A la rédaction, on a pas tous les jours l'occasion de chroniquer un groupe Turc. Pourtant, le metal et la Turquie font souvent bon ménage (comprenne qui pourra). Cet encarté mis à part, c'est non sans curiosité que je me suis mis à l'écoute que Chopstick Suicide. Les machins -core ne sont pas vraiment ma tasse de thé, c'est un fait, mais parfois, il arrive que certains trucs me tapent dans l'oreille, comme l'an dernier Trap Them, voir que certains groupes deviennent des vacataires réguliers de mon Ipod et/ou de ma platine, comme par exemple The Dillinger Escape Plan. Les Turcs revendiquant une musique Mathcore, proche de The Dillinger d'après le peu que je pouvais lire sur le Web, j'avais deux bonnes raisons de m'interesser de près à ce disque : le coté exotique (j'avoue aimer écouter des groupes venant de régions improbables ou moins connues que les éternels Europe/USA) et le coté The Dillinger-like.

Dès les premières mesures, Chopstick Suicide me plaît. Le groupe n'a rien de révolutionnaire, certes, mais il fait son job, c'est lourd, bien puissant, les compos sont bien chiadées, comme on dit. Quelques gros breakdown qui font plaisir («As Lay I Fail»), des changements absolument incessants de rythmes et d'ambiances (ils ont la drôle de manie de placer des sortes de mini-ponts acoustico-folk à plusieurs endroits sur quelques chansons), une technique maîtrisée tant à la guitare, la basse que la batterie, même si on est pas au niveau des meilleurs et un voix gutturale assez classique, mais à sa place. Je précise "gutturale" parce que la voix claire est souvent au bord de l'insuportabilité, voir, comme sur «Everyone Sleeps But Me» ou «Small People, Broken Glasses», du chant carrément faux. Elle a cependant un point positif : elle sait tout faire. Pas toujours de la meilleure manière, mais tout y passe : chant hurlé; chant clair, parfois rauque et aggressif, parfois soft;  growl à plusieurs niveaux; scream; … Si nos amis Turcs veulent continuer sur cette voie (haha…), il faudrait peut-être penser à un second chanteur, ou alors, limiter le spectre, parce qu'à force de tout vouloir faire, c'est parfois pas génial. Mieux vaut alors limiter et se concentrer sur l'essentiel.

Pour le reste groupe, ne vole pas son étiquette Mathcore. Sans transcender le genre, l'album est honnête, quelques riffs font mouches, comme par exemple «The Chalk And The Matter» ou «Your Average Hero» (qui aurait vraiment été très bon sans ce choix au niveau du chant, mou et en clair). Le dernier titre est hyper Grind et Punk, il est marrant, ça ressemble plus à un défouloir qu'a un vrai morceau. Les 4 mecs du groupe ont l'air de s'être bien éclatés !

La prod' a bien quelques relents amateurs (par exemple la batterie n'est pas toujours top, surtout la caisse claire qui sonne parfois un peu "premier prix"), mais il n'y a pas vraiment de fautes de gouts manifeste à signaler. Le groupe commet bien quelques erreures mais rien de catastrophique. Je trouve l'artwork hyper sympa, simple et esthétique. Je ne sais pas trop ce qu'ils ont voulu signifier par là, mais il me plaît et sort un peu de ce qu'on a l'habitude de voir, ça mérite d'être signalé.

Bien mais sans plus donc, Lost Fathers And Sons est à écouter si vous êtes fan du genre, ou si vous êtes curieux.

[6.5/10] Poney

Mypace : http://www.myspace.com/chopsticksuicide

Peyote Müzik – 2012

01. Everyone Sleeps But Me, 02. The Chalk And The Matter, 03. Shores Are Not For Vacancies, 04. Television Television, 05. As I Lay Fail 06. Small People, Broken Glasses, 07. Your Average Hero, 08. Kolpa