Archive for avril, 2013

Rock N Roll Women - FGrâce en soit en rendue à Bad Reputation ! Je n'ai pas l'habitude des expressions religieuses mais pour une fois je mettrai de côté mes convictions laïcardes pour signaler à quel point la réédition remasterisée du premier et unique disque de Cheetah par le label français mérite une salutation enthousiaste. Espérons qu'il sera l'occasion de découvrir et de redécouvrir un album et un duo injustement tombé dans l'oubli. 

« Oubli » et « injustice » sont bien les mots clés pour comprendre une carrière aussi prometteuse qu'étouffée bien vite. Constituée des deux sœurs Hammond, Lyndsay et Chrissie, Cheetah a vu le jour en Australie en 1977 et s'est éteint cinq ans plus tard en 1982. Formé autour de deux chanteuses déjà expérimentées dans le métier, Cheetah recueilli d'abord un certain succès à travers quelques singles influencés par Abba, entre disco, funk et pop (« Shake It To The Right », « Love Ain't Easy To Come By » , « Deeper Than Love » etc.), pour certains sortis d'ailleurs contre l'avis des deux sœurs. Jusqu'ici, il n'y a pas de quoi hausser un sourcil… 

Mais en 1980, tout change : les deux sœurs enregistrent un album de rock hard australien dans une veine totalement différente. Produit et composé pour les sœurs Hammond par le duo George Young et Harry Vanda, ce Rock 'N' Roll Women est un tournant majeur. Évidemment influencé par AC/DC puisque Young et Vanda venaient de produire Let There Be Rock puis Powerage, le disque est un brulôt de hard rock teinté de blues et de boogie, un peu à la manière du Whitesnake de l'époque. Les singles « Bang Bang » ou « Rock 'N' Roll Women » affichent une énorme pêche, soutenue par la production (et le remastering) impeccable et surtout par les voix d'enfer des deux sœurs qui démontrent une âme de rockeuse dans l'âme. Le gros hit du disque sera la power ballade « Spend The Night » mais tout la première partie du disque est à retenir, même quand les compositions glissent parfois vers l'AOR (« Scars Of Love », « My Man »). Si la fin du disque perd un peu de sa consistance, le titre bonus intégré avantageusement par l'édition de Bad Reputation, « Love You To The Limit » clôt le disque sur une excellente note et aussi un peu de regret. 

Car malgré le succès du disque, une apparition au Reading en 1982 (avant Iron Maiden) et un nouvel album composé mais pas enregistré, les choses en resteront étrangement là. En 1984, les sœurs se sépareront et mèneront des carrières séparées, plus anonymes bien qu'honorables (Chrissie Hammonde chantera très longtemps pour le claviériste de Yes, Rick Wakeman). Après une reformation en 2006 pour certains concerts, le groupe est de nouveau en sommeil. Cela ne justifie en rien passer à côté d'un disque qui porte parfaitement son nom ! Qu'on se le dise… 

Baptiste (8,5/10)

 

Site officiel

Bad Reputation / 2013 [1981]

Tracklist (40:48) : 1. Bang Bang 2. Suffering In Love 3. Spend The Night 4. Rock 'N' Roll Women 5. Scars Of Love 6. My Man 7. N.I.T.E. 8. Come & Get It 9. Let The Love Begin 10. I'm Yours 11. Love Yout To The Death (bonus track)

Son : Très correct.
Lumières : Simples.
Affluence : Plus qu’honorable… 1200 personnes ?
Ambiance : Sympatoche mais plus individualiste que d’habitude dans un concert de Stratovarius (= le public part régulièrement en vrille, certains font des rondes et autres joyeusetés, mais presque dans le but de saouler les gens autour.)
Moment fort : L'ambiance « der’ des der’ » sur « Hunting High And Low ».


Première remarque en prenant place dans la file d'attente : ça fait longtemps que j’ai eu à marcher aussi longtemps avant de rejoindre le bout de la file d’attente ! Lors de son dernier passage parisien, Stratovarius était prévu pour une double tête d'affiche, avec Helloween… mais ils avaient dû annuler le concert à la dernière minute, littéralement, parce que Timo Kotipelto (chanteur) était victime d'une "intoxication alimentaire". Et encore, Jörg Michaels (batteur) finissait de se remettre d'un cancer de-je-ne-sais-plus-quoi : ça n'était pas la joie dans les rangs nordiques. Entre-temps, Michaels a quitté le groupe, s'est fait remplacer par un nouveau jeunot (puisque deux jeunots étaient déjà venus compléter les rangs de Stratovarius les années précédentes, au fur et à mesure des besoins)… et revoilà Stratovarius, avec Amaranthe cette fois-ci. Espérons que les choses se passent bien cette fois, qu'ils sortent enfin (même un peu) de leur gigantesque période de poisse!


SEVEN KINGDOMS :

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Les américains remplissent très honorablement de leur tâche de chauffeurs de salle. Leur première chanson fait craindre un groupe un peu plan-plan/facile, se reposant beaucoup sur les beaux yeux de sa chanteuse, mais ils passent aux choses un peu plus sérieuses par la suite. Le deuxième guitariste est un peu énervant à vouloir poser dans tous les coins, mais au mois c’est fait de manière plus tartouille que désagréable. Au bout du compte, leur petite demi-heure passe assez agréablement, les chansons sont suffisamment variées, musicalement la chanteuse a encore besoin de quelques cours de chant (histoire de dépasser la phase « je fais des notes » sans chercher à les « arrondir », avec quelques moments un peu à côté mais rien d’affreusement faux) : le groupe a besoin de s’étoffer un peu plus, en tout cas pour une première partie c’est tout à fait correct.


AMARANTHE :

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Et revoilà l’archétype du « groupe pour jeunes », déjà vu en première partie de Kamelot. L’avantage quand on est aussi bien calibré commercialement, c’est que votre label vous supporte, beaucoup : on finit rapidement par avoir de la bouteille sur scène. Résultat, Amaranthe sait maintenant très bien se comporter face à un public.
Mais qu’est-ce qui les rend si calibrés musicalement ? Voyons… trois chanteurs (soit une chanteuse et un chanteur à chant clair + un chanteur qui fait le gros méchant au micro), un guitariste, un bassiste, un batteur et beaucoup de samples électro pour les accompagner. Le tout sur un rythme très binaire, efficace, pour une musique plutôt puissante même sur les chansons plus lentes, avec des mélodies faciles à retenir, jamais trop compliquées. Et évidemment, on glorifie son individualité pour ne pas dire son individualisme, il faut bien flatter l’adolescent qui écoute tout ça. (Kirito, ô mon Kirito, pourquoi n’écris-tu pas en anglais ?) J’avais bien aimé leur première partie avec Kamelot la dernière fois, mais là je pense que c’est trop long pour moi : la deuxième moitié de leur concert est bien longue à finir.

Comme dit, tout ça est parfaitement calibré, efficace, et grâce à un label qui les pousse ils savent très bien tenir une scène. Enfin, c’est dommage que le guitariste et le bassiste restent aussi inertes sur scène, mais pourquoi s’embêter à faire plus quand vous êtes accompagnés de trois personnes tout à fait libres de leurs mouvements pour établir un lien avec le public, chose qu’ils font d’ailleurs très bien ? Grâce à ça, à défaut d’apprécier la musique, je peux me rabattre sur le spectacle sur scène et dans la fosse pour passer un moment agréable, grâce à l’énergie qu’ils dégagent… on va dire que c’est mieux que rien. Evidemment je ne peux m’empêcher de craindre un « effet Epica » (= une overdose de premières parties, histoire de pousser « le groupe à chanteuse du moment », et la chanteuse elle-même, qui chante bien en effet), mais l’avenir nous le dira.

Petite remarque finale pour un détail qui m’a un peu choquée : à un moment, un type réussit à monter sur scène. Il est tout fier, un type sur le côté hésite à l’attraper au vol, mais « l’intrus » repart assez vite dans le public (après avoir un peu pris son temps, mais j’ai vu bien pire). Un peu après, quelqu’un d’autre monte sur scène, prend plus son temps, discussion qui a l’air enflammée sur le côté de la scène (visiblement un type brûle d’envie d’aller sur scène alpaguer le sale intrus, l’autre essaie de le dissuader) : alors que « l’intrus » s’apprête à repartir dans le public (mais vraiment, il commençait à se pencher pour sauter), le non-amateur d’intrus sur scène fonce le récupérer et l’entraîne vers les coulisses… vu « l’humeur » dans laquelle le monsieur semblait être, je doute que c’était pour conter fleurette à « l’intrus », autour de quelques bonnes bières. C’est toujours « amusant » cette différence entre l’état d’esprit (affiché) par un groupe et ce qu’applique leur équipe… allez savoir ce qu’en pense réellement le groupe.
+ Un peu après, un troisième type est monté sur scène et… il est parti directement vers les coulisses ? Ch’uis pas sure qu’il ait vraiment compris ce qui s’était passé avant le monsieur !

Set-list d’Amaranthe :
Invincible 
Leave Everything Behind 
1.000.000 Lightyears 
Enter the Maze 
Serendipity 
My Transition 
Infinity 
(Solo : batterie)
Burn With Me 
Mechanical Illusion 
It's All About Me (Rain) 
The Nexus 
Afterlife 
Amaranthine 
Call Out My Name 
– Rappels –
Automatic 
Hunger


STRATOVARIUS :

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Personne ne vient sur scène pour nous prévenir qu’ils doivent annuler ? Chouette, ils vont donc jouer pour de bon ! En plus, Timo a l’air tout à fait en voix, le monde est magnifique !
(+ Petit moment d’amusement en voyant Marc Villalonga sur scène, « façon roadie » : ça sent le reportage « depuis l’intérieur de la tournée » dans Rock Hard, ça !)

À la surprise de pas grand monde, ils jouent beaucoup de morceaux du dernier album, à la rigueur quelques uns des derniers albums avec Tolki, mais rien d’excessivement complexe (pour Strato). Il me semble qu’ils ont simplifié certains passages par rapport au nouveau guitariste mais… dans le fond, quand il joue ses trucs à lui il est plutôt bon, donc il s’agit peut-être plus de jouer les choses à sa manière. Dans l’ensemble tout passe très bien, même les morceaux que je redoutais passent franchement bien, et les morceaux du dernier album passent sacrément bien sur scène. Par exemple j’aime beaucoup « Fantasy » et « Dragons », j’avais peur qu’elles fassent tartouille s’ils les jouaient, mais finalement les deux passent mieux que bien. La seule chanson qui me paraisse un peu longuette est Eagleheart, pour toutes les autres c’est un très bon moment (sur scène et dans la fosse) à chaque fois. Même un de mes voisins, qui s’inquiétait de voir ce qu’ils feraient des morceaux « période Tolki », persuadé que ça ne pourrait qu’être massacré tant Tolki est supérieur au reste du monde, avoue à la fin du concert avoir passé un très bon moment, vieux morceaux compris (« même si c’est pas pareil, quand même ! »… certes, mais bon !) Mes excuses à mes voisins de concert cependant, en général je tiens bien le rang de réception du pogo, mais ce soir… j’ai tendance à jouer à la quille humaine ! Bon j’admets, oublier de manger un repas sur deux depuis quelques jours ne doit pas beaucoup aider le peu de masse musculaire dont je dispose… mais bon, dans l’ensemble j’amortis correctement le choc : ça aurait pu être pire, hein ?

Petit moment désagréable quand Timo revient pour le rappel (forcément, un concert de Stratovarius ne pouvait se dérouler sans accroc, c’est pas l’Agence Tous Risques !) : à cause du couvre-feu parisien (« à 23h dernier carat, tout le monde dehors, plus de sono »), ils doivent écourter leur concert de deux morceaux… ben voyons, déjà qu’on se tape une set-list particulièrement écourtée à cause de cette fausse bonne idée de double tête d’affiche ! Certains mettront ça sur le dos d’Amaranthe, leur reprochant d’avoir débordé sur l’horaire (le rappel, tout ça), pour ma part je me bornerai à constater que les portes ont ouvert en retard : le concert a commencé en retard. Et si personne avant la tête d’affiche ne fait l’effort de remarquer que ça va être difficile de tenir le couvre-feu local, c’est évidemment la tête d’affiche qui ne peut plus qu’en faire les frais…
Quoi qu’il en soit : Timo nous laisse le choix entre « Unbreakable » et « Hunting High And Low » comme chanson finale – finale, puisqu’ils ne peuvent vraiment plus faire qu’un seul morceau (sinon on aurait eu l’autre + « Forever », l’éternelle), la plus ancienne gagne (très) haut la main. Il faut avouer que si « Unbreakable », issue de leur dernier album, semble avoir ses partisans, personnellement elle me passe mais complètement au-dessus de la tête ! Puisque c’est la der’ des der’ et qu’en plus on nous double-sucre (double tête d’affiche + couvre-feu), tout le monde se lâche deux fois plus : alors que c’est généralement un passage obligé certes agréable mais à potentiel répétitif important dans leurs concerts, ça devient la fête au village généralisée ce soir, si bien que tout le monde repart certes un peu frustré, mais en s’étant bien vidé comme il faut sur la dernière chanson !
(Par contre, c'est en rédigeant ce compte-rendu que je me rends compte que le batteur ne m'a pas particulièrement marquée, autrement que par un solo assez rasoir, comme tout solo de batterie qui se respecte… il faut dire qu'il est très jeune, et qu'il est arrivé dans le groupe très récemment: peut-être qu'il lui faut du temps pour imprimer son style dans des chansons quand même très « ancrées dans les esprits ».)

Petite remarque finale, tout de même: C'est déjà sympa d'avoir joué, certes. Timo a fait attention à ce qu'il mangeait, personne ne s'est fait diagnostiquer de maladie grave, le concert a eu lieu: magnifique! Seulement, c'est bien beau de nous passer de la paumade (« Vous êtes le meilleur public de la tournée! » … ouais, ouais, on y croit tous…), mais ça serait encore mieux de nous proposer un concert non tronqué? Parce que la set-list de tournée  « sans double tête d'affiche » faisait sacrément envie, avec son lot de raretés… Alors, siouplaît, la prochaine fois, oubliez cette fausse bonne idée de double tête d'affiche, faites-nous un vrai concert 100% Stratovarius… ET FAITES ATTENTION A L'HEURE A LAQUELLE VOUS MONTEZ SUR SCENE, HISTOIRE D'EVITER LE COUVRE-FEU!!!
*oups, je m'énerve.*
Enfin, ils nous trouveront bien un nouveau pépin idiot à la dernière minute, les petits choupinous, mmh?

Set-list de Stratovarius :
Abandon 
Speed of Light 
Halcyon Days 
Eternity 
Dragons 
(Solo : batterie) 
Stand My Ground 
Eagleheart 
Fantasy 
Destiny 
Keyboard Solo 
Black Diamond 
– Rappel –
Hunting High and Low


-Polochon-
[Photos de Stratovarius / Amaranthe / Seven Kingdoms.
Chronique de Nemesis (Stratovarius).
Interview avec Jens Johansson (Stratovarius).]

hypocrisy290313Hypocrisy
+ Hate + Essence + In Quest + Orion's Night
29.03.2013 Cinex – Namur

Son : au poil.

Lumières : quelconques pour les premiers groupes, correctes pour Essence, un poil plus élaborées pour Hate, la piste aux étoiles et aux aliens pour Hypocrisy

Affluence : bonne.

Ambiance : chaude.

Moment fort :  Le set d'Hypocrisy pardi !

 


Malgré mon âge avancé, les jeunes brutes belges de la rédaction se sont manifestement décidées à me faire apprendre de gré ou de force la géographie de leur contrée. Après Flenu, voici Namur !
Aaaaaah Namur, sa citadelle, ses cours d'eau qui sentent la rose, et ses bouchons qui nous font arriver à la bourre sur les lieux. C'est soir de foule au Cinex.
Diverses péripéties alcoolisées (avec ou sans miel) nous font rater Orion's Night, la fraction sobre de l'équipe aura pu assister par la suite à un set un poil poussif d'In Quest un peu coincé par une scène réduite à la portion congrue. Le matériel installé par les groupes suivants ne laissaient pas le loisir de s'exprimer pleinement.
Le temps pour certains de confirmer leur amour des frites locales abondamment nappées de sauce andalouse (La Patate aime la patate) et pour d'autres de bosser backstage en interview et la soirée s'échauffe un poil plus avec le groupe Danois Essence. Du thrash, avec un chanteur dont les vocalises rappellent par moments Mille Petrozza de Kreator. Bon accueil du public. Exécution au poil, mais le groupe ne laisse pas d'impression mémorable. 
C'est au tour de Hate de chauffer la salle. Les Behemoth low cost envoient le mouflon sur orbite. L'interprétation tabasse et on peut voir l'agitation gagner les premiers rangs. Les polonais ont beau être les Behemoth du pauvres, ils ont du savoir faire. Mais on en revient toujours à la bande à Nergal et force est de constater que l'original demeure supérieur à la copie.
A se demander si Hypocrisy n'a pas réduit les risques au minimum avec des premières parties incapables de lui voler la vedette. 

Lorsque Peter et ses gars entrent en action, le doute n'est plus permis, le groupe n'avait pas besoin de cela pour tout dévaster. Passés les deux premiers titres du nouvel album, Hypocrisy ressort des classiques qui ne font pas de quartier. Une boucherie, on en prend plein les oreilles et plein les yeux. Aucun temps mort jusqu'au titre "United We fall" où l'on sent un coup de mou, puis " Warpath " en met plein la vue. Et c'est pas fini ! Premier rappel " Roswell 47", "Adjusting The Sun". Et "Eraser". Pas faux Peter, c'est difficile de piocher dans la douzaine d'albums de quoi faire une setlist. Les fans exigeants en voudront toujours plus. Et ça tombe bien, alors que certains partent sans en demander plus, on obtient un second rappel. " Valley Of The Damned ". Une bonne claque dans la tronche pour conclure la soirée comme il se doit. Une bien bonne soirée.

 

Set list Hypocrisy

End of Disclosure 
Tales of Thy Spineless 
Fractured Millennium 
Left to Rot 
The Eye 
The Abyss 
Fire in the Sky 
Necronomicon 
Buried 
Fearless 
United We Fall 
44 Double Zero 
Elastic Inverted Vision 
Warpath

Premier Rappel :

Roswell 47 
Adjusting the Sun 
Eraser 

Deuxième rappel : 

Valley of the Damned