Archive for juillet, 2012

Ketzer – Endzeit Metropolis

La qualité d’un premier album peut parfois s’avérer une malédiction. À vouloir trop bien faire, certains groupes ont ainsi brillé de mille feux au moment de la sortie de leur premier effort avant de se casser les dents sur la barre qu’ils avaient placée trop haut. La liste est longue et, même si de telles situations comportent quelques avantages (notamment en termes de place dans votre collection de CD’s, étant donné que seul le premier album vaut le détour), on regrette parfois qu’untel ou untel n’ait pas pu confirmer tout le potentiel dévoilé. Vous comprendrez donc mon inquiétude au moment de la sortie du deuxième album de Ketzer, 3 ans après un Satan’s Boundaries Unchained ravageur.

Après les premières écoutes, un léger sentiment de déception s’installe : moins rageur, Endzeit Metropolis fait presque office de petit frère sage de son prédécesseur, comme si toute l’énergie du groupe avait été utilisée dans le premier opus. Bon, on est loin de l’album de bal musette, bien entendu, mais le premier titre a dû mal à soutenir la comparaison face au titre « Satan’s Boundaries Unchained ». Tout en étant plus court de deux bonnes minutes, il est paradoxalement moins énergique et fait l’effet d’un faux départ. Les autres titres, quant à eux, s’inscrivent dans la même lignée : efficaces, corrects, mais sans cette petite touche de fraîcheur ou de folie du premier album, comme si le groupe était rentré dans le rang. Seules exceptions : l’intermède musical « Farewell, Fade Away » qui apporte un moment de répit bienvenu en milieu d’album et le colossal « He, Who Stands Behind The Rows » qui, du haut de ses 9 minutes, clôture l’album de manière magistrale.

Endzeit Metropolis a beau quelque peu décevoir face à son prédécesseur, il n’en reste pas moins un album solide qui devrait ravir les fans du genre. D’abord un nouveau Desaster, ensuite un deuxième Ketzer : 2012 est, au final, un grand cru en Black Thrash allemand.

Mister Patate [8/10]

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Myspace officiel

Iron Bonehead Productions – 2012
Tracklist 1. Endzeit Metropolis 2. A Requiem For Beauty 3. The Fever's Tide 4. Aesthetics And Ecstasy 5. Farewell, Fade Away 6. Collector Of Worlds 7. Redeemed By Truth 8. He, Who Stands Behind The Rows

 

Ketzer – Satan’s Boundaries Unchained

Beh il était temps de se pencher sur le cas de Ketzer, obscure formation allemande dont le deuxième album, Endzeit Metropolis, est sorti il y a peu ! Par ce que oui, alors que je me lamente parfois pendant des semaines de la pauvreté des sorties du moment, cette petite pépite portant le doux nom de Satan’s Boundaries Unchained m’attendait depuis 2009. Trois ans. Et dire que pendant ces trois années, j’ai dû endurer les derniers méfaits de Loudblast, Gojira, Suicide Silence et de bien d’autres…  Vous me direz qu’ils n’officient pas dans le même registre – et je ne peux que vous donner raison – mais quand on aime le Metal dans toute sa diversité, les étiquettes, on s’en fout un peu, du moment que la musique est bonne.

bonne, bonne, bonne (excusez, il y a de l’écho dans ma cave)

Ketzer, donc, fait partie de ces groupes qui baignent leur Thrash dans une bonne dose de Black, et ce tant au niveau de l’imagerie que des paroles ou du son. À ce niveau, ces petits gars jouent dans la cour des Deströyer 666, Desaster et j’en passe… Mais « jouer » n’est pas vraiment le terme adéquat, à vrai dire, car sur ce premier album, nos amis allemands ne se contentent pas d’un rôle de sous-fifre, bien au contraire ! Après une brève intro, le morceau éponyme déboule sans crier gare, plus de 6 minutes de Black-Thrash de qualité supérieure, une machine à riffs implacable brillamment aérée par une petite pause à mi-course avant de repartir à 200 à l’heure. Wow, ça décoiffe comme entrée en matière… et le reste est à l’avenant ! Sans véritable temps mort, ni faiblesse, Ketzer enchaîne les morceaux avec une efficacité rare. Les transitions se font parfaitement, chaque morceau succédant à l’autre de manière naturelle. Du grand art pour un premier effort !

Houla, trois points d’exclamations sur un paragraphe, l’heure est grave.

Satan’s Boundaries Unchained fait l’effet d’une bombe, ni plus ni moins. On aurait plutôt attendu ce niveau de qualité de la part des ténors du genre, et certainement pas de la part d’un petit groupe allemand qui n’avait jusqu’alors qu’une poignée de démos à son actif. Ne gâchons pas notre plaisir : si vous ne connaissiez pas encore Ketzer, ruez-vous sur cet album. La question qui se pose toutefois est : à vouloir placer la barre si haut, Ketzer n’a-t-il pas brûlé les étapes ? Endzeit Metropolis sera-t-il du même tonneau ? La suite au prochain numéro…

Mister Patate [9/10]

Site officiel

Myspace officiel

Kneel Before The Master's Throne Records – 2009
Tracklist 1. Witchcraft (Intro)  2. Satan's Boundaries Unchained  3. The Fire to Conquer the World  4. Warlust 5. I Am Your Unholy God 6. To Each Saint His Candle 7. Inverted Cross 8. Crushing the Holy 9. My Triumph

 

Offending – Age Of Perversion

Offending n'a rien d'un nouveau venu. Depuis 2005 à l'actif du groupe bordelais on peut déjà compter deux démos et un album. Cette fois ce deuxième opus est intégralement composé de titres inédits, un saut dans le grand bain en somme. Enregistré au Drudenhaus studio sous l'égide de l'ancien clavieriste d'Anorexia Nervosa, Neb Xort, le deuxième album d'Offending se fait remarquer d'emblée par sa force de frappe puissante. Et lorsqu'on officie dans le Death Metal Brutal et un poil technique c'est à l'évidence indispensable. Mais le son n'est pas tout, la maîtrise des instruments et des fondamentaux du genre, ça compte aussi. 

A l'évidence, le groupe fait preuve du savoir faire pour rivaliser, Offending revisite avec talent le Death Metal des années 90. A l'écoute, ce sont des groupes cultes qui reviennent en mémoire, Sinister, Pestilence (dont l'influence se ressent à mi parcours de Infested by His Burden), Hate Eternal… ou Morbid Angel pour n'en citer que quelques uns. Le son, le savoir faire bien présents, Offending en impose avec cette recette percutante mixant Death, Thrash et saupoudré d'ambiance glauque. Reconnaissons également au groupe une maîtrise dans les brutales variations de rythmes et une capacité tout au long de l'album à tabasser la viande méthodiquement. On tiquera de temps à autre sur les vocalises Black, moins convaincantes que le chant Death. Au delà de ça, ce détail n'arrête pas le rouleau compresseur mis en route par le groupe. Age Of Perversion est un album dense et solide qui devrait interpeller tout amateur de Death metal, et de Floride en particulier. Un bon cru.
 
Hamster (08/10)
 
 
Deep Send Records / 2012
 
Tracklist (41 minutes)
1. Infested by His Burden 2. Within This World 3. Modern Enslavement 4. Dominion XXI 5. Religion Depravity 6. Age of Perversion 7. Hopeless Submission 8. Raped by Religion 9. Devotion