nouveau groupe. On prend les mêmes et on recommence tout au long de l’album. La plupart des compositions sont menées tambour battant et laisse peu de répit à l’auditeur. RHOPE alterne intelligemment les rythmes et propose ici et là des interludes plus calmes (« Parallel » ou « Lust ») pour permettre de répondre son souffle. Le groove qui se dégage de la musique des transalpins est assez remarquable et apporte un vrai plus. RHOPE ne se laisse pas enfermer par les catégories et fait comme bon lui semble. Quand il en ressent le besoin, le groupe enrichit son heavy métal de rythmes syncopés rappelant le néo-métal ou de riffs qui ne jureraient pas sur un album thrash.

Quelques défauts plombent quand même un peu cet album. Tout d’abord il est trop long et les dernières compositions sont plus douloureuses. La recette proposée étant sensiblement la même tout au long du disque, on frôle l’indigestion sur les dernières bouchées. Je trouve que la batterie sonne parfois un peu cheap et enfin le chant clair est assez nasillard et a tendance à taper sur le système. On finit par s’y habituer mais cela gâche un peu le plaisir surtout que le chant hurlé est lui tout à fait convaincant.

Turning Maybes Into Reality est une belle réussite pour un premier album. RHOPE m’a impressionné par la qualité du travail abattu, ils sont parvenu à marier avec talent puissance et mélodie. Quelques défauts de jeunesse ne permettent pas au groupe d’atteindre les sommets mais ils peuvent être fiers d’eux.

[7,5/10] Oshyrya

 

Site Officiel: http://www.rhope.it

MySpace Officiel: http://www.myspace.com/rhopeband

 

2012, Bakerteam Records

Tracklist (63:36 mn) 01. Slaves 02. Into The Box 03. Parallel 04. False Needs 05. Lust 06. Your Peace 07. Comedown 08. Truth Lies 09. Extinction Is Forever 10. Entropy Of Brain 11. Cut The Pressure 12. Now

Ce que je vais dire peut paraitre idiot et il ne s’agit peut-être que d’une coïncidence mais à force de chroniquer ses dernières semaines des groupes de hard rock sur le retour je commence franchement à saturer. Vouloir se reformer après des années d’absence ou poursuivre l’aventure contre le bon sens épuiserait le plus courageux des chroniqueurs. Donc voilà, c’est avec un manque d’enthousiasme flagrant que je m’attaque à ce nouvel album de MAD MAX. Etait-il vraiment indispensable de remettre le couvert 25 ans après Night Of Passion (1987) pour offrir un album sérieux mais qui n’apporte absolument de nouveau sur la scène rock ?. J’ai eu beau écouter encore et encore ce disque dans le voiture, luttant pour ne pas me retrouver dans le fossé malgré la neige et le verglas, je me suis désespérément ennuyé. Ces compositions sont éculées et pas assez accrocheuses.

Certains m’en voudront de dépeindre ainsi un tableau aussi négatif mais il est épuisant d’assister à cette multiplication de reformations/résurrections sans grand intérêt. Oui les musiciens sont talentueux et doués, ils ont connu leur heure de gloire au milieu des années 80 mais en 2012, j’attends autre chose qu’un disque de hard rock de plus. Bien entendu tout est soigné, bien calibré. Des artistes aussi expérimentés connaissent toutes les ficelles pour proposer des titres solides et sympathiques. La production est bonne et la musique n’est pas désagréable en fond sonore. Un trouve ici et là un petit côté DEF LEPPARD qui apporte un twist certain mais c’est du déjà fait, déjà entendu…

La nostalgie est un sentiment humain bien naturel mais ce n’est jamais bon de vivre dans le passé. Si vous avez adoré MAD MAX quand vous aviez encore des cheveux et de l’acné dans les années 80 vous pourrez prendre du plaisir à écouter Another Night of Passion. Sinon, passez votre chemin.

[05/10] Oshyrya

 

Site Officiel: http://www.madmaxofficial.de

MySpace Officiel: http://www.myspace.com/madmaxmusic

 

2012, SPV / Steamhammer

Tracklist (46:21 mn) 01. Rocklahoma 02. 40 Rock 03. Metal Edge 04. You Decide 05. Welcome To Rock Bottom 06. Fallen From Grace 07. Black Swan 08. Back And Alive 09. The Chant 10. Fever Of Love 11. True Blue

Kickback – Et Le Diable Rit Avec Nous

Kickback, à mes yeux, a toujours davantage fait parler de lui par son attitude que par sa musique. Volontiers provocateur, extrême, colérique, n’hésitant pas à se faire remarquer par sa hargne lors d’un passage au Neurotic Deathfest (ce groupe reste le seul combo de Hardcore à avoir foulé les planches du 013 dans le cadre de ce festival au cours des 5 dernières années, et leur passage avait fait forte impression), Kickback reste pourtant, à mes yeux, dans l’ombre de ses concurrents directs qui font passer le son avant l’image. Alors oui, Kickback traîne sa réputation dans le milieu, mais après un dernier album en demi-teinte, parviendra-t-il encore à se distinguer musicalement ou tombera-t-il au niveau des groupes qui n’existent que par leur réputation ?

Depuis l’arrivée de Toxik H, Kickback a poursuivi sa mue, s’éloignant petit à petit du hardcore pour voguer vers des horizons plus expérimentaux, où la violence brute et directe laisse la place à un jeu d’ambiances noires et oppressantes. La « Toxik H Touch », déjà entrevue sur l’album précédent, est ici flagrante. Fini le HxC pur et dur, bonjour le cocktail désespérant fait de hardcore, de black et de quelques expériences sonores intéressantes (ce son de guitare en intro de « Triumph And Disgust »), le tout accompagné par un Stephen qui semble avoir retrouvé un second souffle. Bon, j’ai toujours un peu de mal avec son chant, mais je vois mal quel autre timbre pourrait mieux coller à cette déferlante. Mon seul reproche serait la fin de l’album et ces deux reprises qui, à mes yeux, sont en rupture avec le reste de l’album.

Qui l’eût cru ? Ce Kickback-là me plaît. Les fans de la première heure doivent certainement se demander ce qui a bien pu arriver à leur poulain. Perso, je me demande pourquoi ils ne se sont pas engagés plus tôt sur cette voie. Certes, l’album est loin d’être parfait et souffre de quelques passages moins marquants (et se finit en queue de poisson avec ces reprises), mais il vient me rappeler qu’il ne faut jamais enterrer trop vite un groupe, comme je l’avais pourtant fait après avoir écouté No Surrender… Mais peut-être est-ce justement lorsque l’on n’attend plus rien d’un groupe que l’on est le plus surpris.
 
[6,5/10] Mister Patate
 
Site officiel : xxx
Myspace officiel : www.myspace.com/kickback
 
GSR Music / Season Of Mist – 2012
Tracklist 1. Sorption 2. Triumph and Disgust 3. Cavalcare La Tigre 4. Le Chant Du Diable 5. We Prowl, They Crawl 6. Weltanschauung 7. Stained I 8. Stained II 9. It’s A Burning Hell 10. Mind Of A Lunatic