« Qui pisse contre le vent, se rince les dents », « horizon pas net, reste à la buvette », « à la Saint-Médar, la nuit sera noire », autant d’adages, de croyances populaires et de proverbes qui, s’ils peuvent sembler risibles, sont pourtant d’une pertinence absolue. Et justement, il en existe un pour la bande à Al Jourgensen : « pour qu’un album de Ministry te déchire le trou de balle, il faut un Bush dans le Bureau Ovale ». Dès lors, quelle mouche a bien pu piquer ce bon vieux Al pour tenter un comeback alors qu’aucun Bush n’occupe la Maison Blanche ? Je crains que personne ne détienne la réponse à cette énigme, Al lui-même n’est peut-être même pas en mesure de s’en souvenir, mais le fait est là : Ministry est de retour, pour le meilleur… et surtout pour le pire.
Crevons l’abcès tout de suite : nous avons affaire ici à une parodie de Ministry. Vous vous souvenez de ce groupe vicieux, de ses concerts où chaque minute était une agression sonore et dont on ressortait vidé, de ses brûlots survitaminés ? Oui, ce groupe qui a craché Psalm 69 à la gueule des States, souvent enterré, toujours ressuscité, qui revenait inlassablement, comme les hirondelles au printemps… Envolé ! Ministry court après sa gloire et sa renommée en nous vomissant une resucée de ses derniers efforts, le talent et l’efficacité en moins. Mis à part quelques éclairs de lucidité – le plus marquant étant « Double Tap » qui conserve une force de frappe correcte –, le groupe semble en roue libre, encore rouillé avec sa brève retraite. Et dire que Ministry avait reçu un enterrement de première classe avec son live Adios… Non, Al a jugé bon de faire revenir à la vie son projet principal, une énième fois… la fois de trop !
Et dire que je me moquais de ma grand-mère quand elle assénait ses proverbes avec conviction. Là où elle est maintenant, elle doit bien se foutre de ma gueule en voyant à quel point Ministry m’a déçu. J’aurais dû me fier au fameux adage évoqué en intro et me consoler avec la « trilogie anti-Bush fils ».
[2/10] Mister Patate
Site officiel : www.thirteenthplanet.com/ministry
Myspace officiel : www.myspace.com/ministrymusic
13th Planet Records – 2012
Tracklist 1. Ghouldiggers 2. Double Tap 3. FreeFall 4. Kleptocracy 5. United Forces 6. 99% 7. Relapse 8. Weekend Warrior 9. Git Up Get Out 'n Vote 10. Bloodlust 11. Relapse (Defibrillator Mix)

Le temps file à une allure folle, quand on y pense. Prenez mon exemple : déjà plus de six ans de bouteille chez Metalchroniques, à vous donner mon avis sur les dizaines de galettes qui ont défilé dans mon mange-disques au fil de ces années. C’est marrant, à l’époque, alors que ma curiosité n’était pas encore assez assouvie et que j’avais encore tant à découvrir, je me souviens avoir jeté une oreille sur Hazardous Mutation, deuxième opus des Ricains de Municipal Waste, et j’avais bien apprécié ce que j’entendais là. Aujourd’hui, quelques années plus tard, ils sont de retour avec un cinquième album, le premier chez Nuclear Blast. Eux aussi ont fait un sacré bout de chemin, mine de rien.