Archive for février, 2012

Audience: c’était l’affluence des grands jours au Zénith de Paris

Lights: gros moyens mis en œuvre pour DREAM THEATER, dans l’ensemble très efficaces

Son: très bon

Ambiance: excellente pour DREAM THEATER, polie pour PERIPHERY

 

Le retour des enfants prodiges du métal progressif s’annonçait à Paris. L’excitation était à son comble pour ce premier concert dans la capitale sans Mike Portnoy. Le groupe allait-il remplir la salle ? Quel accueil serait donné à Mike Mangini après toutes les polémiques entre le groupe et son ancien batteur ? Les réponses allaient venir très rapidement…

 

PERIPHERY (set de 30 mn)

La première partie était assurée par les américains de PERIPHERY. Je ne connaissais pas le groupe et j’étais curieux de les découvrir live. Première surprise avec la présence de pas moins de 3 guitaristes sur scène. Tout ce petit monde évoluait dans un espace assez restreint. Le décor de scène était limité au strict minimum avec un simple backdrop avec le logo du groupe en rouge sur fond noir. Musicalement, PERIPHERY propose un métal très technique et sans limite dans un style proche de MESHUGGAH. Le résultat est complexe, surprenant et assez bourrin. Cette mécanique de précision n’était cependant pas à la fête ce soir. Les nombreuses subtilités, les nuances de la musique du groupe sont passées bien souvent à la trappe, mêlées dans un maelström sonore non identifié. On voyait bien les musiciens multiplier les défis techniques à la guitare mais difficile de percevoir la partition de chacun. PERIPHERY mérite d’être revu dans de meilleures conditions pour se faire vraiment une opinion.

Setlist:

New Groove

Letter Experiment

Jetpacks Was Yes!

Buttersnips

Icarus Lives!

Racecar

 

DREAM THEATER (set de 2h20)

Le décor de scène de DREAM THEATER est assez simple. 3 grands cubes trônent au fond de la scène et permettent de diffuser différentes séquences vidéos pendant le concert. Comme pour l’ère Portnoy, la configuration de la batterie de Mike Mangini fait elle aussi son effet, l’ensemble est massif avec de très nombreux cuivres tout autour du batteur. A 20h35, début des hostilités, la musique d’Hans Zimmer retentit et les écrans diffusent un petit dessin animé représentant chacun des membres de DREAM THEATER. Les chants bouddhistes retentissent et les américains entrent sur scène pour interpréter un premier extrait de A Dramatic Turn of Events, « Bridges in the Sky ». Nos amis semblent être très en forme et ils arborent tous un énorme sourire (sauf John Myung, faut pas déconner quand même). Le son est clair et puissant, tous les instruments se détachent harmonieusement les uns des autres, un vrai plaisir.

James Labrie assure avec brio ses parties et nous la joue régulièrement majorette en balançant de tous côtés sont pieds de micro. A la fin de ce premier titre, Labrie présente officiellement Mike Mangini qui reçoit un triomphe des nombreux spectateurs. J’ai rarement vu un nouveau musicien accueilli de cette manière ! Mike Portnoy était très aimé des fans qui ne tiennent cependant pas rigueur au groupe d’avoir continué sans lui. Le deuxième titre est une surprise avec un « 6.00 » extrait d’Awake. Je n’avais vu cette chanson interprété sur scène et pas d’hésitation, c’est un carton. Les titres s’enchainent naturellement et tous passent haut la main le test de la scène. DREAM THEATER alternent habilement nouvelles et anciennes compositions.

Mike Mangini assure un sympathique solo de batterie et c’est une réussite pour un exercice périlleux. Ce n’est pas trop long, pas ennuyeux et il fait la preuve de sa maitrise et de son talent exceptionnel. Le public réagit avec ferveur et soutient de bout en bout le nouvel arrivé. Afin de faire redescendre la pression, le groupe propose un interlude acoustique sympathique. Armé de sa guitare sèche, John Petrucci, accompagné de James Labrie, interprète deux chansons plus intimistes : « The Silent Man » et « Beneath the Surface ». Le résultat est assez joli et permet à tout un chacun de reprendre son souffle avant une deuxième partie de concert toute aussi électrisante que la première.

Contrairement à l’époque précédente, DREAM THEATER varie peu la setlist d’un concert sur l’autre. Sur cette tournée, le passage acoustique n’est pas systématique (on pouvait espérer un très étonnant « Wait for Sleep » à la place) et « The Root of all Evil » peut être remplacé par « The Dark Eternal Night» ou avoir « As I Am » comme rappel. DREAM THEATER enchaine avec bonheur « On the Backs of Angels» et deux extraits de Six Degrees Of Inner Turbulence. Le public est ravi et exprime bruyamment sa satisfaction. Le concert s’approche doucement de sa fin avec les classiques « The Spirit Carries On » et un « Pull Me Under » atomique en guise de rappel. Pour résumé, ce fut une grosse claque.

Comme pour enfoncer le clou et définitivement tourner la page Portnoy, aucune chanson de Black Clouds & Silver Linings ne sont interprétées sur la tournée. Dommage car il s’agit d'un bon disque mais DREAM THEATER avait sans doute besoin de cela pour amorcer ce nouveau chapitre sur scène. Comme de tradition l’accent a vraiment été mis sur le dernier opus avec pas moins de 6 titres proposés sur 9 possible.

Setlist:

Dream Is Collapsing (Intro – Hans Zimmer)

Bridges in the Sky

6:00

Build Me Up, Break Me Down

Surrounded

The Root of All Evil

Drum Solo

A Fortune in Lies

Outcry

The Silent Man (Acoustic)

Beneath the Surface (Acoustic)

On the Backs of Angels

War Inside My Head

The Test that Stumped Them All

The Spirit Carries On

Breaking All Illusions

Encore:

Pull Me Under

 

Conclusion:

Fidèle à sa réputation DREAM THEATER a encore proposé un concert excellent, professionnel, rien à redire. Le niveau technique a été comme toujours ébouriffant et les sourires à la fin du concert en disaient long. Mike Mangini semble être là depuis des décennies et s’est parfaitement fondu dans ce collectif si bien huilé.

Sans vouloir raconter ma vie, je me trouvais dans le RER A en rentrant de ce concert et la rame était bloquée à la Défense. Un homme assis en face de moi discute avec sa chère et tendre et remarque le billet de concert que je tiens à le main. Il interrompt ma lecture et me demande si j’ai aimé la prestation des américains. Il m’explique avoir décroché lors d’une des dernières tournées, fatigué par l’enchainement de medleys interprétés par le groupe. Alors oui, cher inconnu du RER A, DREAM THEATER a retrouvé un nouveau souffle avec Mike Mangini et casse la baraque. Il me tarde de pouvoir à nouveau prendre ainsi mon pied lors du prochain passage des américains.

 

PS : J’ai jamais vu ça, pendant l’interlude entre PERIPHERY et DREAM THEATER, alors que les roadies réaménageaient le scène, dans un des coins du Zénith, un écran est descendu et, comme au cinéma, le public a eu le droit de subir bandes annonces de film ainsi que des publicités pendant 10-15 minutes ! J’étais sur le c… Sans être insupportable, l’envahissement de la publicité devient vraiment une plaie.

 

Un grand merci à Karine de Roadrunner Records France

Jacob Bredahl, ex frontman d'Hatesphere, n'est pas resté inactif depuis 2007. Le voilà qui rejoint en 2009 The Downward qui se métamorphose en The Kandidate. Un premier album (Until We Are Outnumbered, ), et des tournées en compagnie d'Entombed ou Volbeat, en guise de consécration, une prestation en 2010 au Roskilde Festival. Depuis, on note l'arrivée d'un nouveau batteur qui à rejoint le groupe, Niels Peter. 
Venons en à l'essentiel, voilà 11 compos (dont une longue introduction) ramassées pour une durée de 31 minutes (le plus long titre n'excède pas 30 minutes), qui se vautrent avec délice dans un son cradingue et nous font goûter aux joies du mélange d'un poil de Thrash, de Death, et de Punk ! Le morceau d'introduction, sobrement intitulé "Death" laisse espérer une bonne claque dans la tronche à coups de riffs crasseux et de larsens en guise de solis (parfois on du solo mélodique, comme on peut l'entendre sur Fucked in the Search for Life).
La suite tient à peu près ses promesses, une bonne dose de furie, un défouloir plus proche de Discharge que de Hatesphere qui parait beaucoup plus subtil à la réflexion. Ajoutez à la recette un soupçon d'Entombed (le riff principal du morceau Modvind). De quoi vous lancer avec entrain dans un circle pit en chambre, ou filer un mal de crâne instantané aux plus mélomanes.
Parfois la sauce ne prend pas, Let the Maggots Have It est pour le moins poussif, il se traine en longueur, loin derrière les autres morceaux bien plus rapides et percutants. L'effort tient la route à défaut d'être novateur, en revanche on peut regretter le parti pris au mixage qui relègue trop souvent le chant de Jacob en arrière plan. D'ailleurs à la production, le fautif c'est Jacob qui s'est mis derrière les manettes, tandis que pour ses parties de chant il a fait appel au le seul gars au Danemark semble t-il capable de produire décemment les groupes locaux, l'inévitable Tue Madsen. Au moins maintenant on a une certitude concernant Jacob, il peut aussi produire des groupes avec un son dégueulasse sur commande ! Energique et plutôt accrocheur malgré son aspect ouvertement débraillé, The Kandidate devrait être élu sans peine auprès des amateurs de punk (avec ou sans chiens), de hardcore à l'ancienne, et des plus ouverts des thrasheurs. 
 
Hamster (07/10)
 
 
 
Napalm records / 2012
Tracklist (31 minutes)
1. Death 2. Beyond the Mind, Sleep You´ll Find 3. One and Alone 4. Total War 5. Modvind 6. Let the Maggots Have It 7. Standing on the Cliffs of Madness 8. Fucked in the Search for Life 9. Disillusionized 10. Dommedag 11. The Knives Spit

The Cumshots – Norwegian Jesus

Petite séquence nostalgie ce soir, en rangeant les copies promotionnelles qui traînaient dans mon bureau, je suis retombé par hasard sur Norwegian Jesus, ce monument du mauvais goût craché à la gueule du monde par les joliment dénommés Cumshots. Sortez les lunettes de protection ou vous risquez la conjonctivite.

Pris au premier degré, cet album est une véritable croisade, Kristofer Schau et ses acolytes portant fièrement le message de la chrétienté, de la vraie chrétienté, époque Ancien Testament, quand il ne fallait pas tendre l’autre joue et quand Dieu faisait passer son message aux pécheurs à grands renforts de pluie de feu et de soufre. « We Are Marching For A Purer World, A New Crusade Has Started », le message de « Rotten Womb » est on ne peut plus clair, et il est encore exacerbé par le morceau suivant, « Psalm 109 », inspiré du psaume du même nom. La charge est sonnée, le message délivré par le groupe est on ne peut plus radical… et c’est justement là que The Cumshots veulent en venir. En reprenant des textes de l’Ancien Testament (un livre bien plus burné que le Nouveau Testament, d’ailleurs… En fait, la Bible a deux faces, un peu comme si Slayer et Grateful Dead avec fait un split ensemble), The Cumshots dénoncent cet extrémisme en musique. Ici, le Death’n’Roll se fait tantôt hargneux (« Psalm 109 »), tantôt presque bluesy (l’énorme « Paint You With A Knife » et le final de « Turn Or Burn », où Kristofer récite le chapitre 20 du Lévitique sur fond d’envolées de guitares), voire tout simplement catchy (« Sieg Christ », « Rotten Womb » et « Go Forth And Fuck »). Chaque morceau fait mouche, contrairement aux autres albums du groupe qui contiennent toujours l’une ou l’autre piste moins efficace. J’en viendrais presque à reprendre l’image évoquée par ma chère confrère Zeletith sur la route du Hellfest : « ces gars font de la pop, ces morceaux sont faits pour se coller direct dans ton crâne ». 
 
En 2003, après un premier album presque anecdotique, The Cumshots a réussi un coup fumant avec un album qui frappe fort, très fort. Amateurs de provoc’, ruez-vous sur cette galette qui fleure bon le soufre, et si vous avez l’occasion de les voir en live, n’hésitez pas un instant !
 
[8,5/10] Mister Patate
 
Site officiel : xxx
Myspace officiel : www.myspace.com/cumshots
 
Big Dipper – 2003
Tracklist 1. Rotten Womb 2. Psalm 109 3. Numb Reaper 4. Retch And Bleed 5. Paint You With A Knife 6. Sieg Christ 7. Born To Destruct 8. For The Sake Of Man 9. Go Forth And Fuck 10. Turn Or Burn