Archive for mars, 2013

defsanDepuis mon retour, j’avoue ne m’être penché que sur des sorties à l’intérêt plus que discutable, à tel point que certains pensaient déjà que je me cantonnerais définitivement au poste de vieux connard aigri qui désosse tout ce qui lui passe sous la main. C’est mal me connaître. En effet, et bien que la rédaction de chroniques au vitriol soit mon passe-temps favori, il m’arrive aussi d’avoir des coups de cœur, des albums qui égaient ma journée, voire ma semaine. Parmi ces perles de plus en plus rares, une a tout particulièrement retenu mon attention : Passages Into Deformity des Teutons de Defeated Sanity.

Comment expliquer cet engouement de ma part ? Tout d’abord (et j’avoue que le vieux con en moi pointe le bout du nez), il y a cette orthodoxie dans ce que fait le groupe, cette capacité à maintenir son cap depuis des années maintenant. En quatre albums, Defeated Sanity aura réussi à se faire un nom, à marquer les esprits en combinant intelligemment brutalité et technique. Dès « Initiation », une entrée en matière pour le moins réussie, le groupe étonne encore. On savait le combo capable du meilleur (qui a dit Psalms Of The Moribund ?), mais ce qu’il nous livre ici est, à mes yeux, encore plus intéressant.

En effet, et c’est suffisamment rare pour le souligner, chaque intervenant à cet album nous propose une prestation bougrement efficace, à tel point qu’il est presque impossible de mettre en avant un membre du groupe. On pourrait souligner la maîtrise de Jacob à la basse et ses petites touches jazzy, mais peut-on pour le moins occulter le travail des guitaristes ? Ou la force de frappe et la précision chirurgicale de Lille à la batterie ? Ou le chant de Konstantin Lühring (ex-Despondency et, accessoirement, 4e chanteur en autant d’albums pour le groupe) ? Sur cet album, chacun a donné le meilleur de soi-même, et la somme de ces qualités donne un album véritablement enthousiasmant, une galette de Death Metal qui manie habilement la brutalité et la technique. 2013 a beau s’annoncer comme un bon cru au rayon Metal de la Mort (on citera pêle-mêle Katalepsy, Deeds Of Flesh, Suffocation, Devourment, Guttural Secrete…), mais nous tenons peut-être déjà ici un des prétendants aux premières places du Top 10 des amateurs du genre…

Mister Patate (9/10)

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Willowtip Records – 2013
Tracklist (37:44) 1. Initiation 2. Naraka 3. Verblendung 4. Lusting for Transcendence 5. The Purging 6. Verses of Deformity 7. Perspectives 8. Frenzy 9. Martyrium 

Krokus – Dirty Dynamite

1361524972_krokus_-_dirty_dynamite__2013_Alors que Mister Patate se fait les dents sur de jeunes groupes encore bien frais, je dois me contenter des vieux os. Ainsi ce n'est ni de Thy Art Is Murder ou As I Lie Dying et autres combos totalement « in » pour les moins de vingt cinq ans dont je vais parler mais des vétérans du hard suisse… Krokus. Soit un groupe vieux de plus d'une trentaine d'années et qui enchanta les lecteurs d'Enfer Magazine de 1983 à 1987. Au moins aurai-je le plaisir de ne pas entendre des jeunes suiveurs dont la culture musicale est aussi épaisse que le QI d'un télé-évangéliste.

Krokus est encore en vie de nos jours du fait de la persévérance de son bassiste et leader Chris Von Rohr qui a, après avoir s'est fait un nom à la production, notamment aux côtés de Gotthard dont il fut un collaborateur régulier jusqu'à Human Zoo, a décidé de reformer en 2008 le groupe de sa jeunesse. Accompagné de l'excellent Mandy Meyer (ex-Asia et Gotthard et actuellement guitariste chez Unisonic) et surtout du line up historique avec Marc Storace au chant, Von Rohr propose un Dirty Dynamite aussi révolutionnaire qu'un lit de justice d'Ancien régime ou que la Loi des doubles tables de la République romaine.

C'est dire que le hard rock 'n' roll et bluesy du groupe est totalement inchangé. Il faut dire qu'il est sacrément efficace : les riffs de « Hallelujah Rock 'n' Roll », de « Let The Good Times Roll » ou de « Better Than Sex » ont une patate d'enfer et Storace est impeccable au chant sur tout le disque dans un genre gouailleur et criard à la manière d'un Brian Johnson des bons jours (« Dirty Dynamite », « Go Baby » ou « Dög Song » et son refrain taillé pour les stades). Tout juste déplorera-t-on que le jeu fin et racé de Mandy Meyer ne soit pas trop mis en valeur ici : le hard rock suisse à forte saveur australienne – vous me comprenez – se veut direct avant tout, malgré quelques moments plus mélodiques (« Yellow Mary » et son refrain très catchy).

Mais, après trente de loyaux service, aligner un Dirty Dynamite aussi accrocheur est quasiment une gagueure. C'est dire que le hard rock conserve. Bravo à Chris Von Rohr et aux siens d'avoir réussi à enregistrer une telle galette !  C'est le mot pour le dire : « Hallelujah Rock 'n' Roll » ! 

Baptiste (7/10)

 

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Sony / 2012

Tracklist (45:00) : 01. Hallelujah Rock'n'Roll 02. Go Baby Go 03. Rattlesnake Rumble 04. Dirty Dynamite 05. Let The Good Times Roll 06. Help 07. Better Than Sex 08. Dog Song 09. Yellow Mary 10. Bailout Blues 11. Live Ma Life 12. Hardrocking Man

Arkona – Decade of Glory LIVE

oshy_04032013_ArkonLes russes d’ARKONA se rappellent à notre bon souvenir via la publication chez Napalm Records d’un double album live. Ils fêtent ainsi un bel événement, leur 10 ans de carrière ! Pour cette occasion, ils ont donné un concert qui se voulait mémorable au P!PLE Concert Hall de Moscou. Et les russes ont vu les choses en grand avec la présence de nombreux invités comme une chorale de 9 personnes, un quatuor à cordes et deux choristes. Vu la complexité et le nombre grandissant d’orchestrations sur les derniers albums, il fallait bien cela pour correctement retranscrire la musique du groupe.

Avec presque 3 heures de musique, ARKONA ne s’est pas moqué de son public et de ses fans. Toutes les époques sont couvertes avec des chansons extraites de chacun des albums du groupe : de Vozrozhdeniye (2004) à Slovo (2011) ils sont bien tous là. Et tout commence en trombe via l’introduction et la première chanson du dernier né, Slovo. D’emblée l’auditeur est pris dans le tourbillon musical créé par les russes. Le son est très bon et la complexité des compositions est extrêmement bien rendue. ARKONA a toujours su marier à merveille métal et folk et cette performance sur scène confirme tout le bien que l’on pense des compatriotes de Gérard Depardieu. Le public est très présent et Masha Scream ne s’économie pas pour les faire participer à la fête. Cette dernière impressionne à nouveau par une énergie communicative et une grande maîtrise quelque soit le registre vocal emprunté.

Finalement à l’écoute de ce très bon album live, on ne peut avoir qu’un seul regret. La sortie de ce même concert en DVD/Blu-ray aurait été un vrai plus tant l’image devait être sympathique. On imagine aisément le public danser devant la scène à l’écoute de cette musique souvent joyeuse et entrainante. Les fans seront aux anges et cette sortie est aussi un excellent résumé de la carrière des russes pour ceux qui voudraient succomber aux charmes slaves d’ARKONA.

Oshyrya (7,5/10)

 

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Napalm Records / 2013

Tracklist (162:13 mn) 01. Az’ 02. Arkaim 03. Ot Serdca k Nebu 04. Goi, Rode, Goi! 05. Leshiy 06. Zakliatie 07. Marena 08. Liki Bessmertnykh Bogov 09. Nevidal 10. Kolo Navi 11. Slavsia, Rus’! 12. Kupala i Kostroma 13. OdnaDownload 14. Sva 15. Kupalets 16. Katitsia Kolo 17. Kolyada 18. Skvoz' Tuman Vekov 19. Maslenitsa 20. V Tsepiakh Drevney Tainy 21. Slovo 22. Bol’no mne 23. Pamiat 24. Arkona 25. Po Syroi Zemle 26. Oh, Pechal’-Toska 27. Yarilo 28. Stenka na Stenku 29. Vyjdu Ja Na Voljushku 30. 30-Rus’ 31. Zov Predkov