Dire qu'on attend avec impatience dans la rédaction le nouvel album du groupe hongrois serait un énorme mensonge, et ce neuvième opus ne fait pas exception.
Ektomorf avait déjà sorti un album en 2012 prétendument acoustique qui n'avait rien de folichon, ou le groupe manifestait une nouvelle passion tournée vers Nickelback plutôt que Sepultura (période Roots) / Soulfy. Zoltán Farkas pourra toujours hurler à la mort contre les critiques qualifiant le groupe de produit dérivé, à l'écoute de ce neuvième album, ça ne change pas fondamentalement même si l'on doit reconnaitre une pointe d'évolution. Cette fois les vocalises tendent à piocher plus souvent du côté de Robb Flynn (Machine Head), musicalement en revanche, l'acharnement thérapeutique est toujours de rigueur du côté des références du groupe. On entend de temps à autres quelques influences de Burning Red de Machine Head (sur Unscarred, par contre Never Surrender est à la limite du plagiat du premier album du groupe d'Oakland par contre).

Du Ektomorf "typique" (à défaut d'être authentique, ce serait vraiment trop demander…) lourd, pataud, binaire, avec un son gras. Trop rarement efficace, ou accrocheur. A moins de n'avoir jamais entendu parler du groupe ou de ses influences majeures, il est difficile d'imaginer qu'un amateur de metal censé, puisse adhérer à ce qui demeure un hold up permanent. Au beau milieu de cette purge, on a la "surprise" d'entendre un titre acoustique instrumental. Dont l'intérêt est très très relatif, tant la compo est d'une banalité absolue. Au chapitre démagogie, on a également droit à un plaidoyer en faveur de la peine de mort avec extrait audio plein de pathos en guise d'intro sur Kill It. Sans nuance, ni stubilité, à l'image du reste en somme.

Et il reste en guise de cerise sur ce pudding croulant, le titre power ballad en guise de final, Ektomorf reprend Nickelback, mais ne le laisse pas dans l'état ou il l'a trouvé. Le résultat est moche. Et le soulagement à la fin de l'écoute l'album est immense. Au final Ektomorf ne déçoit pas et reste conforme à ses standards médiocres, en revanche quelle déception de voir AFM Records verser dans la facilité. Chacun fait ce que bon lui semble, mais à mon humble avis, ce n'est pas la meilleure façon de lutter contre la crise du marché du disque que de promouvoir des produits au contenu orginal d'une telle faiblesse abyssale. Authentique prétendant à la bouse de l'année, Ektomorf pourrait l'emporter haut la main.

Hamster (03/10)

Site : http://www.ektomorf.com/

Myspace : http://www.myspace.com/ektomorf

AFM records / 2012

1. War Is My Way 2. Unscarred 3. The Cross 4. Cut It Out 5. Black Flag 6. Private Hell 7. 12 Angels 8. Enemy 9. Fuck Your God 10. Never Surrender 11. Sick Love 12. Feel Like This 13. Kill It Bonustrack 14. The Pretender