Archive for mars, 2013

Bison B.C. – Lovelessness

BizbcLov

Le nom de Bison BC ne dira pas grand chose à la plupart d'entre vous. Très actif sur la scène Stoner/Sludge, Bison B.C est un groupe Canadien, un de plus. Mais au vu de la qualité généralement très bonne des groupes venant de cette région, qui s'en plaindra ? Je ne vous ferai pas toute la biographie du groupe, Wikipédia est là pour ça. Voyons immédiatement ce qu'il se cache sous ce 3ème album, à la pochette, autant le dire d'entrée de jeu, immondissime.


Ceux d'entre vous qui ont écouté les albums précédents savent de quoi il retourne : les Canadiens courent derrière Mastodon et Crowbar. Le mix est intéressant : à la fois puissant et mélodique, il est aussi, grâce au timbre de voix de James Farwell assez proche de celui de Kirk Windstein, mélancolique.

D'une durée de près de 45 minutes, l'album ne contient que 6 titres, ce qui laisse présager avant même la première écoute, des morceaux assez longs. Comme c'est une pratique que j'aime particulièrement, je mets ça du côté des bons points. Malheureusement, je ne peux m'empêcher de noter par rapport au second album une petite baisse de qualité de composition. Une baisse bien difficile à pointer du doigt. Est-ce dans la structure, les riffs, la mélodie, le chant ? Je ne sais pas, mais je trouve ça un poil moins entraînant que le Dark Ages, le précédent effort du groupe.

Peut-être que certains titres aurait mérité d'être raccourcis histoire d'être moins répétitif. Le titre le plus long, « Blood Music », est par exemple assez redondant. Je me demande carrément si le groupe n'a pas pêché par trop de travail ? A force de trop vouloir en faire, on s'emmêle parfois les pinceaux. Mais, quand à côté de ça on voit des centaines de groupes de machincore faire tous la même chose, ce n'est pas si catastrophique…

La prod, elle, rend service à la musique. Je suis bien incapable de pénétrer tous les détails et les mystères du travail des ingés son, mais ici, on a affaire à un truc un peu crado, un peu sale et en même temps, très claire et laissant tous les instruments s'exprimer à leur juste mesure. Je regrettais il y a quelques temps dans une autre chroniques la sur-utilisation des batteries triggées ces derniers temps. Pour ce « Lovelessness », on a droit à une batterie avec un son de batterie et non un son de boite à rythme. C'est quand même nettement mieux, non ?

Si je suis assez mitigé à la fin de l'album pour les quelques points que j'ai soulevé, difficile d'entendre là un mauvais album. Un album peut-être un peu moyen, mais qui fait bien ce qu'il fait, c'est à dire un mélange de Stoner et de Sludge. Alors, ne boudons pas notre plaisir…

Poney (7,5/10)

Myspace

Facebook

Metal Blade – 2012

Tracklist (43:44) : 01. An Old Friend 02.Anxiety Puke / Lovelessness 03.Last and First Things 04.Blood Music 05. Clozapine Dream 06. Finally Asleep

Misanthrope – Ænigma Mystica

Misanthrope-aegnima_mysticaMalgré la crise, et ce marché du disque qui n'en finit pas de dépérir, Misanthrope est toujours vivant. Non, ils ne se sont pas résignés à l'exil, et n'en déplaise à ses détracteurs, SAS de L'Argilière n'a pas fait voeu de silence. SAS de l'Argilière et ses frères d'armes ont pris le temps d'élaborer leur nouvel album dans l'ombre. Pas question pour le groupe vétéran et ses 24 années au compteur de bacler le retour discographique. 66 minutes de Death Metal mélodique teinté de Thrash, d'un soupçon de Black et du Heavy, un poil baroque et grandiloquent, voilà le neuvième album de Misanthrope, pile poil 5 ans après le conceptuel IrremeDIABLE. Le groupe déploie toutes ses facettes.

D'emblée le son élaboré aux studios Davout (avec de nouveau Fernando Pereira Lopes aux manettes) sonne bien dans les conduits auditifs. « L'Art Chorégraphique de la Transe » et sa tonalité rock entament en douceur ce nouveau chapitre. Dans la même veine, rock, mid tempo, on retrouve « La Bonté du Roi Pour Son Peuple ». Dans la catégorie rock, et un supplément de groove, « L'arborescence du Lys » se distingue avec  la basse qui claque. Un quart de l'album dans cette veine que certains pourraient trouver un poil mou du genou. Mais qu'ils se rassurent, Misanthrope n'a pas oublié la manière forte. « Desponsation », « Suis-Je Misandre ? » soufflent magistralement le chaud et le froid. « Gigantomachie » varie aussi le tempo, ainsi que « Nouvelle Parole » et le final « Ænigma Mystica ».

Misanthrope ne néglige pas non plus l'agressivité pure et dure, ou Gaël Féret (batteur) donne toute sa mesure quand il blaste, comme en témoignent « Forces Conspiratrices », « Lycaon (Omophagie Communiante) » et « L'Ombre de Dante ». Voilà de quoi ravir les amateurs de metal extrème et survolté. Misanthrope demeure un défenseur acharné de la langue de Molière, cet attachement à ses racines est une des marques de fabrique du groupe. Une fois encore il est recommandé de suivre l'album livret en main. Une expérience à faire, compte tenu du soin apportés aux textes, du parcours d'Alceste, en passant par la nostalgie (« Forces Conspiratrices », « La Bonté du Roi Pour Son Peuple »). Ænigma Mystica est un opus varié et solide, s'il est plus direct, il réclame tout de même un poil d'attention pour dévoiler ses nombreuses facettes.

Hamster (08/10)

 

Site Officiel : www.misanthrope-metal.com

MySpace Officiel : www.myspace.com/misanthropeofficial

Facebook : www.facebook.com/misanthrope.official

Holy Records – Warner / 2013

Tracklist (66 minutes) : 01. L'art Chorégraphique de la Transe 02. Forces Conspiratrices 03. La Bonté du Roi Pour Son Peuple 04. Les Ombres de Dantes 05. L'arborescence du Lys (basse slappée MIAM !) 06. Desponsation 07. Gigantomachie 08. Nouvelle Parole 09. Charmantes Castratrices 10. Suis-Je Misandre? 11. Lycaon (Omophagie Communiante) 12. Ænigma Mystica

 

 

Supuration – Cu3e

supucube3Jadis espoir de la scène death française, Supuration a marqué les esprits. C'était en 1993, avec The Cube, un concept album audacieux. En offrant au public une véritable histoire, où âme morte et réincarnation étaient au programme, le groupe des frères Loez se démarquait d'une scène pataugeant dans les standards « gore » de l'époque. Réfléchi, Supuration a mis dix années pour accoucher d'une préquelle tout aussi brillante : The Cube : Incubation. S'en est suivi un nouveau silence radio d'une décennie. Ces vétérans nous livrent enfin la suite (et peut-être la fin) de cette histoire captivante : Cu3e.

Après autant de temps, une question se pose : ce nouveau chapitre est-il aussi réussi que ses deux prédécesseurs ? Réponse affirmative !

Suite homogène, Cu3e retrouve l'ambiance particulière que le groupe sait nous distiller. Ambitieux, l'album est cohérent et offre beaucoup à l'auditeur : mélodies obsédantes, gimmicks de compositions irrésistibles, voix claires habilement placées et agression calculée. Pour couronner le tout, Ludovic et Fabrice Loez nous font profiter de leur science précise du riff. Résultat, on ne s'ennuie pas une seconde et l'écoute de Cu3e reste passionnante. Même si on aurait préféré que le résultat soit un petit peu plus crasseux et moins proche, par certains aspects, de son alter ego S.U.P.

Cu3e est une digne séquelle qui démontre que Supuration a encore beaucoup de choses à dire. Écoutons et ne boudons pas notre plaisir. Le groupe est rare et sait frapper juste.

Nico (7,5/10)

 

Site Officiel

Listenable / 2013

Tracklist : 01. Sinergy Awakes 02. Introversion 03. The Disenthrall 04. Consummate 05. The Incongruents 06. The Delegation 07. Datadance 08. The Flight 09. The Climax