oshy_22092014_RafA posteriori, il est amusant de noter que sur le plan musical, l’Italie des années 80 s'avère nettement plus connue pour la pléthore de chansons commerciales qui trustaient alors les sommets du Top 50 (la vague italo-disco à la DEN HARROW) que pour sa scène métal. Et pourtant les groupes locaux foisonnaient mais se retrouvaient vite devant un mur, devant affronter un certain anonymat vis-à-vis du grand public et l’absence de structures pour se produite sur scène dans ce bonnes conditions. De mémoire de spécialistes, RAFF avait laissé, à l'époque, une bonne impression au sein du milieu underground transalpin.

Né sous le nom de TRANCEFUSION à Milan en 1978, RAFF a vraiment su s’épanouir à Rome, changeant de nom et connaissant l’apothéose en 1981 en assurant la première partie pour les concerts italiens d’IRON MAIDEN. Il s'agissait alors de la première tournée avec Bruce Dickinson derrière le micro. Mais les écueils furent nombreux, les italiens sont obligés de se débrouiller et publient en indépendant un premier opus, Gates of Fortune, en 1983 puis un EP éponyme deux ans plus tard. Sans soutien, l'aventure prend fin en 987. Et c’est en 2012, que RAFF renait  des ses cendres avec l’intégration du guitariste Tony Arcuri aux côtés des deux frères historiques, Chris et Fabiano Bianco. Voici le résultat de leur travail, un second album, lui aussi éponyme.

Les italiens ont décidés de reprendre les choses là où ils les avaient laissées au milieu des années 80. L’influence de la NWOBHM et d’IRON MAIDEN est évidente, on se croirait revenu trente ans en arrière. Ajoutez à cela quelques touches AC/DC et vous aurez un bonne idée de ce qui vous attend. La basse est omniprésente, les riffs de guitare finalement assez simples tout comme la mélodie et les refrains qui se veulent être les plus attrayants possibles. Cela devrait beaucoup amusés les fans de l’époque tant ces dernières décennies semblent n’avoir jamais existées. Il n’y a pas que la musique qui renvoie vers le passé, la production malheureusement aussi. Difficile de croire que ce disque est né au vingt-et-unième siècle. Les plus optimistes diront que cette démarche est volontaire mais j’ai peine à le croire. Quelques chansons sortent du lot et émergent (« Running Like Hell ») mais l’impression générale demeure mitigée. Nous sommes en présence d’un groupe sérieux, de bons amateurs mais RAFF ne parvient pas à s’approcher des standards modernes.

Tel n’est sans doute pas l’objectif, les italiens se font plaisir et réussiront sans doute à combler leurs fans nostalgiques de l’éopque. Tout le monde a pris de l’âge et il ne faut pas prendre tout cela trop au sérieux. La gloire de RAFF a été très éphémère mais cette première partie d’IRON MAIDEN ne pourra jamais leur être enlevée. Un album propre mais qui sonne trop passéiste pour convaincre.

Oshyrya (5,5/10)

 

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Jolly Roger Records / 2014

Tracklist (40:53 mn) 01. Raff Force Commandos 02.Running Like Hell 03. I Trust 04. Rocker 05. Live It Loud 06. Watch It 07. Dreamer 08. Signal From Hell 09. All For One (I Want You Now) 10. Driven Mad 11. Gates of Fortune 12. Rock the World (Bonus Track)