Quand on compte dans ses rangs des membres actuels ou passés de formation telles que Shining, Watain, Repugnant ou Katalysator, on ne fait pas dans la dentelle, les fleurs, les abeilles et les beaux sentiments. Non, on fait dans le sale, dans la violence, le sang, la douleur. Il ne reste alors qu’à choisir son camp : Death Metal ou Black Metal ? À ce petit jeu, Degial a penché pour la première option, et le résultat final s’avère ma foi assez intéressant.
Intéressant parce que, contrairement à cette cohorte de groupes plus ou moins nouveaux venus du pays des têtes blondes, Degial a décidé de ne pas tomber dans le bon vieux Death old school groovy qui fait pourtant fureur depuis quelque temps déjà. Ici, le son est plus sec, la basse un poil plus en retrait, la guitare moins grésillante. Autre différence de taille : le chant, plus proche d’un chant Black Metal que du traditionnel growl bien grave d’ours en rut. Au final ? Un album qui, malgré ses quelques petits défauts (la prod’, notamment, est un peu faiblarde et mal équilibrée), parvient néanmoins à tirer son épingle du jeu en se distinguant parmi la masse de sorties made in Sweden.
Degial fleure bon la poussière du tombeau et nous propose un premier album plus que correct. Au vu des CV des membres du groupe, on aurait certes pu espérer encore mieux, mais pour une fois qu’un album de Death old school suédois n’est pas une copie conforme de 25 autres albums sortis dans les 6 derniers mois, ne faisons pas la fine bouche !
[7/10] Mister Patate
Sepulchral Voice Records – 2012
Tracklist 1. Eye of Burial Tempest 2. Serpent's Tide 3. Swarming 4. Chaos Chant 5. Death's Striking Wings 6. Temple in Whirling Darkness 7. Perpetual Fire 8. Black Grave (The Gateway)
Master n’a plus rien à prouver. Plus de vingt ans de bouteille, un onzième album sous le bras, Paul Speckmann, désormais basé en Tchéquie et loin de son Amérique natale, est un roc dans la scène Death Metal, incontournable, solide… et surtout discret. Là où certains groupes faisaient figure de diamant brut que tout le monde s’arrachait, Master jouait le gros caillou de service : brut, lourd, inamovible, intraitable. Pas le genre de caillasse dont on rêve dans son salon, mais idéal pour écraser la gueule du premier quidam venu.