Rassurez vous, on va vous épargner toute l'histoire depuis 1995 de cet obscur combo passé du statut de side project culte à celui plus convoité de super groupe qui compte sur la scène metal. 5 longues années après Down III, le groupe remet le couvert avec un EP. Le premier d'une série de quatre. Façon un poil originale de se remettre en selle pour la forme (de mémoire je dois avoir vu un live de Pearl Jam saucissonné en 4 singles de cette façon). Le line up connait un petit changement suite au départ de Rex Brown et confirme le poids de Crowbar au sein du groupe avec l'arrivée de Patrick Bruders à la basse. Quant à la musique proprement dite, les amateurs du groupe n'ont pas de souci à se faire, ils se retrouveront en terrain connu. Le groupe revient aux rudes sources marécageuses payant son hommage aux grands anciens (Black Sabbath et Led Zeppelin), mais en gardant son cap. Et au fond on n'en attend guère plus, et quoi qu'on en pense, en s'en tenant aux fondamentaux, le groupe percute d'entrée en mode majeur. Non, ici il n'y pas de place pour l'expérimentation, les riffs de guitares cognent droit au but et la section rythmique est au taquet. Et le son, il est au poil, concocté par le groupe lui même dans l'antre de Phil Anselmo, "Nosferatu's Lair". On dira ce qu'on voudra, mais peu de groupes manient aussi habilement groove et sludge ensemble.
Bien sûr les réfractaires n'y verront rien de neuf, et n'en retiendront qu'une immense litanie trop linéaire, et en prime ils pourront maugréer sur l'opération de saucissonnage mercantile (n'empêche, 33 minutes c'est déjà une compilation pleine à craquer pour un groupe de grind…). Les amateurs du groupe en revanche pourront se jeter sur cette livraison, au risque de rester sur leur faim… Souhaitons que le groupe possède les munitions adéquates pour que les 3 EP suivants tiennent la route.
Hamster (08/10)
Down records – Roadrunner records / 2012
Tracklist (33:18)

Mine de rien, Destruction nous accompagne depuis maintenant près de 30 ans et a su mériter, au fil des années et malgré ses déboires, ses galons de grand nom du Thrash allemand aux côtés de Kreator et de Sodom. Depuis Inventor Of Evil, le père Schmier a ainsi aligné quelques albums solides et autant de tournées où le groupe a fait parler la poudre (dont la fameuse tournée Thrashfest Classics et ce show old school dévastateur). Après 30 ans, on pourrait croire que ce brave Schmier et ses deux comparses se dirigeraient tout doucement vers la maison de retraite, mais ce Spiritual Genocide vient nous prouver que le Thrash allemand est comme le bon vin : il se bonifie avec l’âge.