Il faut une première à tout et je m’attaque aujourd’hui à un album de Folk Pagan Métal slave made in Ukraine. J’ai longtemps été sceptique face aux possibilités des groupes venus de l’est mais les récentes sorties des russes d’ARKONA m’ont cloué le bec. Les clichés ont la vie dure et j’admets humblement que l’on trouve de très belles choses de ce côté du continent européen. Me voici donc en présence d’une réédition, le troisième album des ukrainiens de MUNRUTHEL. Epokha Vodoleya (Epoch of Aquarius) est sorti à l’origine en 2006 et nous revient agrémentée d'une nouvelle pochette et de  deux titres bonus (des reprises de BURZUM et DEAD CAN DANCE). Ce projet a été enfanté par Vladislav « MUNRUTHEL » Redkin qui assure ici le chant, la batterie et les claviers.

La musique proposée est assez séduisante, à la fois puissante et mélodique. Les orchestrations et les interventions parlées sont nombreuses et donnent un effet visuel, typé musique de film, très agréable. Entre les guitares pesantes, les rythmiques parfois extrêmement véloces, les chœurs et les différents types de chants mêlés, les ukrainiens sont parfois assez proches d’un DIMMU BORGIR, les accents folks en plus. Sans atteindre la démesure des norvégiens, MUNRUTHEL parvient à offrir un cocktail assez rafraichissant. Le chant en russe, enfin je suppose, apporte également une touche d’exotisme sympathique à nos oreilles. Epoch of Aquarius reste un album assez extrême qui ne plaira pas à tous. A l’image d’un ARKONA (encore eux) ou d’un SVARTSOT, le chant guttural du sieur Redkin pourrait heurter les âmes les plus fragiles et faire disparaître à leurs yeux la douceur et même la « beauté » qui se dégagent de certaines mélodies (« Epoch of Aquarius »). Et pourant, cette opposition entre une musique accessible et un chant extrême donne tout son charme à l’album. Côté bonus, les reprises sonnent bien, le groupe a mettre sa patte sur ces chansons.

Grâce à MUNRUTHEL, nous revenons ressourcés de ce voyage dans les steppes ukrainiennes, dans ces paysages sauvages et semés de dangers. Avec ses moyens, le groupe a su transmettre son identité spécifiquement slave. Il s’agit là d’une belle réussite.

Oshyrya [08/10]

 

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Svarga Music – Gardarika Musikk – Club Inferno / 2012

Tracklist (63:08 mn): 01. On the Verge of the Worlds (Prologue) 02. The Raven Croak 03. In Leaves Whisper or in Bursts of the Thunder… 04. Epoch of Aquarius 05. I Was Confide by the Dawns… 06. Echo of the Forgotten Battles 07. On the Verge of the Worlds (Epilogue) 08. Black Sun (Dead Can Dance cover) 09. Tomhet (Burzum cover)