Le trio originaire du Danemark Essence livre son deuxième album, du thrash à l'ancienne, et ne tournons pas autour du pot, dont l'influence de Kreator se fait à l'évidence très pesante tout au long de l'écoute. Des vocalises qui rappellent furieusement Mille Petrozza, aux riffs de guitares en passant par la section rythmique, difficile de ne pas penser au groupe allemand à l'écoute de cet album. Même la production signée Peter Tägtgren fait illusion. C'est dommage, mais en dépit de l'energie déployée et de l'agression sonore un poil linéaire, le groupe n'emporte pas le morceau une seule fois, faute d'avoir la moindre identité sonore accrocheuse.
On a affaire à du thrash à l'ancienne dont le groupe nous sort tous les clichés sans exception, pour le meilleur et pour le pire, c'est la guerre à tous les étages (des riffs aux textes des chansons) mais pas une seule compo ne surprend, Essence risque bien au contraire de provoquer la lassitude à jouer à fond sur un seul registre sans varier ses coups. En somme, les danois jouent bien, le volume à 11, mais cela reste désespérement linéaire. On peut retenir une exécution maîtrisée, un minimum de savoir faire, mais au delà de l'hommage appuyé au Thrash à l'ancienne pratiqué outre Rhin, on ne retient rien. Cela peut éventuellement plaire à des amateurs de thrash old school indulgents, mais guère plus. A force le revival thrash risque d'en agacer plus d'un.
1. Intro 2. Final Eclipse 3. Arachnida 4. For the Fallen 5. Children of Rwanda 6. Gemstones 7. Dark Matter 8. Last Night of Solace 9. Opium 10. Fractured Dimensions
Confronté au rythme palpitant des sorties d'albums, il suffit qu'un groupe se fasse un poil plus discret dans les bacs de disquaires, pour qu'on l'enterre pour de bon. C'est le jugement à l'emporte pièce que j'avais émis injustement à l'égard d'Officium Triste, dont le cinquième album qui voit le jour via Hammerheart records (une première) démontre des signes de vitalité plus que tangibles.
Il s'est écoulé il est vrai 6 ans depuis le dernier album studio chez Displeased records, "Giving Yourself Away". Entretemps ce label à sorti une compilation et le groupe s'est fendu d'un split de 4 titres en 2012 (avec le groupe allemand Ophis). Musicalement le groupe de Doom Death metal est toujours fermement ancré dans ce style, et rappellera aux amateurs comment pouvait sonner My Dying Bride et Anathema au début des année 90. Mais le groupe néerlandais ne s'est jamais contenté de livrer un hommage aux britanniques et possède toujours cette touche mélodique qui lui est propre, portée par la guitare lead et les claviers. Parmi les moments forts, je retiendrais le vibrant "To The Gallows" ou le chant se fait tour à tour d'outre-tombe et clair, très accrocheur. L'ensemble de l'album est solide et les 7 compos défilent vite, paradoxal pour un style réputé pour sa lenteur. Au rayon des surprises, les bataves ont conçu une courte suite acoustique au morceau "One With The Sea" dont la première partie figure sur le premier album du groupe,"Ne Vivam" (1997). Au delà de ça, le groupe demeure constant dans ses thématiques, et aborde une fois encore des sujets qui font figure de passages obligés dans le style (mort, chagrin, dépression et autres joyeusetés). On retient également le savoir faire du groupe pour établir une atmosphère mélancolique et sombre, et la production de Mors Viri sonne au poil. Officium Triste va sur son vingtième anniversaire, manifestement inspiré et en bonne santé. Pourvu que cela dure.
Hammerheart Records / 2013
Tracklist (47 minutes) 1. Your Fall From Grace 2. Burning All Boats And Bridges 3. Your Heaven, My Underworld 4. Interludium 5. To The Gallows 6. The Wounded And The Dying 7. One With The Sea (Part II) 8. Like Atlas
Si j’évoque ici le temps béni du Commodore 64 (début, mi-années 80), seuls les plus anciens d’entre vous saurons de quoi je parle. C’était l’époque où un pauvre tas de pixels bien moche enflammait notre imagination et nous faisait vivre des avantures épiques. WELLE : ERDBALL (« Fréquence : globe terrestre» dans la langue de Molière) est un groupe de musique électronique allemand, fondé en 1990, et qui nous fait un peu revivre cette époque. Nostalgie quand tu nous tiens… Voici donc la version complète de leur EP Computerklang avec divers titres bonus. Cette sortie annonce une année 2013 chargée pour les teutons : la parution bientôt d’un Best-Of retraçant vingt ans de musique et l’annonce d’un nouvel album, Tanzmusik für Roboter, d’ici la fin de l’année.
WELLE : ERDBALL est considéré comme étant les pionniers du bitpop, une musique simple à base de son électronique. La musique est caractérisée par l'utilisation de la puce MOS du Commodore 64, et rappelle forcément celle des grands anciens et en particulier KRAFTWERK. Les mélodies sont simplissimes et sucrés et utilisent des sonorités dignes du Game Boy de votre petit neveux. La première écoute pousse à la moquerie tellement cela sonne simple et désuet et puis on se prend finalement au jeu. Les mélodies font souvent mouche et le chant en allemand apporte une touche d’originalité supplémentaire. Cela ne reste qu’un ersatz de KRAFTWERK mais difficile de ne pas craquer quand vous êtes, comme moi, fan de ces vieilleries électroniques. J’ai particulièrement apprécié « Zombies im Kaufhaus » mais j’essaye de me soigner. Si Commodore 64, Sinclair ZX80 et Apple II ne vous évoquent rien et que la musique électro vous laisse de marbre, passez votre chemin sous peine de perdre votre temps. Sinon, ce petit coup de nostalgie est assez amusant.