Les frères Helwin déclinent à nouveau le son de leur entité Withdrawn dans le death le plus mordant mais aussi le plus académique où l'attrait se fait dans les cassures de rythmes succintes, la technique mais sans sortir des riffs trop mélodiques ou favorisant à grande échelle l'attrait auditif.

Contrairement à leur travail des débuts, l'évolution s'est faite plus dans la sauvagerie et dans l'aspect rouleau compresseur que dans la finesse. Le travail sur The Strongest Will porte le sceau d'un death fait pour impacter au plus vite le public.
Les bordelais se livrent à un exercice assez délicat car pour éviter de saouler trop vite son auditoire tout en le maintenant en tension, il faut parvenir à subsister dans le registre démolisseur en accompagnant les déflagrations de substantielles mais discrètes touches mélodiques. Tout l'équilibre est là, savoir doser sa musique sans être dans l'atomisation à tout va en gardant cette petite flamme death suédois qui parsemait les débuts du groupe. Alors certes, les influences scandinaves en ont pris un coup mais il reste de vagues souvenirs en arrière bouche et The Strongest Will vit et s'apprécie aux fils des écoutes.
 
J'avoue avoir surtout pris des claques à la première écoute, à la seconde aussi d'ailleurs, la batterie de Julien n'y étant pas pour rien. Puis j'ai persévéré, sinon cet album serait resté pour moi un objet de death basique. Au long cours il faut percevoir, les riffs techniques, les annotations fines en bord de ligne à la limite de la rupture avec le reste comme si Withdrawn avait travaillé son propos sur le consta d'un éventuel prof notant en haut de la copie du précédent devoir : « Trop massif, aérez votre devoir, n'en faites pas des tonnes et sachez être plus éloquent dans le discours ».
 
Withdrawn a rendu sa copie et peut se targuer d'avoir réussi son examen même si c'est vrai ce second opus est puissant et c'est bien la moindre des choses puisque Withdrawn officie dans la catégorie brutale mais le travail de compositions fait apparaître un réel plus dans les atours qui habillent les compositions.
 
La scène bordelaise tient la route entre Withdrawn, Ad Patres ou le retour de Seth il y a de quoi s'en prendre plein la gueule.
 
Clayman (07,5/10)

http://www.myspace.com/withdrawn1

Great Dane Records / 2012
Track List (43:29) : 1. Thy Decimator 2. Hunt to Slaughter 3. Dusk of the Cursed 4. Giant in Shadow 5. Kingdom Nothing 6. Ignominious Shell 7. Flesh Made Weapon 8. Tombwomb 9. Oblivion 10. Anthem