Frontiers ne se contente pas de faire enregistrer à de vieilles gloires un peu oubliées des disques calibrés pour plaire à des fans nostalgiques et foncièrement conservateurs. En effet, au milieu des disques de Joe Lynn Turner, de Michael Thompson ou de Jimi Jamison, Frontiers propose du neuf et signe ainsi quelques jeunes groupes qui ont pour point commun d'œuvrer dans le hard mélodique, l'AOR ou – parfois – le heavy progressif. Et c'est très bien ainsi car nous avons pu de la sorte entendre Work Of Art, Eclipse, On The Rise ou W.E.T. ce qui est quand plus frais dans les esgourdes qu'un nouveau disques de Jack Blades ou qu'un best of de Styx. 

Avec Sonic Station, nous sommes à la fois dans la fraîcheur mais aussi dans l'expérience, voire franchement le nostalgie. Car même s'il s'agit du premier disque d'un jeune combo structuré autour de son guitariste, compositeur et producteur, Alexander Kronbrink, nous ne sommes pas totalement face à du neuf. Notre homme n'est pas un jeune perdreau et l'écoute de ce premier essai assurera des qualités musicales d'un groupe œuvrant dans un genre assez exigeant sur ce plan. En effet, Sonic Station cherche sa voie à mi-chemin entre l'AOR et la West Coast d'un Chicago deuxième époque ou de David Foster. Il ne faut absolument donc pas à s'attendre à un tourbillon de riffs agressifs ici mais à des ballades abondantes, des titres rocks plus caressants que musclés et à quelques apparitions de cuivres bienvenus. Même si un « You Have To Le Me Go » s'avère plus rythmé en lorgnant vers le hard rock, l'optique de Kronbrink est avant tout de plaire les quadragénaires très attachés à la musique californienne et un peu désespérés de l'atonie actuelle du genre. 

Soutenu par une armada de chanteurs et de chanteuses très professionnels et très à l'aise, Alexander Kronbrink atteint largemement son but et il faut être un inconditionnel du grind core ou du math rock pour rester insensible aux forts belles mélodies du groupe et des solos à la Michael Landeau aussi bien construits qu'interprétés.

Voici un disque parfait pour vos fins de soirée, alors que vous vous apprêtez à servir un dernier verre de whisky tourbé et que vos derniers amis trainaillent avec de prendre lentement congé. Il faut de tout pour faire un monde comme dit le dicton.

Baptiste (6,5/10)

 

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Frontiers / 2012

Tracklist (46:36) : 01. Intro 02. Gonna Show The Way 03. I Wish I Could Lie 04. Hold On To Me 05. You Have To Let Me Go 06. The Most Beautiful Fear 07. Running Through The Night 08. Never Let The Sunshine Die 09. My Last Refrain 10. Love You More 11. Reasons