gammaskelliveGamma Ray n'invente plus rien. Et depuis quelque temps déjà. Après Power Plant (1999) et surtout New World Order (2001), le groupe de Kai Hansen a entamé un sûr et lent déclin. C'est d'autant plus triste que Kai Hansen est une personne très attachante et profondément honnête. Mais alors que le groupe avait su régulièrement se renouveler jusqu'à Power Plant tout en maintenant un excellent niveau de qualité de composition (bien meilleur selon moi que ce qui se faisait selon moi en face chez les ex-compères d'Helloween), les années 2000 n'ont pas bien réussi à Hansen et les siens. Cela explique peut-être la décision de Hansen d'intégrer Unisonic dans lequel je le trouve personnellement très bon et bien meilleur que dans Gamma Ray dans lequel il égraine les mêmes recettes ad libitum.

Pour rester dans le registre de la redondance, il faut faire remarquer que Gamma Ray est aussi un habitué des enregistrements live… et pour cause car on sait que le groupe y est très efficace, alliant professionnalisme et bonne humeur. Mais dans le contexte d'un live, il semble que Gamma Ray ait plus de cartouches pour rester attractif. Notamment en travaillant franchement la setlist comme sur ce Skeletons & Majesties Live qui s'inscrit donc dans la même démarche que le live Skeleton In The Closet. La setlist est ici franchement excellente. Elle n'évite pas les classiques mais sous des formes renouvelées comme ces excellentes versions acoustiques de « Rebellion in Dreamland » ou « Send Me A Sign ». Elle déterre un certain nombre de pépite de la (regrettée) époque de Ralf Scheepers : même si Kai Hansen est bien inférieur à Scheepers sur « The Spirit », « Hold Your Ground » ou « Brother », c'est toujours un grand plaisir de réentendre ces morceaux vieux de vingt ans, issus de Sigh No More ou de Heading For Tomorrow.

L'autre bonne surprise est l'apparition de Michael Kiske, décidément toujours aussi en bonne relation avec Hansen. L'idée de reprendre avec lui « Time To Break Free » était excellente. Et une version impeccable de « Future World » (j'insiste sur la qualité de la prestation de Kiske sur cette reprise d'Helloween) fera vibrer les indécrottables nostalgiques dont je suis. Au final on aurait aimé que Kiske chante quelques autres morceaux, notamment ceux de l'époque Scheepers, dont le registre vocal était tout à fait adapté pour sa voix.

C'est qu'il faut bien admettre que la voix de Hansen ne va pas en s'améliorant. Certaines montées dans les aigus semblent dorénavant bien difficiles pour lui (patent sur la dernière partie de « Anywhere In The Galaxy » ou sur « The Spirit »). Il est paradoxalement plus à l'aise lors des passages acoustiques.

Tiens voici une idée qui relancerait sans doute Gamma Ray : abandonner le micro pour un nouveau venu plus « vert ». On ne peut pas dire qu'une telle décision après la sortie de Walls Of Jericho avait desservi Helloween…

Baptiste (7,5/10)

  Site Officiel Edel / 2012

Tracklist (114:55) : 01. Welcome 2. Anywhere In The Galaxy 03. Men, Martians And Machines 04. The Spirit 05. Wings Of Destiny 06. Farewell 07. Gamma Ray 08. Money 09. Time To Break Free (w/ Michael Kiske) 10. Rebellion In Dreamland (acoustic) 11. Send Me A Sign (acoustic) 12. Induction 13. Dethrone Tyranny 14. Watcher In The Sky 15. Hold Your Ground 16. A While In Dreamland (w/ Michael Kiske) 17. Rise 18. Brothers 19. Insurrection 20. Future World (w/ Michael Kiske)