Archive for mai, 2012

Etrange démarche, initiée par le label italien Scarlet Records, que de proposer un album best-of couvrant seulement les cinq premiers albums du groupe de métal progressif danois. Ok, on peut considérer cette période comme l’âge d’or du groupe mais s’arrêter en 1997 ou en 2007 à l’arrivée ou au départ de John West aurait eu plus de sens. Depuis 1989, Andre Andersen tient seul solidement la barre du navire. Les musiciens passent mais lui continue inlassablement l’aventure ROYAL HUNT. Cet album présente le meilleur de la période 1992 à 1999. Trois chanteurs différents se succèdent alors devant le micro : Henrik Brockmann, DC. Cooper et John West.

L’écoute de ce disque a un petit goût de nostalgie, à l’époque le groupe était une valeur sûre, une étoile montante de la scène prog métal européenne. Deux compositions extraites de chaque album sont proposées. On s’étonne quand même du choix de la tracklist. Ok les goûts et les couleurs sont différents pour chacun de nous mais quand même c’est bizarre. Autant il peut être toujours intéressant de faire découvrir au public des titres moins connus mais certaines omissions sont assez surprenantes. Les choix en particulier pour Moving Target (1995) et Paradox (1997) me semblent particulièrement discutables. Il s’agit peut-être des deux meilleurs albums de ROYAL HUNT (avec le suivant Fear) avec un DC COOPER au top de sa forme et un Andersen particulièrement inspiré. Je ne m’explique pas l’impasse sur « 1348 » et « Last Goodbye ». Pour Paradox, c’est encore pire, zapper LE tube des danois « Message to God » est une hérésie ! Heureusement que « Tearing Down the World » est là sinon c’était la bérézina. L’absence de « Lies » pour l’album Fear est tout aussi choquante… Serait-ce une question de droit ? Mystère… Autre avertissement pour les non-initiés, l’écoute des 4 premières chansons extraites des 2 premiers opus fait un peu mal aux oreilles tant la production sonne faible et datée.

Si on fait abstraction du fait qu’il s’agit là d’un simple best-of sans fioritures ni bonus, j’aurais dû adorer Heart of the City. Il couvrait la période glorieuse de ROYAL HUNT, le temps où les danois grandissaient et forgeaient leur son. Grosse déception car je ne me reconnais pas dans le choix des titres proposées. Un album sans intérêt.

[05/10] Oshyrya

 

Site Officiel: http://www.royalhunt.com

MySpace Officiel: http://www.myspace.com/royalhuntmusic

 

Scarlet Records / 2012

Tracklist (57:33 mn) 01. Running Wild 02. Kingdom Dark 03. On The Run 04. Clown In The Mirror 05. Making A Mess 06. Time 07. Tearing Down The World 08. Silent Scream 09. Fear 10. Sea Of Time

Huntress – Spell Eater

Cette chronique du premier album de HUNTRESS me force à faire un constat, « l'esprit est ardent mais la chair est faible ». (Marc 14, 38 – Matthieu 26,41). Pour être honnête, je n’avais, avant cette chronique, qu’une vague idée de la musique des américains. La seule image que je gardais à l’esprit était celle de la plastique très avantageuse de sa chanteuse Jill Janus. À ma décharge, le groupe use et abuse de cet aspect dans toute sa communication et Janus maitrise ces éléments sur le bout des doigts grâce à son expérience de cabaret. Pour mener à bien son projet musical, elle est entourée de joyeux bûcherons qui ne sont pas là pour faire de la figuration.

Gros riffs bien bourrins

Pour un premier album, HUNTRESS tronçonne joyeusement les tympans, pas de quartiers pour l’auditeur qui devient d’un coup le gibier à abattre. La musique proposée s’ancre dans le terreau du heavy traditionnel, typé NWOBHM voir stoner, saupoudré d’influences extrêmes et d’occultisme au sein d’une musique orientée. Tout part de bon gros riffs bien bourrins, d’une solide section rythmique et du chant très agressif de Janus. Ce n’est pas Arch Enemy mais Janus fait montre d’une palette vocale impressionnante, avec un timbre de voix assez grave et des hurlements ici et là. Amusant au début, cela devient quand même vite fatiguant. Question de goût on va dire. 

Compositions pêchues et bien foutues

Les américains ne réinventent pas la roue mais proposent quand même des compositions pêchues et plutôt bien foutues. Les mélodies sont soignées, les soli cisaillent avec entrain nos esgourdes et Janus s’époumonent à longueur de chansons. L’album est très homogène mais je me suis rapidement ennuyé, il manque une flamme pour vraiment faire décoller l’ensemble. Et HUNTRESS n’est pas le seul groupe a exploité ce filon du heavy métal occulte. Récemment les polonais de CRYSTAL VIPER s’y sont aussi essayés sans beaucoup plus de succès.

Si vous aimez folâtrer dans les bois, jouer avec du sang et pratiquer les arts occultes, vous serez sans doute sensibles à la démarche d’HUNTRESS. Personnellement cela m’a laissé plutôt froid tant la musique, bien exécutée par ailleurs, manque de souffle et d’originalité. Le tournée à venir en compagnie de DRAGONFORCE va s’avérer amusante tant les publics me semblent différents.

Oshyrya (6,5/10)

 

Site Officiel

MySpace Officiel: http://www.myspace.com/huntresskills

Napalm Records / 2012

Tracklist (43 mn) : 01. Spell Eater 02. Senicide 03. Sleep And Death 04. Snow Witch 05. Eight Of Swords 06. Aradia 07. Night Rape 08. Children 09. Terror 10. The Tower

Silent Opera – Immortal Beauty

Silent Opera voit le jour en 2007, avec la réunion de quatre jeunes musiciens italiens. Je dis jeunes, car Marco Clari, guitariste et compositeur principal, est le plus âgé avec ses 25 ans. Le groupe tente une incursion dans le monde déjà bien occupé du metal symphonique. Silent Opera réussira-t-il à percer par son originalité, ses prouesses techniques, ou ses mélodies?

La réponse est non.

Ambra Gerussi, la chanteuse lyrique, fait rapidement étal de sa formation classique et de qualités techniques indéniables. Toutefois, le côté lyrique est par moment ressenti comme un moyen de prendre ses distances avec la musique plutôt que tenter de se l'accaparer. N'est pas NIGHTWISH premier âge qui veut, même en sortant des ingrédients similaires. Dommage, car la concurrence est rude et de nombreux groupes font un véritable effort d'originalité ou de technique pour se démarquer (comme WILDPATH, parmi de nombreux autres exemples). Ici, on reste dans le convenu, l'éculé, comme le pauvre cheeseburger tout ramolli qui tire la gueule et qu'un mec vous sert avec un sourire hypocrite.

Les mélodies peinent à être agréables et ne vont donc pas marquer, les soli sont un peu timides par moments, les changements de tonalités sont convenus. Rien de percutant donc, malgré la bonne volonté des musiciens de jouer avec application leur partition. En fait, la sensation est celle d'avoir une production scolaire.

Alors, on aura droit au morceau en italien, "Selene", à un duo avec un des autres musiciens dans "Always With You", et au morceau épique "The Silent Opera", mais tout aura un côté un peu non fini, voire cheap (regardez donc cette couverture, une fleur, une horloge –> beauté immortelle, mais il n'y a même pas besoin de picoler pour trouver ça!)

Malgré les défauts, il faut rappeler qu'il s'agit d'un premier essai, et il convient d'honorer leur travail qui est appelé à mûrir et à offrir un peu d'originalité. (venant d'un groupe plus expérimenté, la note aurait été divisée par deux). Mais pour l'instant, en tant qu'acheteur potentiel, vous aurez mieux à faire que de dépenser votre argent dedans. Allez voir ailleurs, sauf si vous êtes un inconditionnel de metal symphonique, ou de metal italien, ou que vous ne savez pas quoi faire de votre argent (dans ce cas, le site accepte les dons).

Meliadus (04/10)

Site Officiel : www.silentopera.it
Site Facebook : www.facebook.com/Silentoperaitaly
Site MySpace : néant

 

2012, Rock n Growl

Tracklist (55:09 min) 01. Mask Manor 02. Chapter 7 03. Morningstar 04. Lilium 05. Selene 06. Farewell 07. Hidden Lies 08. Always With You 09. Introducing The Muse 10. Your Muse 11. The Silent Opera