Emmure est un groupe décrié en général mais il possède ces fans dont font surement parti les frenchies de Selfhate.
Lorsqu'il s'agit du fourre tout metalcore il y ceux qui s'inspirent du death suédois et il y a ceux dont la base est plus ancrée dans le hardcore américain avec gros son et groove pesant à la clé et Ombres et Lumière fait clairement dans la deuxième déclinaison. Les sonorités s'acoquinent de plus avec le ragga metal (sans être comparable à un Skindred pour autant).
Déclinaison dont l'optique est de mettre plein de tout à donf et pourvu que ça balance. Ils partagent avec leurs acolytes américains les casquettes, l'attitude très « jumpante » sur scène, les rythmiques lourdes et l'envie de faire groover mais avec des riffs basiques et peu inspirés mais surtout on croirait entendre un seul riff majeur par morceau.
Le chant en français est revendicatif, scandé à la face du monde comme autant de crachats mais dans ce défoulement Selfhate a l'intelligence de ne pas maquiller ses compos uniquement sous du gros son, il y a de légères teintes mélodiques dans ce fourre tout et c'est là que ressorte les morceaux à la face de l'auditeur.
Ce serait presque vulgaire de ne se contenter que de rythmiques massives et passé la première salve des douze titres où l'impression majoritaire et celle-ci, il faut bien reconnaître un certain travail à ce Ombres et Lumière, pour autant l'impression générale reste assez basique et ces relents de hip hop en arrière pensée sont assez  représentatifs de l'esprit de cet opus. 
 
Alors oui, en concert Selfhate doit broyer des os et faire bondir les jeunes en rébellion mais si c'est au détriment de l'intérêt des compositions c'est un peu peine perdue me concernant.

Clayman (05,5/10)
 

M&O Music / 2012
Track List : 1. J'enterre 2. L'autre 3. Promenons Nous dans le Moi 4. Hanté 5. La Haine 6. Céleste 7. Ici et Maintenant 8. Et si (ft. Rojah B) 9. Le Couloir aux Mille Visages 10. Le Premier Bûcher 11. A Nos Pères 12. Dédales (ft. HK de Livarkahil)