Archive for février, 2012

Majestic Downfall – The Blood Dance

Jacobo Cordova est une figure culte de la scène Metal Mexicaine, dont l'activité est pour le moins intense. Bassiste pendant une décennie pour le compte du groupe de Doom Antiqua, qui a splitté après une démo et un album, il se lance dans un projet Majestic Downfall avec le batteur Alfonso Sanchez. Jacobo est du genre musicien multicartes très impliqué, on le retrouve depuis 2011 dans un groupe de Death mélodique (The Ill Over Death), dans un autre groupe de Thrash Death -Ticket To Hell- et ce toujours en compagne d'Alfonso Sanchez. Mais aussi dans le groupe de Death Metal Zombiefication. Quant on connait le background de Jacobo, on n'est pas surpris de voir un album quasi solo (seule intervention extérieure, l'aide d'Alfonso Sanchez à la batterie) aussi abouti.
Le multi instrumentiste affiche sa détermination à toute épreuve. Après une démo en 2007, The First Abyss, en 2009 il sort  via le label My Kingdom Music le premier album Temple of Guilt. Voici le deuxième opus qui sort en 2011 une nouvelle fois sur le label italien. D'emblée il fleure bon le Doom Death qui prend le temps d'étendre toute sa noirceur jusqu'aux tréfonds des conduits auditifs. 7 Titres pour près d'une heure de musique, les amateurs de speed et de grind sont prévenus, qu'ils abandonnent tout espoir.
Oubliez les clichés convenus sur cette destination ensoleillée qu'est le Mexique, ici il n'en pas question. La brève intro acoustique atmosphèrique ne laisse guère de doute, Jacobo met d'emblée en oeuvre un implacable rouleau compresseur à coup de guitare saturée au son cru qui devrait titiller agréablement les amateurs de Doom death du début des années 90 (avec une prédilection pour Paradise Lost, comme on peut l'entendre sur le morceau Cronos). Son cru de rigueur, section rythmique pachydermique et mélancholie absolue sont au programme. Parfois le sursaut est permis, on note bien une accélération musclée du tempo sur "Dimension Plague" ou un solo de guitare très mélodique sur  "An Untraveled Road" , mais c'est pour nous enfoncer plus bas encore par la suite.  Jacobo alterne cris torturés et vocalises d'outre tombe et ne laisse guère de répit à l'auditeur. Juste de quoi reprendre son soufle, quelques passages atmosphérique et lugubres sont disséminés pour aérer un poil le propos (parfois trop linéaire). "The Blood Dance" est une lente agonie mise solidement en musique et Jacobo n'est pas loin de nous persuader que l'enfer est au Mexique. A découvrir.
 
Hamster (07.5/10)
 
 
 
My Kingdom Music – Chaos Records  / 2011
 
Tracklist (58 minutes)
01. The Blood Dance 02. From Black To Dead 03. Majestic Embrace 04. Dimension Plague 05. Army Of Salvation 06. An Untraveled Road 07. Cronos
 

Megadeth – Th1rt3en

Treize albums… Si le titre du dernier Megadeth a bien un mérite, c'est de rappeler la longueur de la carrière du groupe du désormais quadragénaire Dave Mustaine… Je suis un amateur de la seconde heure, celle de la sortie des météorites qu'étaient en leur temps Rust In Peace et – un peu moins – Countdown To Extinction. À l'époque Megadeth, doté de son meilleur line up avec Marty Friedman et Nick Menza en plus des incontournables Dave Mustaine et Dave Ellefson, était une force montante en terme d'inspiration et de créativité. Même si certains avaient pu rechigner devant le ralentissement de plus en plus patent sur Youthanasia ou Cryptic Writings, il fallait reconnaître que la qualité de l'interprétation et de la production s'alliait à une capacité, hélas disparue, à créer des tubes qui faisaient des concerts de Megadeth de grandes réussites. L'accentuation du tournant entamé avec Risk (1999) allait sonner la fin des heures de gloire du combo, le reniement des racines thrash allant cette fois trop loin pour les fans.

Pourtant le pire allait être à venir puisque plus jamais Megadeth ne décrochera de disques d'or aux États-Unis – ce qui avait été le cas même de Risk – et que les problèmes de line up que l'on pensait réglés allaient s'accumuler. Ainsi Marty Friedman et Nick Menza furent écartés en deux temps avant que Dave Ellefson ne quitte le groupe après un The World Needs A Hero très audible mais sans flamme.  

Depuis Megadeth se cherche alternant le très bon, l'assez réussi, le franchement passable voire le vraiment le raté. Si United Abominations a fait l'objet d'une recension favorable dans nos pages, le dernier disque en date – Endgame – a été l'objet d'une critique de notre Webhamster aussi destructive que les obus des orgues de Staline tombant sur le bunker du Fürher. Plus généralement on remarquera que les avis divergent totalement selon les fans, certains rejettant tout en bloc alors que d'autres plébiscitent The System Has Failed (c'est mon cas) ou Endgame (les amateurs de speederies). 

Le retour du fils prodigue

Revenons à Thirteen. S'il y a bien un élément qui lui permet de sortir du lot c'est le retour de Dave Ellefson qu'on n'attendait plus. Je suis d'avis que même si Ellefson n'avait jamais beaucoup composé pour le groupe – moins que Friedman par exemple – le bassiste jouait un rôle positif dans son fonctionnement et participait à l'identité de ce qui doit être un plus que simplement le groupe de Dave Mustaine pour fonctionner. C'est d'ailleurs dans ce travers qu'était tombé le groupe récemment. On remarquera qu'il n'y a pas de révolution sur ce plan là avec Thirteen puisque Dave Ellefson n'a strictement rien composé ici et que le pourtant très talentueux Chris Broderick se contente encore une fois après Endgame de poser ses solos sur la musique de Mustaine. C'est dommage. Cela d'ailleurs empêche la complémentarité des deux guitares de jouer à plein et, malgré quelques duels bienvenus (notamment sur le titre d'ouverture « Sudden Death »), on peut dire que le couple de solistes formé par Mustaine et Broderick est une paire inférieure à la paire Mustaine / Poland ou Mustaine / Friedman. Cette remarque n'est pas une critique globale toutefois et il faut souffrir d'un énorme acouphène pour ne pas réaliser que ce Thirteen est quand même très bien interprété et produit. Mais ce n'est pas neuf pour Megadeth.

Exhumer les vieilleries a du bon… 

La grosse attente se trouve au niveau des compositions. Le temps des Peace Sells… et des So Far, So Good, So What ? ne contenant que huit titres et aucune chute de studios est bien révolu puisque, depuis plusieurs années, les disques de Megadeth sont non seulement bien remplis mais donnent toujours lieu à du matériel inédit. Ici il y a une nouveauté : c'est grâce à ce matériel plus ou moins inédit que le treizième disque de Megadeth contient treize morceaux. En effet deux titres à l'origine destinés à des jeux vidéos ont été intégrés (« Sudden Death » et « Neverland »), deux vieilleries issues des sessions de Countdown To Extinction et Youthanasia (« New Word Order » et « Millenium of The Blind ») ont été réenregistrées et un titre inachevé envisagé pour United Abominations a été fini pour ce disque (« Black Swan »).

Cela donnera une occasion aux grincheux de râler et de faire remarquer que l'inspiration ne devait pas être au beau fixe pour que Mustaine en soit réduit à farfouiller dans ses fonds de tirroir. Je ne fais pas partie de ces grincheux et j'estime qu'il est toujours triste qu'un excellent titre en puissance reste à l'état de démo crasseuse aboutissant dans un best of confidentiel. Car ces titres dénichés sont majoritairement très bons à l'instar de ce « Black Swan » doté d'un riff mémorable ou du survitaminé « Neverland » qui aurait tout à fait pu trouver sa place sur Rust In Peace. Quant à « The New World Order » il rappelera aux nostalgiques à quel point le groupe actuel est inférieur à celui de l'époque Countdown To Extinction : ce qui est une des meilleures chansons de ce Thirteen n'avait pas été considéré comme d'un assez bon niveau pour le disque auquel elle était destinée.  

C'est inquiétant surtout si l'on compare la qualité de ce morceau à quelques autres titres cette fois récents et pas franchement engageants  : « Guns, Drugs And Money » très banal, « Fast Lane » déjà entendu… Par ailleurs « Millenium Of The Blind » ne méritait peut-être pas cette résurrection, car s'il s'agit d'un assez bonne composition, elle est dotée toutefois d'un refrain un peu pénible et a tendance à se traîner en longueur. En tant que ballade sombre, elle a cependant le mérite de participer à un panachage des styles clairement voulu ici et qui fait de ce disque un bon résumé de la carrière du groupe depuis Rust In Peace.  

Tenir la longueur est dur avec l'âge

Par ailleurs, Thirteen regorge d'autres compositions allant du bon – « Public Ennemy N° 1», « We The People », « Wrecker » – au  franchement excellent comme ce  « Deadly Nightshade » et son riff détonnant ou « Whose Life (Is It Anyway) qui surprend au premier abord par son riff hardcore avant de prendre une tournure plus classique pour du Megadeth. Malgré la contrainte que s'est imposé Dave Mustaine de tenir la longueur des treize titres, le défi est donc globalement relevé malgré quelques hauts et bas en terme d'inspiration.

On sait qu'il est très dur de passer les cap des quatre-cinq albums en maintenant une même constante dans la qualité de composition. Certains groupes comme Deep Purple ont cherché la solution à ce problème en organisant le turn over du line up alors que d'autres groupes ont choisi de se saborder au bon moment (Led Zeppelin par exemple). Il semble que Megadeth ait alterné les deux démarches, puisque Mustaine après avoir annoncé un split il y a quelques années, a choisi multiplier les allers et venues des musiciens. Espérons qu'avec le retour de Dave Ellefson et les qualités de composition retouvées sur ce disque, Megadeth retrouve le statut de groupe de thrash et de metal parmi les créatifs de sa génération.

Baptiste (7,5/10)

 

Roadrunner Records / 2011

Tracklist (57:36) : 1. Sudden Death 2. Public Enemy No. 1 3. Whose Life (Is Irt Anyways?) 4. We The People 5. Guns, Drugs & Money 6. Never Dead 7. New World Order 8. Fast Lane 9. Black Swan 10. Wrecker 11. Millennium Of The Blind 12. Deadly Nightshades 13. 13 

   

PPM (Power Prog & Metal) Fest 2012

Les 6, 7 et 8 avril 2012.

A Mons (Belgique): Lotto Mons Expo, 2 avenue Thomas Edison, 7000 Mons

Groupes à l'affiche:
– Vendredi: Rhapsody, Korpiklaani, Sceptic Flesh, Trollfest, Odd Dimension, Methusalem, Goliath.
– Samedi: Accept, Sonata Arctica, Evergrey, Finntroll, Andromeda, Hell, Eden's Curse, Pathfinder, Evidence, Fury UK, Nightqueen, Azylia, No Fatality.
– Dimanche: Blind Guardian, Epica, Freak Kitchen, Powerwolf, Mystic Prophecy, Stormwarrior, Power Quest, Manigance, Lonewolf, Beyond The Labyrinth, Stonegoats, Nereids.

Ouverture des portes:
– Vendredi: 17h00
– Samedi: 11h30
– Dimanche: 13h00
(Horaires des groupes: consultable sur le site du festival.)

Tarifs normaux*:
– Vendredi 6 avril seul: Prévente: 28€  / Sur place: 39€ 
– Samedi 7 avril seul: Prévente: 47€  / Sur place: 55€ 
– Dimanche 8 avril seul: Prévente: 47€ * / Sur place: 55€ *
– Les 3 jours: Prévente: 84€  (pas de précision pour un tarif sur place: a priori disponible uniquement en prévente.)
(* Les prix ne comprennent pas les éventuels frais de camping ou de réservation: contrairement à d'autres festivals, le PPM n'organise pas "lui-même" d'espace camping ou assimilé.)

+ Tarifs V.I.P. **:
– Vendredi 6 avril seul: Prévente: 69€
– Samedi 7 avril seul: Prévente: 99€ 
– Dimanche 8 avril seul: Prévente: 99€ 
– Les 3 jours: Prévente: 230€ 
(Pour les tarifs V.I.P., aucun tarif "sur place" n'est précisé: a priori disponible uniquement en prévente.)
(** Ne comprennent pas non plus les frais de camping ou de réservation. Comprennent par contre:
– L’accès au festival
– L’accès au Parking VIP
– Accès à l’espace VIP (endroit de passage des groupes + bars musiciens)
– Accès dans la salle aux podiums surélevés
– 1 repas dans le restaurant VIP (3 menus aux choix) avec vin
– Boissons Full gratuites
– WC-pass gratuit.)

Dixit le message de l'équipe de communication: "Le PPM Fest 2012 , c'est 3 jours de musique non stop et 32 groupes qui,
en alternance, s'approprieront les 2 scènes afin de permettre à tous ses visiteurs de profiter de chaque concert."
Dixit un membre de l'équipe qui s'est déjà rendu dans ce festival: "Le système des deux scènes qui se font face est absolument magnifique, surtout pour les séances de sprint quand deux groupes enchaînent rapidement… et tant que le festival n'est pas surpeuplé! Même si la salle est couverte le son y est généralement bon. Enfin, comme tout festival se doit d'avoir son coin de verdure, vous pourrez aller vous dorer la pillule au bord du cours d'eau en face quand vous commencerez à avoir besoin d'une pause… pas que le dit cours d'eau soit merveilleux, mais ça fait toujours une pause! Ou aller chercher quelques victuailles dans le centre commercial juste en face, aussi. En gros un local stratégiquement (très) bien situé, même s'il manque un "coin organisé" pour planter sa tente et tuti quanti!"

Site officiel: http://www.ppmfest.com/